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La création de l’URSS

et la NEP

, par

Moscou capitale de la Russie soviétique

Les nouveaux mécanismes se mettent en place, comme en mars 1918 ; le parti bolchevique devient le parti communiste de Russie et Moscou la capitale de la Russie soviétique. C’est aussi une façon de s’éloigner de l’époque de la seconde internationale et de se détacher des partis sociaux démocrates. Le tsarisme, c’était à Saint-Pétersbourg, à savoir la capitale du tsar Pierre le Grand. En juillet 1918, c’est l’émergences de la première Constitution qui attribue au parti la direction de l’appareil d’Etat, le parti communiste n’étant cependant pas un parti politique classique : il est le moteur du jeune état ouvrier et tant le gouvernement que les soviets deviennent des agents qui exécutent les directives d’exécution du pays, dirigé par le parti communiste.

Les débuts de la Terreur rouge

En août 1918, Lénine manque d’être tué suite à un attentat réalisé par une femme socialiste révolutionnaire, Fanny Kaplan. Cet attentat est suivi par l’assassinat du chef de la police politique Ouritsky, cette fois par des opposants de gauche au parti bolchevique. A ce moment, le parti socialiste révolutionnaire existe encore et a même un rôle important : il s’oppose à plusieurs séries de décisions par le pouvoir bolchevique.
C’est suite à cet attentat que, le 5 septembre, un décret avec des personnalités très importantes officialise la Terreur rouge. Ce décret est suivi d’un automne très violent et sanglant, avec près de dix mille et quinze mille exécutions sommaires dans le pays par la Tcheka créée en décembre 1917.

La Tcheka : dès 1917

La Tcheka, dès sa création, se dresse au dessus des lois. Elle compte près de quarante mille hommes en 1918, et grossira davantage après. Les « instruments » de la Terreur rouge proviennent de ceux d’en bas avec des initiatives populaires de soutien au pouvoir bolchevique, ainsi que des instruments d’en haut, avec les tchékistes qui aident à la fois les soviets, les gardes rouges et l’armée rouge, avec toutes les dérives et jugements expéditifs qui l’accompagnent. Le rétablissement de la peine de mort est proclamé en juin 1918.
Le rôle de la Tcheka est de réprimer ceux qui enfreignent la discipline bolchevique, des citadins affamés, ceux qui luttent, les grévistes : tous sont réprimés par cette commission extraordinaire. Mais la Tcheka suscite des débats au sein du parti : si pour Lénine elle est indispensable pour le prolétariat, Kamenev souhaite l’abolir, tandis que Boukharine voudrait voir instaurer des limites à son pouvoir.

La fin de la guerre civile en Russie

Après de nombreuses pertes militaires à l’issue de la guerre civile, la Russie comptabilise un peu moins de deux millions de personnes. A la fin de la Première Guerre mondiale, la Russie est un des pays à avoir payé le plus lourd tribut en ce qui concerne le nombre de morts. L’Empire ottoman a également connu beaucoup de pertes, comprenant le génocide arménien.

La grande mortalité en Russie

La mortalité survient également en nombre dans la population civile et se compte en plusieurs millions, que ce soit suite à la Grande Guerre ou la guerre civile. La famine joue aussi un rôle important concernant la mortalité : en 1921, elle cause la mort de près de cinq millions de personnes. La Russie connaît aussi une émigration importante, lors de laquelle elle perd notamment ses élites sociales et l’intelligentsia. De plus, les villes se dépeuplent : une perte de la population émane suite à un retour massif à la campagne, car il n’y a plus à manger dans les villes, et beaucoup moins d’ouvriers et d’ouvrières. En outre, beaucoup de ces personnes ont rejoint l’armée rouge depuis sa création.
La mortalité dépend aussi des répressions engendrées à la fin de la guerre civile, et qui sont très présentes en Russie. En effet, de nombreux soulèvements ont lieu du côté de la paysannerie dès la fin de la guerre civile. Après la défaite des Blancs, les fermes révoltées augmentent, mais dirigées contre les bolcheviks.

Révoltes dans les périphéries

Dès 1921, les provinces tombent entièrement aux mains des insurgés, notamment à la frontière de Tambov où la révolte est dirigée par Antonov. Mais la famine de 1921, qui ravage les campagnes, provoquant l’organisation d’aide internationale, révèle l’échec de cette politique de réquisition dans les campagnes. La révolte est difficilement réprimée, et cela engendre une extrême violence avec de très nombreuses victimes.

Oppositions ouvrières

Des oppositions ouvrières ont lieu à la fois hors et au sein du parti. Trotski veut transformer l’armée rouge en armée du travail : il souhaite militariser le milieu de production industrielle, par conséquent, des grèves surviennent. Ces oppositions ouvrières augmentent la popularité des partis de gauche non bolcheviques. Au sein du parti, les communistes ne veulent plus de contrôle ouvrier, ni de l’autocratie, et remettent en question l’hégémonie du parti communiste. Ils demandent que les ouvriers puissent avoir plus de contrôle dans les usines, ainsi le syndicat joue un des rôles les plus importants. C’est à ce moment, notamment, que se manifeste le féminisme d’Alexandra Kollontaï.

