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Une trappe sans issue

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Pendant ces événements, au nord, sous la pression constante du 2e corps américain, l’ennemi avait décroché dans la nuit du 2 au 3 mai et, le lendemain, la Ire D.B.U.S. avait occupé Mateur. Les Allemands avaient alors essayé de tenir les hauteurs entre Tébourba et l’est de Mateur, arrêtant momentanément l’aile droite du corps américain, tandis que l’aile gauche (Ire et 2e D.I.U.S., corps franc d’Afrique, 2e groupe de tabors marocains et un bataillon de fusiliers marins français) continuait sa marche vers Bizerte, de chaque côté du lac Ichkeul.
Mais les Allemands qui résistaient encore étaient très affaiblis. Le 7 mai, ils cessèrent toute résistance et, vers 16 heures, les blindés de tête de la Ire D.B. américaine pénétrèrent dans Bizerte, suivis immédiatement par une jeep française portant le colonel Bouley et le capitaine Larroque, elle-même précédant une compagnie de ce valeureux corps franc d’Afrique que commandait, à cette époque, le colonel Magnan.
Le même jour, à la même heure, les deux grands ports maritimes et aériens, qui avaient été les véritables enjeux de la campagne de Tunisie, étaient libérés, Tunis par les Anglais, Bizerte par les Américains et les Français.
ce fait, écrit le maréchal Alexander dans ses Mémoires, constituait une heureuse coïncidence. J’étais naturellement à l’origine de cette division des efforts, mais je ne m’attendais pas à un dénouement aussi bien calculé !
Le haut commandement allemand attendit le lendemain, 8 mai, pour déclarer par radio que l’Afrique du Nord, qui, décidément, ne présentait plus d’intérêt, allait être abandonnée et que « les 30 000 Allemands et 31 000 Italiens qui y restaient encore seraient évacués par mer .
Seuls, quelques avions allemands purent forcer le blocus aérien, emmenant quelques chefs et spécialistes nécessaires pour la poursuite de la guerre en Europe, des Français « collaborateurs » et l’amiral Esteva lui-même, enlevé de force. Quelques petites embarcations également parvinrent, de nuit, à passer à travers le filet de surveillance des navires de guerre alliés. Il semble que 1 500 à 2 000 hommes au maximum aient pu ainsi s’échapper. sur un total, non de 61 000, comme disait la radio allemande, mais de près de 150000.
Au cours du blocus d’avril-mai, 147 avions de transport et 31 navires de l’Axe avaient été détruits. La « trappe r était sans issue.
Après la prise de Tunis et de Bizerte, qu’étaient devenues les forces de campagne de l’Axe ? Le groupement, de loin le moins nombreux, qui se trouvait ,au nord de Tunis, était cerné entre le 2e corps américain, à Bizerte, et la 7e division blindée britannique, qui s’était portée, le 8, sur la basse Medjerda et tenait le pont de Protville. Il se rendit sans condition au 2e corps américain, le 9 mai.

Mais la plus grande partie des troupes germano-italiennes tenait encore, c’est-à-dire lès éléments qui avaient pu s’échapper de Tunis et refluer vers le sud, l’armée entière du général Messe, qui faisait face au sud contre la Ville armée britannique, et les unités de I’Afrika Korps qui se défendaient toujours contre les Français dans le massif du Zaghouan, citadelle quasi imprenable.
Il s’agissait donc maintenant d’exécuter rapidement la manoeuvre de rabattement vers le sud prévue par le plan « Vulcain », afin d’atteindre successivement les buts suivants :
I) Barrer la base de la presqu’île du cap Bon, dont nos alliés craignaient beaucoup que l’ennemi ne fît un refuge.
2) Écraser contre la solide « enclume » de la VIll armée le gros de l’armée Messe qui lui faisait face et les éléments repliés de Tunis.
3) Encercler largement par la route côtière les défenseurs du Zaghouan.
Le 8 mai au matin, la 6e D.B. britannique pivote donc vers le sud par la route du littoral. A Hammam-Lif, résidence du bey de Tunis, à 15 kilomètres de la capitale, la route emprunte un goulet large de quelques centaines de mètres entre les pentes abruptes du Djebelbou-Kournine et la mer. Dans ce défilé, les restes de la division « Hermann Goering » s’étaient solidement retranchés, appuyés par les canons de 88 antiaériens retirés des aérodromes.
Pendant deux jours, ils tinrent en échec les Britanniques devant ce goulet, qu’il était à peu près impossible de déborder. Finalement, le 10 au matin, après une progression de nuit de l’infanterie anglaise dans les rochers à flanc de djebel, quelques chars réussirent à se glisser sur la plage, derrière les canons de 88. qu’ils attaquèrent à revers, et la résistance tomba.
Le IO mai au soir, la 6e D.B. parvient à Hammamet, verrouillant la base du cap Bon, lequel sera nettoyé le lendemain par la 4e D.I., qui n’y trouvera aucune troupe importante.


Sources : Article du Colonel Goutard Historia magazine 1968

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