dimanche 4 septembre 2022, par
La victoire des bolcheviks dans la guerre civile commence entre 1920 et 1921. Dès 1919, ils gagnaient déjà du terrain et leur victoire agit comme un pour une nouvelle Internationale. La première Internationale a lieu en 1864, et la deuxième, une internationale ouvrière, se déroule en 1889.
Les bolcheviks créent alors la troisième Internationale : son première congrès se déroule en mars 1919, en pleine guerre civile. Il s’agit de fonder le Komintern. [1] Lors de ce congrès est publié un manifeste, ou plutôt des thèses de Lénine, comportant notamment une condamnation de la sociale démocratie, qu’il dénonce comme coupable d’avoir entraîné la Russie dans la Grande Guerre alors qu’elle se prétendait pacifiste, et d’avoir trahi la cause socialiste. Lénine lance un appel à tous les ouvriers d’Europe.
Si le premier congrès s’est déroulé en pleine guerre civile, ne réunissant que peu de monde, le deuxième congrès a lieu en été 1920, lorsque le prestige des bolcheviks est à son paroxysme : il remportent alors la victoire et triomphent en Russie. Plus de deux cents délégués de plusieurs pays arrivent à Moscou pour s’y réunir et discuter des conditions d’adhésion au Komintern. Durant ce congrès, vingt-et-une conditions sont définies pour adhérer au Komintern, entre autres : la dictature du prolétariat, une discipline et un centralisme renforcés au sein des partis de gauche et autres, rompre avec la social-démocratie avec les représentants de cette deuxième internationale, cette dernière servant de repoussoir aux représentants de la troisième internationale. Les décideurs revêtent du caractère obligatoire de ces conditions pour tous les partis qui sont membre du Komintern : on refuse d’accepter ceux qui sont considérés comme des réformistes.
Les conditions de l’Internationale communiste ont comme conséquences qu’elles seront ou non acceptés par les partis socialistes en Europe ; certains pays fusionnent alors avec les partis communistes. En France, par exemple, le parti communiste français est créé en 1920 et rivalise avec le parti socialiste.
Dans les campagnes, le décret sur la terre qui a aboli la propriété foncière est un des premiers dès la prise de pouvoir par les bolcheviks. Les terres sont alors partagées entre les comités agraires ainsi que paysans. Selon Stolypine, l’essentiel est de créer une place de paysans indépendants mais fidèles au régime tsariste.
Les propriétés foncières et les fermes sont créées après la réforme de Stolypine, passant sous le contrôle des communistes. Cela a pour conséquence le renforcement de la petite propriété paysanne, car les paysans s’accaparent ces terres. Mais les petites structures paysannes posent un gros problème pour le nouveau gouvernement bolchevique, avant tout en matière de ravitaillement des villes.
Un contrôle ouvrier est enfin adopté dans les usines et, si les patrons refusent, ils sont aussitôt expulsés. En effet, les bolcheviks soutiennent activement ce processus et veillent. Néanmoins, malgré les initiatives ouvrières créées durant la révolution, les mécanismes de soumission existent déjà à ce moment : en décembre 1917, les bolcheviks créent le Conseil suprême de l’économie nationale [2], ayant pour but celui de diriger l’économie de façon planifiée, car le contrôle économique est primordial pour le contrôle général des bolcheviks : il leur faut notamment nationaliser les banques, et également rattacher les comités d’usines aux syndicats et au Soviet.
En été 1918, une série de mesures marquent le début du communisme de guerre, entre autres l’étatisation de la production ainsi que la militarisation des entreprises. La première a pour conséquences la fin de l’autonomie des locaux, des entreprises et la restauration de la discipline du travail. Elle engendre également la répression des grèves ouvrières, durant lesquelles les meneurs sont fusillés ; il y a également le retour des salaires en pièces ainsi que la sanction lors d’une absence ou d’un retard au travail. De plus, avec la militarisation des entreprises, un système étatique de distribution des vivres est mis en place : dès lors, on prend les céréales aux paysans considérés comme riches, plus connus sous le nom de Koulaks. On crée des comités de paysans pauvres, considérés comme les alliés des bolcheviks et s’opposant ainsi aux Koulaks ; il est donc inévitable que se produisent des règlements de compte dans les campagnes. [3]
Été 1918, c’est le début de la guerre entre le pouvoir et la paysannerie : à cette époque, on compte plus d’une centaine d’insurrections paysannes, notamment des résistances très fortes en Ukraine où les anarchistes tiennent un rôle important et qui, parfois, soutiennent les bolcheviks ou s’en détournent, mais du moins s’opposent catégoriquement à leurs réquisitions.
Les prémices d’une forme de dictature se voient dans l’assemblée constituante. Cette dernière émane d’une demande importante et répétée par les révolutionnaires au sein des soviets à l’égard du gouvernement provisoire, qui le retardait toujours sans jamais la réaliser réellement, car les bolcheviks ne pouvaient pas l’organiser. L’assemblée constituante se réunit dès le mois de décembre 1917 : les élections donnent la majorité aux socialistes révolutionnaires, tandis que les bolcheviks sont en minorité. Ces derniers, en janvier 1918, dès la première session de cette assemblée constituante, la dispersent par la force. Ils clament comme argument une dictature prolétarienne qui se moquerait de cette démocratie considérée comme bourgeoise. A l’époque soviétique, la version officielle rejoint celle de Lénine. Dès la chute de l’histoire soviétique, on y redécouvrira une rupture : en effet, la dispersion de l’assemblée constituante marque l’origine de la dictature des bolcheviks. Depuis le début de la guerre civile, même l’intérieur du parti bolchevique est incapable de tout contrôler et avance avec beaucoup d’improvisation.
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