mardi 11 août 2009, par
Jean-Paul Sartre (né Jean-Paul Charles Aymard Sartre le 21 juin 1905 à Paris - 15 avril 1980, Paris) est un philosophe et écrivain français (dramaturge, romancier et nouvelliste) ainsi que critique du XXe siècle, dont l’œuvre a marqué le milieu du siècle et dont la vie d’intellectuel engagé a suscité polémiques et réticences. Prolifique et hyperactif, il est autant connu pour son œuvre, notamment ses paradigmes philosophiques que l’on regroupe sous le nom d’existentialisme, que pour son engagement politique, de gauche radicale.
Intransigeant et fidèle à lui-même et à ses idées, il a toujours rejeté les honneurs, notamment le prix Nobel de littérature de 1964. Sartre est connu aussi comme le compagnon de Simone de Beauvoir.
« Je n’essaie pas de protéger ma vie après coup par ma philosophie, ce qui est salaud, ni de conformer ma vie à ma philosophie, ce qui est pédantesque, mais vraiment, vie et philo ne font plus qu’un. » Carnets de la drôle de guerre
Auteur prolifique, Sartre laisse derrière lui une œuvre titanesque, sous forme de romans, d’essais, de pièces de théâtre, d’écrits philosophiques ou de biographies. Sa philosophie a marqué l’après-guerre, et il reste le symbole, l’archétype de l’intellectuel engagé. De son engagement dans la résistance, en 1941, jusqu’à sa mort, en 1980, Sartre n’a cessé de défrayer la chronique. Il fut en effet de tous les combats, pleinement et totalement engagé dans son époque, embrassant avec ferveur toutes les causes qui lui ont semblé justes. Sorte de Voltaire[1] du XXe siècle, Sartre aura milité inlassablement, jusqu’au bout de sa vie.
Jean-Paul-Charles-Aymard-Léon-Eugène Sartre naît le 21 juin 1905, à Paris ; fils unique, il provient d’une famille bourgeoise : son oncle est polytechnicien, militaire, sa mère descend d’une famille d’intellectuels et de professeurs alsaciens, les Schweitzer. Sa mère est la cousine du célèbre Albert Schweitzer. Le petit Sartre ne connaîtra pas son père : il meurt de la fièvre jaune 15 mois après sa naissance.
L’image du père est pourtant là : c’est son grand-père, Charles Schweitzer, homme à la personnalité imposante, qui l’éduque avant qu’il entre à l’école publique à 10 ans. De 1907 à 1917, le petit « Poulou », comme on l’appelle, va donc vivre avec sa mère chez les parents de celle-ci. Il y passe 10 années heureuses. Le petit Poulou va être adoré, choyé, félicité tous les jours, ce qui va sans doute construire chez lui un certain narcissisme. Dans la grande bibliothèque de la maison Schweitzer il découvre très tôt la littérature, et préfère lire plutôt que de fréquenter les autres enfants (enfance évoquée dans son autobiographie Les Mots).
Cette période se termine en 1917 : sa mère se remarie avec Joseph Mancy, ingénieur de la marine, que Sartre, alors âgé de 12 ans, ne finira jamais de haïr. Ils déménagent alors à La Rochelle, où il restera jusqu’à l’âge de 15 ans, trois années qui seront pour lui des années de calvaire : Sartre passe en effet du paradis narcissique schweitzerien à la réalité des lycéens violents et cruels, tandis que l’enfant doit partager avec le nouveau mari une mère qui était auparavant sa propriété exclusive.
Vers l’été 1920, malade, Jean-Paul Sartre est rapatrié d’urgence à Paris. Soucieuse de son éducation qui pourrait être « pervertie » par les mauvais garçons du lycée du Havre, sa mère décide de l’y faire rester.
À 16 ans, Sartre réintègre le lycée Henri-IV où il avait été élève en sixième et cinquième. Il y retrouve Paul Nizan, lui aussi apprenti écrivain, avec qui il nouera une forte amitié jusqu’à sa mort en 1940. Épaulé par cette amitié, Sartre commence à se construire une personnalité. Pour l’ensemble de la « classe d’élite » - « option » latin et grec - dans laquelle il étudie, Sartre devient le SO, c’est-à-dire le « satyre officiel » : il excelle en effet dans la facétie, la blague. Dernière image des années lycéennes : Sartre et Nizan, ivres, joyeux de fêter leur facile succès au baccalauréat, auraient vomi sur les pieds du proviseur du lycée Henri-IV, à moitié sous l’effet des circonstances, à moitié par provocation.
Sartre, toujours accompagné de Nizan, prépare le concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure au lycée Louis-le-Grand. Il y fait ses premières armes littéraires, en écrivant notamment deux petits contes, deux sinistres histoires de professeurs de province, dans lesquelles éclatent son ironie et son dégoût pour les vies conventionnelles. Dans le même temps Sartre reprend son rôle d’amuseur public avec Nizan, jouant blagues et petites scènes entre les cours. Deux ans après leur entrée à Louis-le-Grand, Sartre et Nizan sont tous deux reçus au concours.
