lundi 4 février 2019, par
La chanson « Maréchal, nous voilà » que Boniface chante dans le film les Choristes était adressé à Philippe Pétain (1856-1951). Si, pendant la Seconde Guerre mondiale, le Maréchal afficha un visage négatif en collaborant avec l’Allemagne nazie, les Français le vénéraient en 1939 car il avait fait ses preuves durant la Première Guerre mondiale, et notamment durant la bataille de Verdun en 1916.
Au début de l’année 1916, Pétain a soixante ans et il est nommé pour défendre Verdun. Après qu’on l’a enfin retrouvé à Paris, en compagnie d’Eugénie Hardon, sa régulière, il s’installe avec son état major à la mairie de Souilly. Là-bas, il est apprécié des soldats, car il privilégie la vie à l’héroïsme contrairement à Joffre qui, lui, était prêt à sacrifier des milliers d’hommes pour récupérer quelque mètre de tranchées. Pétain souhaite améliorer les conditions de vie des soldats, ce qui est loin d’être la priorité des autres gradés, mais on lui reconnaît avoir le sens du commandement.
Le 4 mars 1916, le front a impérativement besoin de renfort. Comme il devient compliqué d’utiliser des véhicules à moteur sur les terres ravagées par les bombardements, on utilise des chevaux et des diligences pour emmener des hommes en renfort. Ainsi, les relèves restent régulières. Plus tard, Pétain recevra le titre de « sauveur de Verdun ».
Le 10 avril arrive la célèbre réplique du Maréchal : « Courage… on les aura ! » qui ressortira dans tous les journaux de France, après que les Anglais et les Français ont brisé tous les assauts du Kronprinz. La propagande utilisera ces paroles d’encouragement pour qu’elles s’adressent à tout le peuple français. Et les mutinés, de leur côté, les reformuleront de la manière suivante : « Nos chefs, on les aura ! »
L’armistice du 22 juin succède à la drôle de guerre qui a débuté le 3 septembre 1939. Le discours que Pétain adresse aux Français insiste sur l’importance non seulement de « mettre un terme aux hostilités. », mais aussi d’obtenir certaines concessions de la part du Troisième Reich. « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. » (17 juin 1940) S’ensuit alors l’appel du 18 juin du général de Gaulle, invitant les Français à résister. Mais la réputation du Maréchal (basée sur ses victoires durant la Grande Guerre) et la reconnaissance de la patrie lui valent la confiance des Français.
J’ai été avec vous dans les jours glorieux. Chef du gouvernement, je suis et je resterai avec vous dans les jours sombres. Soyez à mes côtés. Le combat reste le même. Il s’agit de la France, de son sol, de ses fils. (20 juin 1940)
L’armistice sera appliquée trois jours après sa signature. La France entre en collaboration le 30 octobre, et le régime de Vichy gouverne le pays. La France se divise alors : la zone occupée par la Wehrmacht au nord et la zone libre au sud. Une autre division s’opère entre les Pétainistes et les Gaullistes, mais également entre Juifs et non Juifs. La rafle du Vél d’Hiv (vélodrome d’hiver), restée célèbre pour avoir été l’œuvre de la police française, fut la première déportation de femmes et d’enfants à Paris cautionnée par le régime de Vichy.
SOURCE : documentaire Apocalypse, Verdun, d’Isabelle Clarke et Daniel Costelle, 2016
M. Novodorsqui, Pithiviers-Auschwitz 17 juillet 1942, 6h15 : Convoi 6 camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, Paris, Cercil, 2006
Michèle Cointet, Vichy capitale (1940-1944), Paris, Perrin, 1993
Le discours du Maréchal Pétain le 17 juin 1940
CROCHET Bernard, La Deuxième Guerre mondiale, Paris : Editions de Lodi, 2012, pp. 202-208
image : https://fr.vikidia.org/wiki/Philippe_P%C3%A9tain
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