Et l’invasion de la Tchécoslovaquie
mardi 6 décembre 2022, par
Le meilleur exemple des « problèmes dans le bloc de l’Est », et la plus sérieuse remise en cause de l’ordre, est indéniablement le printemps de Prague en Tchécoslovaquie. Cet événement se déroule de janvier à août 1968. La révolte s’ouvre à l’origine contre la direction du parti communiste ; en octobre a lieu une manifestation des étudiants à Prague.
Moscou est inquiète, car la Tchécoslovaquie est du côté de la Pologne et de la RDA qui est le cœur du pacte de Varsovie [1]. Sans compter que la Tchécoslovaquie entretient de bonnes relations avec la RFA qui n’a d’ailleurs toujours pas reconnu la RDA. Cette dernière est très hostile à ce mouvement de révolte en Tchécoslovaquie : c’est le pays parmi ceux compris dans le pacte qui presse le plus Moscou afin que la capitale intervienne et rétablisse l’ordre. Mais la Tchécoslovaquie bénéficie du soutien de la Roumanie de Ceaușescu, qui vient de normaliser ses relations avec l’Allemagne de l’Ouest, mais également celui de la Yougoslavie.
Lorsqu’il était jeune, Ceaușescu fréquentait des Jeunesses communistes. C’est quand il touche du doigt le pouvoir qu’il affirme vouloir diriger un pays indépendant et socialiste. Mais plus socialiste que socialiste, car le régime qui suit en Roumanie, c’est bien celui de Staline.
Les cinq membres du pacte de Varsovie participent au pacte militaire : il s’agit de la RDA, la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie et l’URSS. L’Albanie, elle, ne participe pas à l’intervention. Elle quitte le pacte en septembre 1968 après l’invasion de la Tchécoslovaquie. Si la Yougoslavie n’a jamais été membre du pacte de Varsovie, la Roumanie est dans le même cas que l’Albanie : elle est membre mais ne participe pas non plus, représentant par cet acte son indépendance.
Le fameux bloc de l’Est n’est en aucun cas un bloc compact. Au contraire, il est même traversé par des fissures importantes. La Roumanie et l’Albanie sont plus proches de la Chine que de l’URSS. L’intervention en Tchécoslovaquie fait au total peu de victimes des cinq pays du pacte de Varsovie, car le dirigeant du parti communiste tchécoslovaque appelle à ne pas résister. Néanmoins, l’intervention suscite une grande vague d’immigrations.
Les réactions occidentales sont très négatives : on parle de l’URSS comme le diable et même les partis communistes occidentaux, notamment en Italie et en France, la calomnient publiquement. Le printemps de Prague marque la fin de la confiance envers le régime soviétique. Même certains conseillers de Gorbatchev portent un regard particulièrement négatif sur cette intervention en Tchécoslovaquie en 1968, et cette intervention est finalement vécue comme une honte.
[1] voir l’article La guerre froide sous Khrouchtchev
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