Sartre se fait tout de suite remarquer dans ce que Nizan appelle « l’école prétendue normale et dite supérieure ». Sartre reste en effet le redoutable instigateur de toutes les plaisanteries, de tous les chahuts, allant jusqu’à provoquer un scandale en jouant avec ses amis un sketch antimilitariste dans la revue de l’ENS de 1927, après lequel Gustave Lanson, directeur de l’école, démissionnera. La même année, il signe avec ses condisciples, et à la suite de Alain, Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Jules Romains, Séverine..., la pétition (parue le 15 avril dans la revue Europe), contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Sartre a ainsi déjà un goût pour la provocation et le combat contre l’autorité morale. Il acquiert ainsi une grande notoriété parmi ses professeurs et se fait ovationner dans chacune de ses arrivées au réfectoire. Si Sartre est volontiers un boute-en-train, c’est aussi un grand travailleur, dévorant plus de 300 livres par an, écrivant chansons, poèmes, nouvelles, romans à tour de bras. Sartre se fait des amis qui deviendront par la suite célèbres, comme Raymond Aron ou Merleau-Ponty.
Pourtant, au cours de ces quatre années à l’Ecole normale supérieure, Sartre ne paraît pas s’intéresser à la politique. Spontanément anarchisant, il ne va à aucune manifestation, ne s’enflamme pour aucune cause.
Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre devant la statue de Balzac à Paris dans les années 1920
À la surprise de ses admirateurs, qui s’interrogent sur une possible erreur du jury, Sartre échoue en 1928 au concours d’agrégation de philosophie auquel Raymond Aron est classé premier (Sartre dira lui-même avoir fait preuve de trop d’originalité). Préparant d’arrache-pied le concours pour la seconde fois, il rencontre dans son groupe de travail Simone de Beauvoir, présentée par un ami commun, André Herbaud, qui la surnommait « castor », par référence à l’anglais beaver (qui signifie « castor » : d’une part, cet animal symbolise le travail et l’énergie ; de l’autre la sonorité du mot beaver est proche de celle du nom « Beauvoir »). Ce surnom sera adopté par Sartre et elle deviendra sa compagne jusqu’à la fin de sa vie. Elle sera son « amour nécessaire » en opposition aux « amours contingentes » qu’ils seront amenés à connaître tous deux. Sartre est reçu premier au concours d’agrégation à la deuxième tentative, Simone de Beauvoir remportant la seconde place.
Après son service militaire, le jeune professeur (il a alors 26 ans) demande à être muté au Japon, qui l’a toujours intéressé. Rêve brisé, puisqu’il est envoyé au lycée du Havre, aujourd’hui lycée François-Ier, à compter de mars 1931. C’est une épreuve pour Sartre, lui qui a tellement craint les vies rangées et qui a tellement critiqué dans ses écrits la vie ennuyeuse de professeur de province.
Sartre tombe alors de plain-pied dans la vie réelle, le travail et la vie quotidienne. S’il choque quelque peu les parents et les professeurs par ses manières (arriver en classe sans cravate), il séduira cinq générations d’élèves, pour qui il est un excellent professeur, chaleureux et respectueux, et souvent un ami. De là naît sa complicité avec l’adolescence, un contact qu’il aimera toujours avoir tout au long de sa vie.
Entre-temps il prend la succession de Raymond Aron à l’Institut français de Berlin en 1933 et 1934, où il complète son initiation à la phénoménologie de Husserl.
La gloire, il pensait l’obtenir depuis qu’il était tout petit, ces années au Havre la remettent en cause puisque ses écrits sont refusés par les éditeurs. Elle arrivera pourtant cette gloire, et commence avec son premier livre publié en 1938 chez Gallimard, La Nausée, roman philosophique (« phénoménologique ») et quelque peu autobiographique, racontant les tourments existentiels d’Antoine Roquentin, célibataire de 35 ans et historien à ses heures. Il est entre-temps muté à l’école normale d’instituteurs de Laon en Picardie, d’où sont notamment issus Alexandre Dumas et, plus tard, Christian Nique, conseiller à l’Éducation du Président François Mitterrand.
Deuxième bonne nouvelle : il est muté en octobre 1937 au lycée Pasteur de Neuilly. Commence alors pour lui une brève phase de notoriété, avec La Nausée qui ratera de peu le prix Goncourt et la publication d’un recueil de nouvelles, Le Mur. Cette phase va être brusquement stoppée par la Seconde Guerre mondiale, où il est mobilisé à Nancy.
