1928-1939
dimanche 4 septembre 2022, par
En été 1928, l’URSS est reconnue comme la seule patrie du prolétariat international. En effet, durant le sixième congrès, le Komintern [1] affirme que l’URSS est la seule patrie du prolétariat international, et devient le pays à partir duquel s’étendra la révolution mondiale. Les principes du Léninisme sont renversés : désormais, c’est l’URSS qui aide à la révolution mondiale et non l’inverse.
Le Komintern, en soutenant l’URSS, se renforce. Son sixième congrès a lieu en 1928, au cours duquel sera officialisé un changement : l’affirmation de la politique gauchiste du Komintern. [2] La sociale démocratie, à savoir la gauche non communiste, est assimilée au fascisme ; c’est la fin de la politique du front unique, car l’hostilité n’en est que plus renforcée entre le communisme et le socialisme. En effet, dès 1928, la place est cédée à la politique gauchiste du Komintern, qui décrètera de nouveau que la sociale démocratie est le pire ennemi du communisme.
Cette nouvelle politique continue malgré le succès du nazisme. À ce moment-là, Staline sous estime l’importance du fascisme. Si les partis communistes ne s’allient pas aux fractions pacifistes de la bourgeoisie et la sociale démocratie, c’est parce qu’à la fin des années 1920, la guerre n’est pas encore imminente et qu’une agression potentielle contre l’URSS s’éloigne. En 1929, malgré le krach occidental et la montée du nazisme en Allemagne, l’URSS assure un équilibre avec les Occidentaux et ses pays voisins.
Dès les années 1930 un traité de non agression est signé avec la France. Mais également avec la Pologne, la Finlande, la Lettonie et l’Estonie, mais pas avec la Roumanie, à cause de la question de la Bessarabie. La Pologne, elle, essaie de garder de bonnes relations avec ses deux voisins, avec qui elle a eu beaucoup de relations compliquées. En 1933, les Etats-Unis reconnaissent l’URSS.
Après l’échec de la collaboration entre le communisme chinois et le Komintern, la bourgeoisie nationale est une force réactionnaire avec laquelle il est impossible de collaborer à la fin des années 1920. Il s’agit d’une politique gauchiste qui s’instaure. Des alliances se créent avec les fractions pacifistes de la bourgeoisie, puisqu’on ne peut pas collaborer avec ces forces politiques.
La politique gauchiste continue malgré le renforcement du nazisme ; il existe néanmoins une tendance rigide et sectaire symbolisée par le mot d’ordre social du fascisme. Elle renforce l’hostilité entre le communisme et le socialisme, ce qui facilite le renforcement du nazisme.
Trotski appelle à une alliance entre socialistes et communistes afin de barrer la route au fascistes hitlériens, raison pour laquelle Staline ne change pas d’avis : en effet, Trotski est la bête noire de Staline, et il est hors de question pour ce dernier de donner du crédit à son rival. A l’intérieur de l’URSS, la situation est difficile : c’est le tout début de la collectivisation et de l’industrialisation. [3]
Hitler devient chancelier d’Allemagne en 1933 ; la même année, durant l’été, l’Allemagne rejette les contraintes du traité de Versailles et se retire de la Société des Nations, à laquelle elle avait adhéré en 1926. A l’automne 1933, c’est la fin de la coopération militaire germanosoviétique. Ces événements engendrent une redéfinition de la politique soviétique. En effet, à cette période, Moscou met fin aux accords.
En janvier 1934 est signé un accord de non agression entre l’Allemagne et la Pologne. C’est un coup dur pour l’URSS. De plus, la Pologne se méfie beaucoup de cette dernière et c’est la raison pour laquelle elle fait des concessions à l’Allemagne.
Le début des années 1930 est marqué par l’expansionnisme militaire du Japon, qui s’empare de la Mandchourie en 1932. La Société des Nations demande alors au Japon d’évacuer la Mandchourie, mais n’obtient comme réponse que sa sortie de la Société des Nations. C’est un véritable échec pour celle-ci, qui ne peut rien faire si ce n’est condamner moralement… ce qui est le cas du Japon.
Staline a une obsession : il a peur de devoir lutter sur deux fronts, à savoir à l’Est, l’Allemagne, et à l’Ouest, le Japon. L’URSS se rapproche des régimes démocratiques ; une vision plus nuancée sur le monde extérieur et le capitalisme émerge chez Staline. C’est pourquoi il prône un rapprochement avec les régimes européens et démocratiques, tout en maintenant de bonnes relations avec l’Allemagne.
Pour l’Union soviétique, une rupture se produit avec la politique diplomatique traditionnelle. Il n’est plus question d’entretenir des relations privilégiées avec l’Allemagne. L’URSS reconsidère la Société des Nations et y adhère en 1934. A l’origine, seulement trois pays ont voté contre la Société des Nations : le Portugal, les Pays-Bas et la Suisse.
Il s’agit d’un revirement politique, avec l’ouverture aux régimes démocratiques. Le monde extérieur, bien qu’il ne corresponde par à la politique gauchiste du Komintern, semble moins terrible. La social-démocratie, elle, est toujours assimilée au fascisme.
En 1934, le capitalisme et l’ensemble des groupes d’extrême droite prolifèrent en Europe, en Allemagne notamment, avec le capitalisme. Les mouvements communistes sont partout malmenés quand ils ne sont pas interdits. Ces partis qui ont des difficultés cherchent à créer un lien avec les partis socialistes. Cela nécessite donc une coalition entre les états démocratiques et soviétiques, dans l’idée que toutes les forces de gauche s’allient contre le fascisme. Ce rapprochement entre les sociaux-démocrates et les communistes mène à la fin de la politique gauchiste du Komintern.
En été 1935 a lieu le septième congrès du Komintern, durant lequel est élaborée la politique du Front populaire. Mais les points négatifs se manifestent par la poussée communiste en France et en Tchécoslovaquie. Néanmoins, c’est surtout en Espagne que cela se révèlera négatif et augmentera la peur de l’URSS en Europe. La victoire des fronts populaires en France (1936-1938) et en Espagne (1936-1939) augmentent la peur du bolchevisme. Mais les années entre 1936 et 1939 sont marquées par la guerre civile en Espagne, durant laquelle Franco est soutenu par l’Allemagne et l’Italie, tandis que l’URSS soutient le régime républicain.
Avant la victoire contre le capitalisme, la priorité était d’arrêter le fascisme. C’est à cette période que s’opère un rapprochement avec le parti communiste chinois, ainsi que l’Espagne. Les années de guerre civile avec Franco [4] et la révolte au printemps 1936 contre le régime républicain mènent l’Allemagne ainsi que l’Italie à soutenir Franco.
Lors de la conférence internationale, les puissances promettaient pourtant de s’abstenir et de rester neutre dans cette guerre civile. Au début, l’URSS s’y tient et renonce à toute intervention. Mais ce n’est pas le cas de Rome, ni de Berlin, qui faillent et aident Franco. C’est pourquoi l’URSS et le Komintern ne peuvent plus rester passifs : les soviétiques apportent alors une aide militaire en vendant leurs armes.
Après le refus des Occidentaux en matière de concertation avec l’URSS, Moscou connaît de terribles purges. Une atmosphère anti-communisme pèse lourdement en Occident, qui voit émerger une importante méfiance quant à une collaboration avec Staline. De plus, la défaite de la république espagnole accroît la méfiance de Staline envers la volonté de la France et de l’Angleterre de résister de façon concrète à l’Allemagne de Hitler. C’est à ce moment qu’arrivent les accords de Munich.
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