jeudi 26 avril 2007, par
Philippe d’Orléans, petit-fils de France, duc de Chartres, duc d’Orléans (1701), duc de Valois, duc de Nemours et duc de Montpensier, régent du royaume de France pendant la minorité de Louis XV, dit le Régent, est né le 2 août 1674 à Saint-Cloud et mort le 2 décembre 1723 à Versailles.
Fils de Monsieur, frère de Louis XIV, et de la princesse Palatine, Philippe d’Orléans est d’abord titré duc de Chartres. Il reçoit une éducation soignée, principalement tournée vers la chose militaire et diplomatique, comme il sied à un petit-fils de France. Il s’intéresse particulièrement à l’histoire, la géographie, la philosophie et les sciences. Contrairement à son oncle et à son père, il monte mal, se montre mauvais danseur et n’aime pas la chasse. En revanche, il a la prodigieuse mémoire de son oncle : très tôt, il connaît sur le bout des doigts les mémoires et généalogies des grandes familles de la cour. Il en a aussi la grande capacité de travail et l’intelligence.
Néanmoins, avec la naissance des trois fils du Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV - le duc de Bourgogne en 1682, le duc d’Anjou en 1683, le duc de Berry en 1686 - le duc de Chartres se retrouve sixième dans la ligne de succession au trône, ce qui ne lui laisse que bien peu d’espérances de régner et ne le place pas dans la meilleure situation pour faire un mariage avantageux. De plus, la France est en guerre avec la presque-totalité de l’Europe, ce qui rend impossible un mariage étranger.
Aussi, dès 1688, Louis XIV fait allusion à Mademoiselle de Blois, bâtarde légitimée. Ce mariage parachèverait la politique d’abaissement des branches cadettes de la maison de Bourbon voulue par le Roi Soleil. Mais Monsieur et sa femme, la Princesse Palatine, jugent une telle union tout simplement inimaginable.
Le duc de Chartres est plus hésitant, d’autant que l’idée est soutenue par son précepteur, l’abbé Dubois. Au début de 1692, Louis XIV convoque son neveu et lui déclare qu’il ne peut mieux lui témoigner son affection qu’en lui donnant sa propre fille en mariage, ce à quoi le jeune homme ne sait répondre qu’en balbutiant un remerciement embarrassé. La Palatine, apprenant l’issue de l’entrevue, jette de hauts cris mais n’ose pas affronter le Roi, d’autant qu’elle sait ne pouvoir compter sur le soutien de son mari (qui ne se révolta que peu de temps avant sa mort, lançant à son frère que : « Sans tirer aucun profit de ce mariage, Chartres n’en gardera que la honte et le déshonneur »). Elle borne l’expression de son mécontentement à tourner le dos au Roi après lui avoir fait une profonde révérence ; mais ensuite, elle donne à son fils une énorme gifle devant toute la cour. Le mariage n’en a pas moins lieu, le 9 janvier 1692.
Ce mariage arrangé, non désiré, ne fut guère heureux. Philippe, devenu duc d’Orléans en 1701 à la mort de son père, appelait sa femme « Madame Lucifer ». Ils eurent huit enfants dont un seul fils :
1. N... d’Orléans, « Mademoiselle de Valois » (17 décembre 1693 - 17 octobre 1694) ;
2. Marie Louise Élisabeth d’Orléans (20 août 1695 - 21 juillet 1719), épouse (1710) Charles, duc de Berry ;
3. Louise Adélaïde d’Orléans (13 août 1698 - 10 février 1743), « Mademoiselle d’Orléans » ;
4. Charlotte Aglaé d’Orléans (20 octobre 1700 - 19 janvier 1761), « Mademoiselle de Valois », épouse (1720) François Marie d’Este-Modène, duc de Modène ;
5. Louis Ier d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1723), surnommé « le Pieux » (4 août 1703 - 4 février 1752) ;
6. Louise Élisabeth d’Orléans (11 décembre 1709 - 16 juin 1742), « Mademoiselle de Montpensier », épouse (1723) Louis Ier, roi d’Espagne ;
7. Philippine Élisabeth d’Orléans (18 décembre 1714 - 21 mai 1734), « Mademoiselle de Beaujolais » ;
8. Louise Diane d’Orléans (27 juin 1716 - 26 septembre 1736), « Mademoiselle de Chartres », épouse (1732) Louis François de Bourbon-Conti, prince de Conti.