Avant la guerre, Sartre n’a pas de conscience politique. Pacifiste mais sans militer pour la paix, l’antimilitariste Sartre assume pourtant la guerre sans hésiter. L’expérience de la guerre et de la vie en communauté va le transformer du tout au tout. Pendant la drôle de guerre, il est engagé comme soldat météorologiste. Sa fonction lui laisse beaucoup de temps libre, qu’il utilise pour écrire énormément (en moyenne douze heures par jour pendant neuf mois, soit 2000 pages, dont une petite partie sera publiée sous le titre de Carnets de la drôle de guerre). Il écrit d’abord pour éviter le contact avec ses compagnons de route car il supporte en effet assez mal les relations sérieuses et hiérarchiques que sont celles de l’armée.
La drôle de guerre prend fin en mai 1940, et le faux conflit devient bien réel. Le 21 juin, Sartre est fait prisonnier à Padoux dans les Vosges, et est transféré dans un camp de détention en Allemagne de 25 000 détenus. Son expérience de prisonnier le marque profondément : elle lui enseigne la solidarité avec les hommes ; loin de se sentir brimé, il participe dans l’allégresse à la vie communautaire : il raconte des histoires à ses copains de chambrée le soir, participe à des matchs de boxe, enfin écrit et met en scène une pièce pour la veillée de Noël.
Cette vie dans le camp de prisonniers est importante, car elle est le tournant de sa vie : dorénavant, il n’est plus l’individualiste des années 1930, mais une personne consciente d’un devoir dans la communauté.
En mars 1941, Sartre est libéré grâce à un faux certificat médical. Sa nouvelle volonté d’engagement l’amène, dès son retour à Paris, à agir en fondant un mouvement résistant avec certains de ses amis : le mouvement « Socialisme et liberté ». Il comptera une cinquantaine de membres en juin 1941. Sartre sera un résistant modeste mais sincère. Certains historiens et philosophes, tels que Vladimir Jankélévitch, qui lui reprochera son manque d’engagement, voient ce mouvement comme celui de philosophes pantouflards et amateurs face au professionnalisme de la résistance communiste et gaulliste. Pourtant, l’impression, la distribution de tracts n’est pas anodine et Sartre et ses amis manquent plusieurs fois de se faire arrêter. En été 1941, il traverse la province à vélo pour tenter en vain d’étendre le mouvement hors de la capitale et de rallier d’autres intellectuels comme Gide ou Malraux. Après l’arrestation de deux camarades, le groupe « Socialisme et liberté » se dissout vers la fin 1941.
En octobre 1941, Sartre est affecté au lycée Condorcet sur le poste de professeur de khâgne en remplacement de Ferdinand Alquié. Ce poste était initialement occupé par le professeur Henri Dreyfus-Le Foyer (jusqu’en 1940) évincé en raison de sa qualité de juif. Ce fait révélé en octobre 1997 par Jean Daniel dans un éditorial du Nouvel observateur sera reproché à Sartre. Ingrid Galster se pose la question de la qualité de l’engagement de Sartre et remarque « qu’il l’ait voulu ou non voulu : objectivement, il profitait des lois raciales de Vichy[2]. » Il publie à cette époque plusieurs articles pour la revue Comoedia, fondée le 21 juin 1941 par René Delange, et contrôlée par la Propaganda Staffel [3].
Malgré la dissolution du groupe « Socialisme et liberté », Sartre ne renonce pas pour autant à la résistance qu’il continue par la plume. Il fait jouer, en 1943, une pièce qu’il a composée, Les Mouches[4], reprenant le mythe d’Électre et que l’on peut interpréter comme un appel à résister. C’est lors de la Première qu’il fait la connaissance de Camus. En cette période d’occupation, la pièce n’a pas le retentissement escompté : salles vides, représentations interrompues plus tôt que prévu. Pour Jean Amadou, cette représentation est plus ambiguë : « En 1943, dans l’année la plus noire de l’Occupation, il fit jouer à Paris Les Mouches. C’est-à-dire qu’il fit très exactement ce que fit Sacha Guitry, donner ses pièces en représentation devant un parterre d’officiers allemands, à cette différence qu’à la Libération Guitry fut arrêté alors que Sartre fit partie du Comité d’épuration, qui décidait quel écrivain avait encore le droit de publier et quel autre devait être banni. André Malraux qui, lui, avait risqué sa vie dans la Résistance, ne se crut pas autorisé pour autant à faire partie de ce tribunal autoproclamé. » Michel Winock estime que « ce fut la rouerie de Sartre de transformer un échec théâtral en bénéfice politique ».
La même année, il publie L’Être et le Néant (influencé par Heidegger), où il fait le point et approfondit les bases théoriques de son système de pensée. Il écrit de même en quelques jours une pièce de théâtre, Les Autres, qui deviendra Huis clos, joué en mai 1944 et qui, elle, rencontre un franc succès.