La révolte de Kronstadt : 1921

En 1921 a lieu la révolte de Kronstadt : elle symbolise un moment de fracture lorsque les marins de Kronstadt dénoncent la dictature des commissaires. Près de quinze mille insurgés exigent un retour à la démocratie ouvrière et paysanne ; les révoltés de Kronstadt sont encore plus anti-communistes que l’opposition ouvrière à l’intérieur du parti.
Une répression très féroce avec des troupes spéciales suit cette révolte, sans oublier l’intervention de la Tcheka, l’armée rouge, et se termine avec des milliers de condamnations à mort ainsi que des déportations pour les mutins de Kronstadt. L’année 1921 est un véritable moment de rupture.

La NEP : Nouvelle Politique Economique

La Nouvelle Politique économique voit le jour dès mars 1921, lors de l’ouverture du dixième congrès du parti communiste, malgré les conditions très difficiles. Après les révoltes dans les villes, comme à Kronstadt et Tombov, celles-ci témoignent du gouffre entre l’état bolchevique et le pays. C’est dans ces conditions que Lénine décide de relâcher la tension. Le dixième congrès marque l’émergence de la libéralisation économique en Russie soviétique, avec un recul momentané sur le socialisme.
La NEP apporte davantage de liberté aux paysans, ainsi qu’une possibilité de produire et faire du commerce malgré les impôts de l’Etat. Ainsi, les petites entreprises sont autorisées, mais la grande entreprise et les banques restent aux mains de l’Etat. C’est néanmoins la fin du système des réquisitions mis en oeuvre dans les années communisme de guerre : les effets de cette nouvelle politique économique mise en oeuvre au dixième congrès sont rapides. C’est le retour à l’artisanat, aux petits magasins, à l’amélioration de la production agricole. C’est surtout la fin de la disette car, en 1921, la Russie soviétique connaît une terrible famine.

La réception de la NEP en Russie

La NEP marque le retour des différenciations sociales, qui se limitent uniquement au fait d’acheter ou de vendre de la terre. L’apparition de cette couche de la population est appelée, de façon péjorative, les « NEPmans ». On les voit comme des opportunistes qui prennent la NEP comme moyen de s’enrichir. Néanmoins, cette dernière a des résultats très rapides et positifs dans amélioration de la production agricole, ainsi que le retour des petits commerces. Seulement, pour l’industrie, cela se complique : la production est basse, la NEP profite plus aux paysans qu’aux ouvriers, qui continuent à travailler comme avant. Ils ne sont que peu touchés par cette libéralisation économique. La NEP étant moins populaire chez les ouvriers, ils considèrent qu’on privilégie les paysans réactionnaires. A cette période, beaucoup d’ouvriers sont en effet au chômage.

Nouveautés sociales, artistiques, éducatives

Au début des années 1920, la libéralisation économique est marquée par l’époque très bénéfique pour la culture : avant-garde, nouveaux courants littéraires, culturels et architecturaux. C’est là que Maïakovski exprime l’art futuriste. C’est également à cette époque que les femmes s’émancipent et qu’apparaît le droit de l’union libre. Il s’agit d’une période durant laquelle les codes familiaux sont remis en question : après la libération de la femme, des expériences pédagogiques ainsi que de nouvelles formes d’éducation apparaissent. Le gouvernement ne s’oppose pas à ces nouvelles expériences ni aux courants avant-gardistes, bien qu’ils ne soient pas compris. Des maisons d’édition apparaissent, de même que des traductions de textes. La lutte contre la religion et le clergé orthodoxe continue cependant durant cette période de liberté culturelle, car la culture avant-gardiste touche une minorité de la population, à savoir l’intelligentsia. En effet, le niveau culturel en Russie reste malgré tout très bas…

La politique se durcit

Au moment où la NEP est instaurée, car voulue par Lénine, elle est vécue par les militants comme une trahison, ainsi qu’un éloignement des principes socialistes. Elle suscite de nombreux mécontentements, bien qu’un recul temporaire soit nécessaire pour le pays. Le durcissement politique est dû au fait qu’il faut faire taire les critiques. En général, en URSS, lorsqu’on cherche à faire passer de nouvelles politiques, elles sont suivies d’un durcissement politique afin que ces idées puissent être acceptée. C’est la raison pour laquelle il est important de faire taire les critiques.

