jeudi 4 juin 2015, par
MAINTENON (Françoise d’Aubigné,marquise de)
(Niort, 1635 - Saint-Cyr, 1719.) Petite-fille d’Agrippa d’Aubigné, elle est instruite dans le calvinisme par une tante, puis passe plusieurs années aux Antilles avec son père.
Revenue en France à la mort de ce dernier, Françoise d’Aubigné est élevée par une ’marraine catholique qui la confie aux ursulines et, à 15 ans, elle se convertit au catholicisme. Après cette enfance mouvementée, elle est mariée dès 1652 au poète comique Scarron, grand paralytique dont elle tient dignement la maison et le « salon » qui est fréquenté par les plus beaux esprits. Tous, de Mesdames de Sévigné et de La Fayette à Messieurs d’Albret et de Villarceaux, louent sa beauté, son esprit, sa réserve. A la mort de son époux, en 1660, elle garde ses brillantes relations et continue « veuve, jeune,galante » à fréquenter les hôtels de Richelieu et d’Albret. Ninon de Lenclos* est son amie. Sa réputation est telle qu’elle est choisie en 1669 pour élever dignement les bâtards royaux de Madame de Montespan, cousine du maréchal d’Albret. Elle a d’ailleurs une vocation de pédagogue et l’abbé Gobelin, son directeur de conscience, l’encourage dans cette voie. Louis XIV, qui rend souvent visite à ses enfants, s’intéresse vite à cette jolie veuve, intelligente, réservée et un peu mystérieuse. Il trouve de plus en plus de plaisir à sa conversation solide et sans frivolité. Sous prétexte de la remercier d’élever ses bâtards, il lui offre le marquisat de Maintenon. Puis il légitime ses bâtards, ouvrant ainsi la Cour à Madame de Maintenon qui, en 1670, devient seconde dame d’atours de la nouvelle dauphine. La Cour, en voyant grandir son intimité avec le roi, s’interroge. « Les uns, nous dit Saint-Simon, regardaient Madame de Maintenon comme la confidente du roi, les autres comme une entremetteuse, d’autres comme une personne habile dont le roi se servait pour rédiger les Mémoires de son règne. Il est certain qu’aux habits, à l’ajustement et aux manières, on ne savait pas à qui on avait affaire. » Louis XIV est en tout cas solidement épris et, lorsque la reine Marie-Thérèse meurt en juillet 1683, c’est le mariage secret, peut-être dès le mois de septembre, ou en janvier 1684, en tout cas béni par l’archevêque de Paris, Harlay de Champvallon. A 45 ans, Louis XIV a définitivement renoncé à ses écarts et se prépare, aux côtés de sa nouvelle femme, à une vieillesse digne, pieuse et familiale, entouré de ses enfants et petits-enfants. La Cour, de libertine, se fait dévote. « Le roi s’imagine que l’on est pieux si l’on s’ennuie bien », écrira la princesse Palatine.
Avec les années, Madame de Maintenon devient une dame assez austère, peu souriante, et qui paraît sèche de coeur. Mais, si elle est sobre et économe pour elle-même, elle a toutes les faiblesses pour son frère, l’extravagant comte d’Aubigné. Elle supporte parfois difficilement la vie de cour qui, à ses yeux,résume en ceci : « On joue, on bâille, on s’ennuie, on s’envie et on se déchire Les fetes sont pour elle des corvées. Pacifiste comme Fénelon, elle montre dans ses Lettres la part douloureuse qu’elle prend aux misères d aux revers de la France. Mais son rôle politique n’a peut-être pas été aussi considérable qu’on a pu le croire. Si elle oeuvre à la conversion des protestants, elle ne semble pas avoir poussé à la révocation de l’édit de Nantes. Il n’en est pas moins vrai qu’encouragée par son nouveau directeur, Godet des Marais, évêque de Chartres, elle est une conseillère, peut-être discrète et effacée, mais souvent écoutée. Le roi tient Conseil dans la chambre où elle fait de la tapisserie et lui demande souvent son avis. Les ministres doivent éviter de lui déplaire : elle pousse ou dessert certains d’entre eux, déteste Louvois qui lui doit sa demi-disgrâce, et soutient au contraire le clan Colbert pour sa piété. Elle a sans doute moins d’influence que les confesseurs de Louis XIV, les pères de La Chaise et Le Tellier, étant d’ailleurs plus préoccupée de son salut et de celui du roi que de la politique terrestre. Que je serve au salut du roi ! Faites que je me sauve avec lui ! », écrit-elle.
En 1686, elle avait fondé une institution destinée aux jeunes filles pauvres de la noblesse, la maison de Saint-Cyr, qu’elle dirigeait de près .et à laquelle elle avait intéressé le roi. C’était l’oeuvre chère de sa vie et c’est là qu’elle décide de se retirer en 1715, après la mort de Louis XIV.
sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981
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