Vers la fin de la guerre, Sartre est recruté par Camus pour le réseau résistant Combat, il devient reporter dans le journal du même nom, et décrit dans les premières pages, la libération de Paris. Là commence sa renommée mondiale. Il est envoyé en janvier 1945 aux États-Unis pour écrire une série d’articles pour Le Figaro, et y est accueilli comme un héros de la résistance.
La guerre a donc doublement coupé sa vie en deux : auparavant anarchiste individualiste, peu concerné par les affaires du monde, Sartre se transforme en militant engagé et politiquement suractif. Professeur parisien connu dans le monde intellectuel, il devient après la guerre une sommité internationale.
Après la Libération, Sartre connaît un succès et une notoriété importante ; il va, pendant plus d’une dizaine d’années, régner sur les lettres françaises. Prônant l’engagement comme une fin en-soi, la diffusion de ses idées se fera notamment au travers de la revue qu’il a fondée en 1945, Les Temps modernes. Sartre y partage sa plume, avec entre autres, Simone de Beauvoir, Merleau-Ponty et Raymond Aron. Dans le long éditorial du premier numéro, il pose le principe d’une responsabilité de l’intellectuel dans son temps et d’une littérature engagée. Pour lui, l’écrivain est dans le coup « quoi qu’il fasse, marqué, compromis jusque dans sa plus lointaine retraite (...) L’écrivain est en situation dans son époque. » Cette position sartrienne dominera tous les débats intellectuels de la deuxième moitié du XXe siècle. La revue est toujours considérée comme l’une des plus prestigieuses revues françaises au niveau international.
Symbole de cette gloire surréaliste et de l’hégémonie intellectuelle de Saint-Germain-des-Prés sur le monde : sa célèbre conférence d’octobre 1945, où une foule immense tente d’entrer dans la petite salle qui a été réservée. Les gens se bousculent, des coups partent, des femmes s’évanouissent ou tombent en syncope. Sartre y présente un condensé de sa philosophie, l’existentialisme, qui sera retranscrite dans L’existentialisme est un humanisme. Sa publication, par l’éditeur Nagel, est faite à l’insu de Sartre qui juge la transcription ex abrupto, nécessairement simplificatrice, peu compatible avec l’écriture et le travail du sens que celle-ci implique.
Tout le beau monde se veut maintenant « être » existentialiste, « vivre » existentialiste. Saint-Germain-des-Prés, lieu où habite Sartre, devient le quartier de l’existentialisme, en même temps qu’un haut lieu de vie culturelle et nocturne : on y fait la fête dans des caves enfumées, en écoutant du jazz, ou encore en allant au café-théâtre. Phénomène rare dans l’histoire de la pensée française, une pensée philosophique technique et austère trouve pourtant, dans un très large public, un écho inhabituel. On peut expliquer cela par deux facteurs : tout d’abord l’œuvre de Sartre est multiforme et permet à chacun de trouver son niveau de lecture, ensuite l’existentialisme, qui clame la liberté totale, ainsi que la responsabilité totale des actes de l’homme devant les autres et devant soi-même, se prête parfaitement à ce climat étrange d’après-guerre où se mêlent fête et mémoire des atrocités. L’existentialisme devient donc un véritable phénomène de mode, plus ou moins fidèle aux idées sartriennes, et par l’ampleur de laquelle l’auteur semble un peu dépassé.
Pendant ce temps, Sartre va affirmer son engagement politique en éclairant sa position, au travers de ses articles dans Les Temps modernes : Sartre épouse, comme beaucoup d’intellectuels de son époque, la cause de la révolution marxiste, mais sans pour autant donner ses faveurs au Parti communiste, aux ordres d’une URSS qui ne peut satisfaire l’exigence de liberté. Simone de Beauvoir, Sartre et ses amis continuent donc à chercher une troisième voie, celle du double refus du capitalisme et du stalinisme. Il soutient Richard Wright, un écrivain noir américain ancien membre du Parti communiste américain exilé en France dès 1947.
Dans sa revue Les temps modernes, il prend position contre la guerre d’Indochine, s’attaque au gaullisme et critique l’impérialisme américain. Il ira jusqu’à affirmer, dans cette même revue, que « tout anti-communiste est un chien ».
C’est alors que Sartre décide de traduire sa pensée en expression politique : en fondant avec quelques connaissances un nouveau parti politique, le Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR). Mais malgré le succès de quelques manifestations, le RDR n’atteindra jamais un effectif suffisant pour devenir un véritable parti. Sartre donne sa démission en octobre 1949.
La guerre de Corée, puis la répression musclée d’une manifestation antimilitariste du PCF pousse Sartre à choisir son camp : Sartre voit alors dans le communisme une solution aux problèmes du prolétariat. Ce qui lui fait dire : « Si la classe ouvrière veut se détacher du Parti (PCF), elle ne dispose que d’un moyen : tomber en poussière. »
Sartre devient un compagnon de route du Parti communiste entre les années 1952 et 1956. Dès lors, il participe à sa mouvance : il prend la présidence de l’Association France-URSS. Il déclare : « En URSS, la liberté de critique est totale » et devient membre du Conseil mondial de la paix.