La fin du parti socialiste révolutionnaire

Les partis politiques autres que le communisme sont interdits, du moins ceux qui n’ont pas encore été éliminés. En juin 1922 a lieu le premier grand procès public : trente quatre militants socialistes révolutionnaires sont accusés d’être des contre-révolutionnaires, ainsi que des terroristes. C’est la fin officielle du parti socialiste-révolutionnaire, qui disparaît définitivement. [1]

La condamnation de l’opposition ouvrière

Le durcissement politique se manifeste en premier lieu au sein du parti : le dixième congrès, lors de son déroulement, entérine la condamnation de l’opposition ouvrière. En effet, cette dernière souhaite renforcer le rôle des syndicats et instaurer davantage de contrôle ouvrier ; néanmoins, elle ne remet pas en cause le parti communiste. Avec l’interdiction des fractions au sein du parti communiste, la restriction fondamentale, à savoir l’interdit des désaccords, est votée par tous les délégués présents. Mais elle se retournera dès 1926 contre certains d’entre eux, ceux qui ont voté en 1921.

La formation de l’URSS

L’Union des républiques socialistes soviétiques est créée en décembre 1922. Espace multiethnique, elle comprend des républiques auparavant reliées par des alliances militaires : des républiques fédérées, autonomes, ainsi que des régions autonomes, parfois d’anciennes républiques devenues indépendantes. La formation de l’URSS s’achèvera en 1936.

La reconquête bolchevique

En décembre 1922, la Russie soviétique est délimitée par les mêmes frontières à l’Est et au Sud que l’Empire tsariste. Mais à l’Ouest, la Pologne, les pays baltes et la Finlande ont gagné leur indépendance, car les états soutenus par l’Occident deviennent indépendants. La Bessarabie, territoire qui appartenait à l’Empire russe, est désormais intégrée à la Roumanie. C’est la raison pour laquelle la Russie soviétique lance une reconquête bolchevique, avec l’intervention militaire de l’armée rouge qui arrive en premier lieu en Ukraine. La reconquête bolchevique soutient les forces révolutionnaires locales, utilisant les minorités nationales.

Les républiques de l’URSS

Comme l’URSS est fédérale, comprenant de nombreux découpages et de républiques fédérées, elle compte au départ quatre républiques : la Russie soviétique, l’Ukraine soviétique, la Biélorussie et le Caucase du sud, trois états qui, en décembre 1922, seront réunis dans une république fédérée appelée la Transcaucasie.
L’URSS comptera onze républiques soviétiques en 1936, et encore quatre républiques seront annexées à l’URSS après la Seconde Guerre mondiale : trois républiques baltes ainsi que la république de Moldavie, qui comprend une partie de la Bessarabie, pendant que la république transcaucasienne sera scindée en trois.

Processus d’indigénisation unique

Le principe de l’URSS est de faire de ces républiques un territoire commun : on décide de la construction d’un territoire national avec une langue nationale, et le but des Bolcheviks est de rallier les nationalités à l’Etat soviétique. Une politique d’indigénisation est mise en place et subsistera jusqu’au début des années 1930. L’URSS fait en sorte de collaborer avec les élites non russes et de promouvoir des langues et des cultures non russes.
Lorsque l’URSS commence à rallier les nationalités non russes, elle accélère les constructions nationales, et des élites non russes émergent bientôt des exigences politiques. Cette indigénisation confie la gestion aux élites non russes royales dans les républiques nationales, car le pourcentage des non-Russes augmente drastiquement dans toutes les régions périphériques, que ce soit en Ukraine ou en Asie centrale. En effet, les républiques conservent une large indépendance. C’est un autre rôle de la NEP que d’assurer une grande tolérance vis-à-vis des langues et des cultures non russes qui se développent dès les années 1920. A cette même époque se crée une langue littéraire, et les publications se font en langue nationale.

Les cultures non-russes mises à l’honneur

Ainsi, dans les écoles, les explications se font dans les langues maternelles, même en ce qui concerne les nationalités sans territoire, comme les Juifs d’Ukraine, qui fréquentent des écoles en yiddish. En effet, lors de la création des républiques autonomes, les juifs n’obtiennent pas de territoire pour eux, et en Union soviétique, la citoyenneté et la nationalité sont différenciées. Si cette politique est adoptée, c’est dans le but de réduire les tensions interethniques et pour assurer la stabilité de l’état en ralliant les nationalités non russes à l’état soviétique. Mais c’est également une vitrine pour l’étranger : l’URSS désire toujours exporter la révolution, et l’indigénisation en Asie centrale est une façon d’exporter l’idéologie communiste à l’Est du pays.
Comme chaque république a ses minorités, cette politique nationale des bolcheviks a un résultat très mitigé : en effet, l’URSS gagne beaucoup de non russes, mais également des élites nationales qui réclament davantage de droits culturels et d’indigénisation. Leurs compétences politiques s’élargissent, et amènent un changement radical de politique à l’égard des nationalités après la fin des années 1920.

La lutte contre le clergé

A la fin des années 1920, une révolution mondiale est envisagée. En même temps, dans le pays, la lutte contre la religion orthodoxe est engagée, mais également contre les autres religions comme l’Islam du côté du Caucase.

L’ukrainisation

L’ « ukrainisation » permet à l’Ukraine de se consolider comme une nation dans les années 1920. Une langue, une école et une élite ukrainiennes se forment dans le pays qui se construit dans l’Union soviétique.


[1voir l’article Les socialistes révolutionnaires en Russie

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