jeudi 20 avril 2017, par
En 1926, Mussolini instaure la politique nataliste. Cantonnées à l’unique rôle de faire des enfants, les femmes ont désormais le devoir le remplir les berceaux afin d’assurer la descendance qui « entretiendra » l’empire prévu. Ces enfants sont de futurs fascistes, car ils suivront une éducation dictée par cette nouvelle idéologie. Hitler, admiratif de Mussolini, formera les jeunes Allemands au nazisme à travers la Hitlerjugend (les jeunesses hitlériennes).
L’Italie met en place de nouvelles règles, qui encouragent les familles à avoir des enfants. Prenons pour exemple les taxes imposées aux hommes célibataires au-delà de vingt-cinq ans. Et une fois qu’ils sont mariés, on leur offre des primes pour chaque enfant qu’ils auront. Bien entendu, l’avortement est interdit et très sévèrement punissable. Ce sont ces nouvelles lois qui concrétisent l’espoir de former un Empire sur le modèle de la Rome antique.
Avant que les rôles s’inversent et que Mussolini imite Hitler, le fascisme italien n’est pas antisémite et ne croit pas à une différence de races. Les Juifs italiens sont bien intégrés dans la société, et beaucoup adhèrent au parti, car ils sont eux aussi profondément nationalistes. L’Italie a même accueilli des fuyants du nazisme au début des années 1930.
Ensuite commencent les persécutions antisémites : les Juifs sont destitués des postes importants, des fonctions publiques, des entreprises. Les enfants ne sont plus acceptés à l’école, du moins pas avec les autres enfants italiens et fascistes, comme le fait Hitler en Allemagne. Pourtant, ce n’est pas de là que viennent les ordres, mais bien de celui qu’on appelle le Duce. C’est à partir de ce moment que certains se sentent juifs, ceux qui ne sont pas pratiquants car en 1861, l’Etat avait imposé une conception laïque de la nation. Les Juifs installés en Italie après 1918 en sont expulsés, et dès novembre 1938, ils ne font plus partie du parti national fasciste. Seuls les mutilés de guerre et les adhérents d’avant la marche sur Rome en 1922 sont épargnés de certaines restrictions.
L’endoctrinement passe par l’enseignement, avec les caricatures à succès. Il existait déjà des préjugés anti-juifs après la guerre, mais ils prennent une forme violente au milieu des années 1930. Mussolini commence à prévoir des camps de concentration, à la fois pour les Juifs et les résistants au régime. A partir de 1936, la dénonciation du sionisme est le principal vecteur des attaques contre les Juifs
A partir de 1936, Mussolini affirme haut et fort qu’il existe des races entre les hommes, et que la blanche est supérieure aux autres. Quand l’Italie manquait de femmes blanches, elle allait chercher des épouses dans ses colonies, notamment en Ethiopie. Mais maintenant qu’il s’agit d’éviter toute « contamination » qui nuirait à l’Italien parfait, c’est-à-dire nationalité 100% italienne et adhérent au fascisme, on condamne la mixité.
La presse s’applique à faire comprendre aux Ethiopiens qu’ils font partie de la race inférieure, et qu’ils ne doivent plus « souiller » les Italiens. En 1936, on interdit les mariages mixtes, et dès l’année 1940, on déchoit de la nationalité italienne la descendance métissée.
SOURCE : Les collections de l’Histoire n°3, Italie : Fascisme et antisémitisme d’Etat, Marie-Anne Matard-Bonucci
Bernard Crochet, Livre d’or de la Seconde Guerre mondiale : éditions de LODI
Documentaire Mussolini au pouvoir, ARTE (2006)
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