Ce ralliement idéel de Sartre au communisme sépare de même Sartre et Camus, très proches auparavant. Pour Camus, l’idéologie marxiste ne doit pas prévaloir sur les crimes staliniens, alors que pour Sartre, qui est au courant de ces crimes, on ne doit pas utiliser ces faits comme prétexte à l’abandon de l’engagement révolutionnaire.
Cette fidélité au PCF va tenir jusqu’en automne 1956, date à laquelle les chars soviétiques écrasent l’insurrection de Budapest. Après avoir signé une pétition d’intellectuels de gauche et de communistes contestataires, il donne le 9 novembre une longue interview au journal l’Express (journal mendésiste), pour se démarquer de manière théâtrale du parti.
Après cela l’existentialisme semble en perte de vitesse : dans les années 1960, l’influence de Sartre sur les lettres françaises et l’idéologie intellectuelle diminue peu à peu, notamment face aux structuralistes comme l’ethnologue Lévi-Strauss, le philosophe Foucault ou le psychanalyste Lacan. Le structuralisme est en quelque sorte l’ennemi de l’existentialisme : il n’y a en effet dans le structuralisme que peu de place pour la liberté humaine, chaque homme étant imbriqué dans des structures qui le dépassent et sur lesquelles il n’a pas prise. En fait Sartre est ailleurs, il ne prend pas la peine de discuter de ce nouveau courant qu’est le structuralisme : il est tout à un projet personnel, qui est l’analyse du XIXe siècle, de la création littéraire, et surtout l’étude d’un auteur qui l’a toujours fasciné, Flaubert. De plus dans les années 1960 sa santé se détériore rapidement. Sartre est prématurément usé par sa constante suractivité littéraire et politique, usé par le tabac et l’alcool qu’il consomme en grandes quantités, ainsi que les drogues qui le maintiennent en forme (corydrane et amphétamines).
En 1964, fait qui aura un très grand retentissement dans le monde, il refuse le prix Nobel car, selon lui, « aucun homme ne mérite d’être consacré de son vivant ». Il avait de même refusé la Légion d’honneur, en 1945, ou encore une chaise au Collège de France. Ces honneurs auraient, selon lui, aliéné sa liberté, en faisant de l’écrivain une institution. Cette action restera célèbre car elle illustre bien l’état d’esprit de l’intellectuel.
Si Sartre a pris ses distances avec le parti communiste, il continue à s’engager pour de nombreuses causes. Il a été une des cibles du Congrès pour la liberté de la culture, association culturelle anticommuniste fondée en 1950.
En 1950 éclate l’affaire Henri Martin, un marin et militant du Parti communiste français est arrêté pour acte de sabotage en faveur du Viêt Minh. À la libération du « traître » en 1953, Sartre signe L’affaire Henri Martin.
Dès 1956, Sartre et la revue Les Temps modernes prennent parti contre l’idée d’une Algérie française et soutiennent le désir d’indépendance du peuple algérien. Sartre s’élève contre la torture, revendique la liberté pour les peuples de décider de leur sort, analyse la violence comme une gangrène, produit du colonialisme. En 1960, lors du procès des réseaux de soutien au FLN, il se déclare « porteur de valise » du FLN .
Cette prise de position n’est pas sans danger, son appartement sera plastiqué deux fois par l’OAS et Les Temps modernes saisis cinq fois.
Simone de Beauvoir et Jean Paul Sartre rencontrent Ernesto Che Guevara, à Cuba en 1960
Sartre soutient activement la révolution cubaine dès 1960, comme un grand nombre d’intellectuels tiers-mondistes. En juin 1960, il écrit dans France Soir 16 articles intitulés « Ouragan sur le sucre ». Mais il rompra avec le líder máximo en 1971 à cause de l’« affaire Padilla », lorsque le poète cubain Heberto Padilla est emprisonné pour avoir critiqué le régime castriste. Il dira de Fidel Castro : « Il m’a plu, c’est assez rare, il m’a beaucoup plu. »
Sartre, en perte de vitesse, va néanmoins pouvoir s’offrir une nouvelle jeunesse grâce aux événements de mai 68. Déjà en 1967, il revient sur le devant de la scène en présidant avec Bertrand Russell le tribunal Russell, un tribunal fictif, autoproclamé, qui est une assemblée internationale d’intellectuels, de militants et de témoins chargés de juger les crimes de guerre des Américains au Vietnam. S’il n’a pas été l’inspirateur des événements de mai 68, il en sera un militant actif, se faisant l’écho de la révolte dans la rue, sur les estrades, dans les journaux, et jusqu’aux portes des usines en grève. Il interviewe le leader Daniel Cohn-Bendit dans le Nouvel Observateur, lui donnant l’occasion de s’expliquer dans un grand hebdomadaire. À maintenant 63 ans, il se rend à la Sorbonne investie par les étudiants, afin de discuter avec eux. Il dénonce ensuite les « élections pièges à cons » de de Gaulle.
