mercredi 25 juillet 2007, par
Sous la République, les légions sont constituées de soldats citoyens, qui quittent leurs activités ordinaires pour défendre la cité (et leurs biens propres). Pour procéder à la levée des légions, l’ensemble des citoyens romains est réuni, au printemps, sur le Champ de Mars.
Les citoyens se répartissent en 193 groupes en fonction de leur richesse, établie par le censeur lors des recensements qui avaient lieu tous les cinq ans (lustre). Les 98 premières classes censitaires sont considérées comme aisées et ont des effectifs peu élevés. Les suivantes sont constituées de paysans possédant leur terre, et plus ou moins prospères.
Le choix des citoyens devant constituer les légions est confié aux dieux, par tirage au sort. Chacune des classes censitaires évoquées plus haut doit fournir assez d’hommes pour constituer une centurie. Les classes étaient donc nommées centuries. On a donc, dans les centuries (censitaires) peu importantes numériquement de citoyens riches, une forte proportion qui est tirée au sort, pour constituer une centurie (militaire) complète. Inversement dans les centuries (groupes de citoyens) pauvres importantes numériquement, une faible proportion de la centurie (groupe de citoyens) qui est tirée au sort. Ce système se justifie de deux manières :
* d’abord, du fait que les citoyens combattent pour défendre leurs biens, les riches ont évidemment plus à défendre que les pauvres, et donc il est considéré comme normal qu’ils les défendent eux-mêmes ;
* ensuite, comme les citoyens payaient eux-même leur équipement, il est plus facile à un homme aisé de parer à cette dépense. On a donc des légionnaires mieux équipés, et donc une légion plus valeureuse.
Lors du tirage au sort, chaque homme est appelé par son nom. Il sort alors des rangs, indique s’il peut ou non servir la légion cette année, donne son excuse qui est examinée immédiatement, et est acceptée ou non. Le tirage au sort continue jusqu’à ce que les légions soient au complet. Si l’on avait besoin de plus de légionnaires, on tire au sort plusieurs centuries militaires par centurie civique, en commençant par les centuries équestres et en finissant par la centurie prolétaire (qui peut fournir une centurie de moins que les autres).
Les dix-huit premières centuries fournissent la cavalerie. Les citoyens les composant sont les seuls à pouvoir fournir leur cheval. Ces centuries sont dites équestres pour cette raison.
Sous la République, en temps ordinaire, 4 légions sont levées chaque année. Pendant la deuxième guerre punique, les effectifs sont de 6 légions en 218 av. J.-C. au début de la guerre et atteignent 23 légions en 211.
À la fin du IIe siècle av. J.-C., les campagnes militaires étant plus longues et plus lointaines, les consuls lèvent des troupes parmi les paysans pauvres et leur versent une solde. C’est la fin de l’armée des soldats citoyens.
L’armée romaine évolua peu jusqu’au milieu du IIIe siècle, campant sur les acquis posés par Auguste puis par Hadrien. A l’apogée de l’empire, 350 000 hommes étaient suffisants pour couvrir une frontière de près de 10 000 km.
Cet effectif, réparti en une trentaine de légions et corps auxiliaires, devait s’affairer à réduire une, voire deux forces ennemies sur une zone parfois restreinte. Mais ces conceptions tactiques répondaient de plus en plus mal à l’extrême mobilité des nouveaux ennemis.
Au IIIe siècle., une telle force ne suffisait plus à parer à la multiplicité des conflits qui s’ouvraient parfois simultanément sur toutes les frontières de l’empire.
Une armée composée essentiellement de fantassins, flanquée d’une cavalerie réduite, restait impuissante face à un ennemi mobile, fuyant, pratiquant la guérilla et refusant le plus longtemps possible la bataille rangée en terrain découvert. La légion de 4500 à 6000 hommes, telle qu’elle pouvait encore apparaître à cette date, atteignait ses limites.
Ce qui faisait sa force devenait son principal handicap. Trop lourde, trop lente, l’énorme logistique qu’une légion et ses auxiliaires impliquait la freinait dans ses opérations. Une fois le rideau défensif (limes) forcé, plus rien ne pouvait arrêter les groupes barbares frontaliers dans leurs entreprises de pillage. La surprise, le changement brusque de direction les rendants imprévisibles, des villes entières tombèrent aux mains de l’envahisseur sans même user de poliorcétique ! Certains peuples barbares ne négligeaient pas d’observer leurs adversaires romains, et finissaient par pratiquer les mêmes techniques de combat. Tous ces facteurs contribuèrent en partie à rendre la légion ancienne obsolète. A cela, s’ajoutait la crise économique, l’inflation, la lenteur des communications et l’absence de coordination en temps de guerre civile et d’invasion. La nécessité d’une réforme profonde de l’armée devenait indispensable.
sources wikipedia
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