mercredi 20 mai 2015, par
Tels étaient les résultats des efforts et des sacrifices des trois alliés.
Efforts des Français d’abord, qui, après avoir couvert la concentration et l’approche des Anglais et des Américains, les aidèrent efficacement, sur la Dorsale, dans une guerre de montagne à laquelle nos alliés, motorisés, étaient mal préparés.
Efforts généreux de la jeune armée américaine, encore inexpérimentée, mais pleine de bonne volonté et de courage.
Efforts des Britanniques, enfin, qui prouvèrent une fois de plus leur ténacité proverbiale. Ils furent admirables, tant par l’ardeur de leurs équipages de chars, qui allaient au sacrifice gantés, dans une tenue irréprochable, que par celle de leurs artilleurs, qui foudroyaient les panzers presque à bout portant, et par l’opiniâtreté de leur infanterie, cette vieille infanterie anglaise dont on pouvait dire, après Napoléon, « qu’elle était la meilleure du monde, mais qu’il n’y en avait pas tout à fait assez ».
Et ces efforts avaient comporté de durs sacrifices. Les plus importants sont sans doute ceux des Britanniques, puisque l’armée Anderson eut, à elle seule, 4 400 tués, 12 000 blessés et 4 500 disparus. L’armée française d’Afrique avait eu environ 3 000 tués, 8 000 blessés et 4 500 disparus, auxquels il faut ajouter les pertes sensibles subies, dans la dernière phase, par la colonne Leclerc et la Ire D.F.L. Enfin, les Américains avaient eu d’assez fortes pertes.
Mais nous avons suivi, à travers monts, plaines et déserts, l’effort terrestre des Alliés, en évoquant seulement leur effort aérien, qu’il est juste de souligner. Or le tournant de la campagne, et même de la guerre à l’ouest, n’a pas eu lieu seulement sur terre, mais aussi dans les airs. Nous avons vu que, initialement, la Luftwaffe avait été très avantagée parce qu’elle disposait des excellents aérodromes à piste cimentée de Tunis et de Bizerte, à proximité immédiate du champ de bataille, alors que, les mauvais terrains du Constantinois étant rendus impraticables par la pluie et la boue, les avions alliés devaient prendre leur vol des lointains aérodromes de l’Algérois. Mais la situation changea au début de 1943, quand de nouveaux terrains purent être aménagés à proximité de la Tunisie, et surtout lorsque, en avril, les Alliés purent disposer des terrains de la plaine côtière au sud de Tunis.
Certes, dans cet effort aérien, les ailes françaises furent modestement représentées, nos quelques escadrilles d’Afrique du Nord ayant été renvoyées à l’arrière au début de la campagne pour être rééquipées én matériel moderne et entraînées. Mais, dès janvier 1943, ce fut pour nous, à terre, une véritable joie de revoir des cocardes tricolores, celles de l’escadrille • La Fayette », qui abattit au-dessus de nos têtes, dans le ciel de Pichon, plusieurs avions ennemis. Enfin, le groupe de bombardement • Tunisie » commença, dans ce pays dont il prit le nom, la brillante carrière qu’il allait accomplir au-dessus de l’Europe de l’Est et de l’Ouest.
Il convient également de rendre hommage à l’effort de la Royal Navy, car la rupture des communications de l’Axe en Méditerranée et dans le détroit de Sicile, qu’elle réalisa en collaboration avec l’aviation, fut réellement la cause prémière de la défaite et de la capitulation ennemies.
Seule, hélas ! la marine française ne participa pas à cet effort, sauf quelques petites unités comme le sous-marin Casabianca, du commandant Lherminier. Et l’escadre d’Alexandrie, sous les ordres de l’amiral Godfroy, demeura neutre et oisive dans ce port anglais pendant toute la campagne de Tunisie.
Sources : Article du Colonel Goutard Historia magazine 1968
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