Sur le plan international, il condamne fermement l’intervention soviétique du Printemps de Prague en Tchécoslovaquie.
De plus en plus fatigué et usé, Sartre continuera la lutte gauchiste en soutenant le mouvement Mao. Le journal révolutionnaire La Cause du Peuple étant menacé de disparaître sous la pression des autorités pompidoliennes, il décide en 1971 de devenir le directeur du journal afin de le protéger, et descend dans la rue, avec Simone de Beauvoir, pour le vendre. Il fera de même avec deux autres journaux maoïstes, Tout et J’accuse. En 1973, Sartre va lancer, avec Serge July, Philippe Gavi, Bernard Lallement et Jean-Claude Vernier, un quotidien populaire, Libération, qui paraît au printemps. Atteint de démence vasculaire, il démissionnera de sa direction le 24 mai 1974. Pendant toute cette période il se lie avec divers autres mouvements gauchistes et féministes, prêtant volontiers son nom afin de les aider.
Sartre va s’occuper, alors qu’il arrive à la fin de sa vie, du conflit israélo-palestinien. Tout en reconnaissant la légitimité de l’État d’Israël, il dénonce les conditions de vie déplorables des Palestiniens qui expliqueraient le recours au terrorisme.
Alors qu’il va sur ses 66 ans (il les aura le 21 juin 1971), Sartre est victime d’une attaque le 18 mai 1971[13]. Tous les détails concernant la santé de Sartre sont racontés dans le livre de Simone de Beauvoir "La cérémonie des adieux". Cette attaque le laisse très affaibli. Le 5 mars 1973, une seconde attaque lui laisse la vie sauve, mais lui enlève presque totalement la vue. Sartre entre dans ses années d’ombre. Déjà diminué, il est alors contraint de décider « librement » que son œuvre est achevée, et ne finira donc jamais le tome IV de son Flaubert. Cela ne l’empêchera néanmoins pas de continuer à penser et à produire : il engage comme secrétaire un jeune normalien, Benny Lévy, qu’il avait connu lorsque ce dernier dirigeait le groupe maoïste La Gauche prolétarienne, qui est chargé de lui faire la lecture, et débat, parfois violemment, avec ce jeune maoïste. Un an plus tard sort l’ouvrage On a raison de se révolter, livre d’entretiens avec le jeune homme et Philippe Gavi, où Sartre évoque entre autres les problèmes liés à l’engagement contestataire.
Sa cécité ne l’empêchera pas non plus de poursuivre son devoir d’engagement moral qu’il aura tenu jusqu’au bout : quelques interventions politiques, telles que la visite à Andreas Baader, le révolutionnaire allemand emprisonné près de Stuttgart, et un voyage de soutien à la révolution des œillets, au Portugal, font renaître dans les milieux de l’extrême gauche européenne des élans de sympathie pour le vieil homme.
Il signe aussi différents appels pour la libération de dissidents soviétiques, et, lors de la rencontre entre Brejnev et Valéry Giscard d’Estaing à Paris en 1977, Sartre organise au même moment une rencontre avec des dissidents soviétiques. Ce soir-là, pour Sartre entouré de Michel Foucault, Gilles Deleuze, André Glucksmann, Simone Signoret et bien sûr Simone de Beauvoir, il y eut 105 radios et télévisions venues du monde entier, soit immensément plus qu’à l’Élysée pour Brejnev.
Dernier coup médiatique pour Sartre en 1979, qui va émouvoir le grand public : accompagné de son meilleur ennemi, Raymond Aron, et du jeune philosophe André Glucksmann, un Sartre plus diminué que jamais se rend à l’Élysée pour demander à Valéry Giscard d’Estaing d’accueillir des réfugiés d’Indochine, qui se noyaient par centaines en tentant de quitter le Viêt Nam (c’est l’affaire des boat people). Indépendamment des différences d’opinion politique auxquelles il attache désormais moins d’importance, Sartre affirme au crépuscule de sa vie l’exigence de sauver des vies partout où elles sont menacées. Sartre a également adhéré, avec Simone de Beauvoir, au comité de soutien à l’ayatollah Khomeyni, lorsque celui-ci était reçu en exil à Neauphle-le-Château, opposant principal au régime impérial du Shah.
Tombe de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir au Cimetière du Montparnasse de Paris.