Il eut également plusieurs enfants naturels dont :
* Charles de Saint-Albin (1698-1764), né de Florence Pellerin, qui fut évêque-duc de Laon (1721) puis archevêque-duc de Cambrai (1723) ;
* Jean Philippe d’Orléans (1702-1748), né de Marie Louise Le Bel de La Boissière, dite comtesse d’Argenton, qui fut légitimé en 1706 et fut Grand Prieur de l’Ordre de Malte en France (dit « le chevalier d’Orléans » ou « le Grand Prieur d’Orléans ») ;
* Angélique de Froissy (1702-1785), née de Christine Charlotte Desmares (1682-1753), qui fut légitimée en 1722 et épousa le comte de Ségur.
L’année précédente, Chartres avait commencé la carrière des armes aux Pays-Bas, aux côtés de Louis XIV. Très vite, il s’avère un bon officier, aimé de ses soldats, enchaînant les campagnes. En 1693, il se distingue par une brillante conduite à Mons, à Steinkerque et à Neerwinden. Il se montre également très critique vis-à-vis de la stratégie de l’armée de Flandre. Ses quelques initiatives, de portée certes modeste, s’avèrent en revanche des succès. À la cour, les comparaisons fusent avec le Grand Condé, ce qui lui attire la jalousie des autres princes du sang.
Désireux de calmer le jeu, Louis XIV rappelle tous les princes en 1697. Le duc de Chartres vit cette décision comme un camouflet personnel : on ne lui accorde aucun grand gouvernement, à la différence des bâtards, et on le prive de grand commandement. Il sait que son oncle désapprouve sa conduite : depuis l’adolescence, il fréquente les milieux libertins et mène une vie dissolue, ce qui conduit le dévot duc de Saint-Simon, son ami d’enfance, à s’en écarter (?) et à en faire plus tard un portrait au vitriol dans ses "Mémoires". Il reçoit, à la mort de son père, le titre de duc d’Orléans. Rappelé à l’armée lors des campagnes difficiles de la Guerre de Succession d’Espagne, il prouve sa bravoure à Turin en 1706. Après avoir été écarté des successions possibles, en France comme en Espagne, il intrigue. Son ambition mal déguisée et son goût pour la chimie le font soupçonner d’avoir contribué aux morts du dauphin et de sa famille. Louis XIV lui témoigne froideur et défiance et lui impose, par son testament secret, la présence des légitimés dans le Conseil de régence.
À la mort de Louis XIV, le duc d’Orléans fait casser le testament par le Parlement (septembre 1715) qui le reconnaît comme seul régent, ce qui lui permet de réorganiser le Conseil à son gré, de ménager le Parlement (polysynodie), de séduire les Français par une politique nouvelle : la paix est rétablie. Il soutient les jansénistes, abandonne la cause des Stuarts, tente de rétablir les finances et l’économie avec les audaces de Law. En entamant sa régence, il adresse, le 4 octobre 1715, une « Lettre à Mrs les intendans commissaires départis dans les provinces », dans laquelle il déclare que sa préoccupation majeure est le poids excessif des différentes taxes et annonce son intention d’établir un système d’imposition plus juste et plus égalitaire.
Mais il s’impose aux parlements et aux légitimés (septembre 1718), prend les armes contre l’Espagne dans une alliance avec Londres et Vienne (janvier 1719). Le régent n’a rien changé à sa vie frivole. Le Palais-Royal est le théâtre de ses abandons à la paresse et à la débauche en compagnie de ses « roués » (méritant le supplice de la roue), « fanfarons d’incrédulité et de crimes » ; les petits soupers y tournent à l’orgie. La complicité de l’abbé Dubois, son ancien précepteur, devenu archevêque, cardinal et ministre, est entière dans ce mépris des vertus publiques et privées.
Mais quand les calamités fondent sur le royaume : incendies, peste de Marseille, effondrement du système de Law, le pays souffre et gémit, on accuse l’irréligion du Régent. La sagacité et la finesse du cardinal Dubois dans les affaires, l’énergie intermittente du Régent et l’absence de toute opposition organisée font que la monarchie reste debout. Louis XV est sacré le 25 octobre 1722 et confirme le cardinal Dubois comme principal ministre, mais celui-ci meurt le 10 août 1723.
Philippe d’Orléans lui demande alors la place de principal ministre que Louis XV, qui a pour lui la plus vive affection, lui accorde sans hésiter. C’est la première fois dans l’histoire de la monarchie qu’un petit-fils de France est investi de telles fonctions. Le duc d’Orléans se plonge dans les affaires avec ardeur. Mais il n’est pas en bonne santé, ayant beaucoup grossi et étant sujet à de fréquentes somnolences. Il meurt peu de temps après, le 2 décembre 1723.
Philippe d’Orléans a composé deux opéras, Hypermnestre et Panthée, peint et gravé avec talent (on lui doit les illustrations d’une édition de Daphnis et Chloé). Il achète pour sa couronne le Régent, le diamant réputé le plus beau d’Europe.
sources wikipedia
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