mercredi 29 juillet 2015, par
L’Affaire de l’éventail entre le pacha Turc Hussein Dey et le consul Français Pierre Deval est le casus belli qui provoque le blocus maritime d’Alger par la marine royale française en 1827.
En 1800, lors de la campagne d’Égypte de Bonaparte, deux négociants juifs, Busnach et Jacob Bacri, proposent au Directoire de ravitailler en blé l’armée française. Le contrat est signé et le dey d’Alger avance l’argent pour toute l’opération. Les caisses du Directoire sont vides et le paiement est ajourné. Une fois au pouvoir, Napoléon repousse à la fin de la guerre le paiement de ses créances. Sous la Restauration, le gouvernement de Louis XVIII rembourse la moitié de la somme, l’autre partie étant bloquée dans le cadre d’un arbitrage juridique. Trente ans après l’emprunt, en 1830, le dey d’Alger n’a toujours pas été payé.
Recevant le 30 avril 1827 en audience le consul de France Pierre Deval, le dey lui demande la réponse du roi de France à trois lettres « amicales » qu’il lui avait écrites. Le consul lui répondant que le roi ne peut lui répondre, et ajoutant, aux dires du dey, « des paroles outrageantes pour la religion musulmane » (que le dey ne précise pas), celui-ci le frappe « deux ou trois fois de légers coups de chasse-mouche ». Il n’y eut donc jamais de soufflet ou de coup d’éventail, mais un prétexte tout trouvé pour créer un incident diplomatique qui sera exploité par la diplomatie française. Le dey refusant de présenter ses excuses, l’affaire est considérée par la France comme un casus belli entraînant l’envoi d’une escadre pour opérer le blocus du port d’Alger. L’escalade diplomatique conduira à l’expédition d’Alger.
En juin 1827, le gouvernement français envoie deux missions à Alger, la première est chargée d’évacuer le consul Deval ainsi que tous les ressortissants français d’Alger, la seconde doit adresser un ultimatum au dey d’Alger. La mission d’évacuation est remplie le 11 juin 1827 par la goélette La Torche, tandis que le capitaine Collet, arrivé peu après à bord de La Provence, est à la tête d’une division navale chargée de la mission de négociation. Les relations diplomatiques entre Paris et Alger étant rompues, le consul de Sardaigne Datili de la Tour fait office de médiateur en adressant un ultimatum de 24 heures au dey dont le rejet entraînerait le blocus et la guerre d’Alger.
Les conditions imposées par cet ultimatum étaient :
« 1° Tous les grands de la Régence, à l’exception du dey, se rendront à bord du vaisseau La Provence pour faire, au nom du chef de la Régence, des excuses au consul de France ;
2° À un signal convenu, le palais du Dey et tous les forts arboreront le pavillon français et le salueront de cent un coups de canon ;
3° Les objets de toute nature, propriété française, et embarqués sur les navires ennemis de la Régence, ne pourront être saisis à l’avenir ;
4° Les bâtiments portant pavillon français ne pourront plus être visités par les corsaires d’Alger ;
5° Le dey, par un article spécial, ordonnera l’exécution dans le royaume d’Alger des capitulations entre la France et la Porte ottomane ;
6° Les sujets et les navires de la Toscane, de Lucques, de Piombino et du Saint-Siège, seront regardés et traités comme les propres sujets du roi de France. »
Le pacha Hussein Dey rejeta l’ultimatum, le blocus du port d’Alger fut ainsi formé.
sources wikipedia
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