En mars 1980, Le Nouvel Observateur publie, sur trois numéros, une série d’entretiens avec Benny Lévy qui seront édités, après sa mort, sous le titre « l’Espoir maintenant » : « Je me sens, non comme une poussière apparue dans le monde, mais comme un être attendu, provoqué, préfiguré, comme un être qui ne semble pouvoir venir que d’un créateur et cette idée d’une main salvatrice qui m’aurait créé me renvoie à Dieu ». Jean Guitton tenait de telles déclarations pour un reniement de son athéisme et y voyait l’influence de son nouveau et dernier secrétaire. « Détournement de vieillard » accusera Olivier Todd, tant semble différente la parole de Sartre dans ces entretiens sur la religion judaïque. L’avocate Gisèle Halimi, qui a été une amie très proche du philosophe depuis 1957, est revenue, en 2005, sur ces propos en affirmant : « Cet interview est incontestablement un faux (...). Ce n’est pas du Sartre libre jouissant de toutes ses facultés. »
Atteint d’urémie, Jean-Paul Sartre s’éteint le 15 avril 1980 à près de 75 ans à l’hôpital Broussais de Paris, suite à un œdème pulmonaire.
Dans le monde entier, l’annonce de sa mort provoque une émotion considérable. Pour son enterrement, le 19 avril 1980, cinquante mille personnes descendent dans les rues de Paris, accompagnant son cortège pour lui rendre un ultime hommage. Une foule énorme, sans service d’ordre, pour celui qui aura su captiver trois générations de Français. Parmi eux, les anciens élèves des années du Havre ou de Paris, les camarades de la libération et les communistes des années 1950, les anciens militants de la paix en Algérie, enfin les jeunes maos. Mot d’un jeune homme à son père en fin de journée : « Je suis allé à la manif contre la mort de Sartre ».
Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris (14ème), dans la 20e division - juste à droite de l’entrée principale boulevard Edgar Quinet. Simone de Beauvoir, décédée le 14 avril 1986, a été inhumée à ses côtés. Sur la tombe, une plaque porte cette inscription : « Jean-Paul Sartre, 1905-1980 ».
Sartre est considéré comme le père de l’existentialisme français et sa conférence de 1946, L’existentialisme est un humanisme, est un texte clé de ce mouvement philosophique. Toutefois, la pensée de Sartre, en 20 ans, a évolué de manière naturelle et l’on note une distance apparente entre l’existentialisme de L’Être et le Néant (1943) et le marxisme de Critique de la raison dialectique (1960).
Dans L’Être et le Néant, Sartre s’interroge sur les modalités de l’être. Il en distingue trois : l’être en-soi, l’être pour-soi et l’être pour autrui. L’être en-soi, c’est la manière d’être de ce qui "est ce qu’il est", par exemple l’objet inanimé "est" par nature de manière absolue, sans nuance, un. L’être pour-soi est l’être par lequel le néant vient au monde (de l’en soi). C’est l’être de la conscience, toujours ailleurs que là où on l’attend : c’est précisément cet ailleurs, ce qu’il n’est pas qui constitue son être, qui n’est d’ailleurs rien d’autre que ce non être. L’être pour-autrui est lié au regard d’autrui qui, pour le dire vite, transforme le pour soi en en soi, me chosifie.
L’homme, se distingue de l’objet, en ce qu’il a conscience d’être, conscience de sa propre existence. Cette conscience crée une distance entre l’homme qui est et l’homme qui prend conscience d’être. Or toute conscience est conscience de quelque chose (idée d’intentionnalité reprise de Husserl). L’Homme est donc fondamentalement ouvert sur le monde, « incomplet », « tourné vers », existant (projeté hors de soi) : il y a en lui un néant, un « trou dans l’être » susceptible de recevoir les objets du monde.
« Le pour soi est ce qu’il n’est pas et n’est pas ce qu’il est »
- Sartre, L’Être et le Néant
« Il n’y a pour une conscience qu’une façon d’exister, c’est d’avoir conscience qu’elle existe »
- Sartre
« En fait, nous sommes une liberté qui choisit mais nous ne choisissons pas d’être libres : nous sommes condamnés à la liberté. »
- Sartre
Alors que l’artefact est conçu dans un objectif précis, son essence (l’essence du verre est de contenir un liquide), l’être humain existe sans que soit encore définie sa fonction, son essence. C’est ainsi que, pour Sartre et les existentialistes, « l’existence précède l’essence ».
Selon Sartre, l’homme est ainsi libre de choisir son essence. Pour lui, contrairement à Hegel, il n’y a pas d’essence déterminée, l’essence est librement choisie par l’existant. L’Homme est absolument libre, il n’est rien d’autre que ce qu’il fait de sa vie, il est un projet. Sartre nomme ce dépassement d’une situation présente par un projet à venir, la transcendance.
L’existentialisme de Sartre s’oppose ainsi au déterminisme qui stipule que l’homme est le jouet de circonstances dont il n’est pas maître. Sartre estime que l’homme choisit parmi les événements de sa vie, les circonstances qu’il décidera déterminantes.
