jeudi 14 mai 2015, par
Nous avons laissé le 19e corps établi au sud de la plaine de Pont-du-Fahs et de la route encaissée Pont-du-Fahs - Saouaf, face au Zaghouan. Pour l’attaque fixée au 4 mai, le général Koeltz a donné les instructions suivantes :
• A gauche. la division d’Oran s’emparera du seuil de Pont-du-Fahs, ouvrant ainsi la route au groupement blindé Le Couteulx, qui poussera sur Depienne et le village de Zaghouan pour arriver sur les arrières des défenseurs du massif et couper leurs communications ;
• Au centre, la division du Maroc s’attaquera au massif lui-même et à son fouillis de crêtes, dominées par le pic central du Zaghouan ;
• A droite, la division d’Alger étayera la division marocaine en poussant sur les contreforts sud et est du Zaghouan, vers Zriba, et en surveillant la coulée de Saouaf, empruntée par la route d’Enfidaville.
Le 4 mai- à midi, en plein soleil, l’assaut français se déclenche sous le feu de l’artillerie ennemie qui balaie la plaine.
A l’ouest, à la division d’Oran, les tirailleurs algériens et les légionnaires s’avancent sous les obus en formations très diluées de façon à diminuer les pertes, mais ils sont stoppés au sud de Pont-du-Fahs par le tir précis de l’artillerie ennemie, alors qu’eux-mêmes sont sans appui d’artillerie, car nos batteries de 75, à bout de portée, ne peuvent s’avancer de jour dans la plaine battue.
Au centre, les tirailleurs marocains et goumiers parviennent à franchir la dépression de la route et à s’accrocher aux premières crêtes du Zaghouan. Ils progressent ensuite pas à pas dans ce massif tourmenté, déployant leurs qualités de rudes montagnards. Mais ils se heurtent à une défense opiniâtre de l’Afrika Korps, richement doté de mitrailleuses et de mortiers, soutenu par une puissante artillerie et qui dispose du magnifique observatoire du pic du Zaghouan, d’où rien n’échappe.
A droite de la division du Maroc, la division d’Alger ne peut franchir la dépression de la route de Saouaf, dans laquelle le moindre mouvement, même d’isolés, provoque d’intenses barrages d’artillerie. Seul, à gauche, le bataillon Bouvattier, du 9e R.T.A., parvient, le 5, à franchir la route et à s’accrocher aux pentes du djebel Leri, contrefort sud du Zaghouan, heureusement soutenu, à sa gauche, par les feux dominants du bataillon marocain de droite, le bataillon Beaufre, établi sur le rebord sud du massif.
Le 7 mai, à gauche, la division d’Oran enlève Pont-du-Fahs, ouvrant la route de Depienne au groupement blindé Le Couteulx.
Mais ce jour-là, la décision est déjà intervenue au nord, à Tunis. Dès lors, les combats acharnés qui se poursuivront dans le Zaghouan jusqu’au 11 n’auront plus qu’un caractère de fixation pour la phase finale d’exploitation britannique de la manoeuvre « Vulcain ».
Mais si, dans les deux premières journées, les 4 et 5 mai, le 19e corps n’a pu faire sauter le pivot ennemi du Zaghouan, il a parfaitement joué son rôle au profit de la manoeuvre principale. Inquiété par cette menace sur la charnière de son dispositif, le commandement allemand a maintenu jusqu’au 6 mai sa 21e division de panzers à Zaghouan, bien loin de Medjez, où allait se produire la rupture. Et le 4, en apprenant l’attaque française, il retira même de Massicault, c’est-à-dire exactement de la route qui allait être deux jours plus tard l’axe d’effort britannique, deux bataillons de canons antichars, qu’il dirigea au nord de Pont-du-Fahs et du Sebkret-Kourzia.
Tournons-nous maintenant vers le front de rupture britannique.
Sources : Article du Colonel Goutard Historia magazine 1968
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