Au nom de la liberté de la conscience, Sartre refuse le concept freudien d’inconscient remplacé par la notion de « mauvaise foi » de la conscience. L’Homme ne serait pas le jouet de son inconscient mais librement choisirait de se laisser nouer par tel ou tel traumatisme. Ainsi, l’inconscient ne saurait amoindrir l’absolue liberté de l’Homme.
Selon Sartre, l’homme est condamné à être libre. L’engagement n’est pas une manière de se rendre indispensable mais responsable. Ne pas s’engager est encore une forme d’engagement.
L’existentialisme de Sartre est athée, c’est-à-dire que, pour lui, Dieu n’existe pas (ou en tout cas « s’il existait cela ne changerait rien »), donc l’homme est seul source de valeur et de moralité ; il est condamné à inventer sa propre morale et libre de la définir. Le critère de la morale ne se trouve pas au niveau des « maximes » (Kant) mais des « actes ». La « mauvaise foi », sur un plan pratique, consiste à dire : « c’est l’intention qui compte ».
Selon Sartre, la seule aliénation à cette liberté de l’homme est la volonté d’autrui. Ainsi fait-il dire à Garcin dans Huis clos « L’Enfer c’est les Autres ».
Sartre présente le marxisme comme « horizon philosophique indépassable de notre temps[16] ». Après avoir observé et analysé l’existence et la liberté de l’homme en tant qu’individu, Sartre s’est interrogé sur l’existence d’une conscience collective et son rapport avec la liberté individuelle. Dans sa Critique de la raison dialectique (1960) Sartre affirme que la liberté de l’homme est aliénée par les sociétés féodales ou capitalistes. Il analyse comment, dans les sociétés aliénées, les libertés individuelles peuvent conduire à un effet opposé à l’intention générale et à l’aliénation de la liberté collective. Il suggère alors d’inverser le processus : le groupe doit pouvoir décider de regrouper les libertés individuelles pour permettre le développement de l’intention générale. Sartre pense que cette sorte d’aliénation de la liberté individuelle doit être librement choisie et s’oppose ainsi à toute forme de totalitarisme.
* La Nausée (1938)
* Le Mur (1939) nouvelles (Le mur, La chambre, Érostrate, Intimité, L’enfance d’un chef) Lauréat 1940 du Prix du roman populiste
* Les chemins de la liberté (1945) :
o L’âge de raison
o Le sursis
o La mort dans l’âme
* Les jeux sont faits (1947)
* Œuvres romanesques (1981)
Théâtre
* Bariona, ou le Fils du tonnerre (1940)
* Les Mouches (1943)
* Huis clos (1944)
* La Putain respectueuse (1946)
* Morts sans sépulture (1946)
* Les Mains sales (1948)
* Le Diable et le Bon Dieu (1951), Éditeur : Folio, Publication
* Kean (1954)
* Nekrassov (1955)
* Les Séquestrés d’Altona (1959)
* Les Troyennes (1965)
Adaptation TV de Huis clos par Michel Mitrani en 1965.
Mise en scène originale de Huis Clos par Didier van Cauwelaert à Nice en 1977.
* Les Mots (1964)
* Carnets de la drôle de guerre - Septembre 1939 - Mars 1940 (1983-1995)
* Lettres au Castor et à quelques autres, tome I et II (1983)
* Situations I (1947)
* Situations II (1948)
* Situations III (1949)
* Situations IV (1964)
* Situations V (1964)
* Situations VI (1964)
* Situations VII (1965)
* Situations VIII (1972)
* Situations IX (1972)
* Situations X (1976)
* Réflexions sur la question juive (1946)
* Entretiens sur la politique (1949)
* L’Affaire Henri Martin (1953)
* Préface aux Damnés de la Terre de Frantz Fanon (1961)
* On a raison de se révolter (1974)
* La république du Silence (1944)
* Baudelaire (1946)
* Qu’est-ce que la littérature ? (1948)
* Saint Genet, comédien et martyr (1952)
* L’Idiot de la famille (1971-1972) sur Flaubert
* Un théâtre de situations (1973)
* Critiques littéraires
* L’imagination (1936)
* La Transcendance de l’Ego (1937)
* Esquisse d’une théorie des émotions (1938), Éditeur : LGF, juillet 2000,
* L’imaginaire (1940)
* L’Être et le Néant « essai d’ontologie phénoménologique » (1943)
* L’existentialisme est un humanisme (1945) (ISBN 2070329135)
* Conscience et connaissance de soi (1947)
* Critique de la raison dialectique I : Théorie des ensembles pratiques précédé de Question de méthode (1960)
* Cahiers pour une morale (1983)
* Critique de la raison dialectique II : L’intelligibilité de l’histoire (1985)
* Vérité et existence (1989)
* Les jeux sont faits de Jean Delannoy (1947)
* L’Engrenage (1948)
* Le Scénario Freud (1984)
* Typhus (1943) (écrit durant l’occupation et édité en 2007 par Gallimard), ISBN 978-2-07-078490-5
sources wikipedia
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