dimanche 8 avril 2007, par
Hérodote (en grec ancien Ἡρόδοτος / Hêródotos), né vers 484 ou 482 av. J.-C. à Halicarnasse (colonie grecque située sur le territoire des Cariens), actuellement Bodrum (Turquie), mort vers 425 av. J.-C. à Thourioi, est un historien grec. Il a été surnommé le « père de l’Histoire » par Cicéron (les Lois, I, 1), mais aussi du reportage ; il est en outre considéré comme l’un des premiers explorateurs. C’est également le premier prosateur dont l’œuvre nous soit restée.
Peu de choses nous sont connues sur la vie d’Hérodote. Le principal de ce que l’on sait est tiré de ses propres œuvres. Des notices lui ont été consacrées par Denys d’Halicarnasse, Plutarque, Lucien ou Suidas.
Fils de Lyxès, il est sans doute né peu de temps après le début de la seconde guerre médique (480 av. J.-C.). Il est membre d’une famille aristocratique qui revendique une ascendance dorienne, mais dont le sang grec (maternel) est probablement mélangé à du sang carien (paternel). Il est sans doute le neveu de Panyasis, éminent poète épique, qu’on comparait alors à Homère, mais le lien de parenté, réel, n’est pas connu avec certitude. Dans sa jeunesse, il suit sa famille, adversaire du tyran Lygdamis, en exil à Samos.
C’est vers cette époque qu’il faut placer les principaux voyages d’Hérodote dont il a rendu compte dans son Enquête : un séjour en Égypte (« L’Égypte est un don du Nil », II, 10) avec un déplacement à Cyrène et un retour par la Syrie et par Tyr, une visite sommaire de l’empire perse, Babylone, la Colchide et Olbia, la Macédoine. Aucun de ces voyages ne semble l’avoir mené en Méditerranée occidentale.
De retour à Halicarnasse, en Carie, vers 454 av. J.-C., il participe à l’insurrection qui renverse la tyrannie. Peu après, il est de nouveau inquiété et s’établit à Athènes où il se lie avec Sophocle, qui écrit un poème en son honneur en 450 av. J.-C. (on en a conservé des fragments par Plutarque). Il suit ensuite les colons qui, à l’instigation de Périclès, partent fonder Thourioi, en Grande Grèce. C’est sans doute là qu’il meurt vers 425 av. J.-C.
L’unique œuvre que nous connaissons d’Hérodote s’intitule l’Enquête, du grec / Historíai - littéralement « recherches, explorations », , « celui qui sait, qui connaît ». C’est l’une des plus longues œuvres de l’Antiquité. Le premier paragraphe annonce :
« Hérodote d’Halicarnasse présente ici les résultats de son Enquête afin que le temps n’abolisse pas le souvenir des actions des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les Barbares, ne tombent pas dans l’oubli ; il donne aussi la raison du conflit qui mit ces deux peuples aux prises. »
Ce début montre la volonté d’Hérodote de se placer dans la tradition d’Hécatée de Milet : il s’agit de traiter de tous les hommes comme l’indique l’emploi du terme ἀνθρώπων / anthrốpôn et que vient souligner la complémentarité : « tant les Grecs que les Barbares ». Il s’agit également de faire œuvre de mémorialiste : « afin que le temps n’abolisse pas les travaux des hommes ». Enfin, Hérodote prétend rivaliser avec le poète épique, en se proposant de commémorer les exploits des hommes. Néanmoins, contrairement à l’aède, Hérodote n’entend pas décrire de lointains événements, comme la guerre de Troie, mais des faits très récents, notamment les guerres médiques.
Du point de vue de la langue, Hérodote a écrit son œuvre dans le dialecte ionien, un ionien parfois artificiel (et artificiellement reconstitué par les éditeurs), auquel se mêlent des archaïsmes épiques imités d’Homère.
Hérodote a également participé à l’élaboration de la liste des sept Merveilles du monde, grâce à ses nombreux voyages. Il dit notammant de l’enceinte de Babylone (dans son Histoire) : "Elle est si magnifique que nous ne connaissons pas une qu’on puisse lui comparer", et il parle ainsi de Babylone : "Cette ville, située dans une grande plaine, est de forme carrée ; chacun de ses côtés a cent vingt stades de long, ce qui fait pour l’enceinte de la place quatre cent quatre-vingts stades. ".
L’Enquête se compose de neuf livres, chacun portant le nom d’une muse. Ce découpage n’est pas le fait de l’auteur : la première mention en est due à Diodore de Sicile au Ier siècle, et c’est probablement au IIe siècle, du fait de grammairiens alexandrins, que l’ouvrage fut ainsi sectionné.
* Prologue : les enlèvements survenus entre l’Asie mineure et la Grèce : Io enlevée par les Phéniciens ; Europe et Médée par les Grecs ; Hélène par les Troyens.
* Livres I à IV : développements de l’Empire perse :
o livre I : (Clio) victoire de Cyrus II sur le lydien Crésus, conquête de l’Assyrie et du peuple des Massagètes ;
o livre II : (Euterpe) conquête de l’Égypte par Cambyse II, fils de Cyrus ;
o livres III et IV : (Thalie et Melpomène) règne de Darius.
* Livres V et VI : première guerre médique :
o livre V : (Terpsichore) révolte d’Ionie, digressions sur l’histoire de Sparte et Athènes ;
o livre VI : (Érato) réaction des Grecs, victoire de Marathon.
* Livres VII à IX : (Polymnie, Uranie et Calliope) deuxième guerre médique.
L’œuvre mêle éléments ethnographiques et proprement historiques. On a pu s’interroger sur cette coexistence. On peut reconnaître dans ce recueil d’éléments composites l’héritage d’Hécatée, d’autres commentateurs (Henry R. Immerwahr) ont au contraire insisté sur l’unité profonde de l’œuvre.
Le style d’Hérodote est simple, plaisant et pittoresque, parfois naïf, parfois poétique. C’est un admirateur d’Homère - Denys d’Halicarnasse le qualifie de « zélote d’Homère » (Ὁμήρου ζηλωτής / Homếrou zêlôtếs). Plutarque, tout en reconnaissant ces qualités, le trouve cependant d’une grande partialité et a consacré un traité entier, De la mauvaise foi d’Hérodote (Περὶ τῆς Ἡροδότου Κακοηθείας / Peri tês Hêrodotou kakoêtheias), pour montrer qu’il est injuste avec les Grecs :
« Il a abusé bien des lecteurs par sa simplicité même ; il faudrait bien des livres pour passer en revue l’ensemble de ses mensonges et de ses spéculations. »
Ces accusations sont exagérées : la naïveté et la crédulité d’Hérodote, bien que réelles, se cantonnent généralement aux anecdotes dont il est friand. En revanche, lorsqu’il ne trouve aucune trace des Hyperboréens mentionnés dans les légendes grecques, il tient à le mentionner.
Le fait est que les Anciens, loin de voir en lui le « Père de l’histoire », ne l’apprécient guère. Aristote le qualifie de « mythologue » dans sa Poétique, et Aulu-Gelle le traite d’affabulateur (homo fabulator) ; Plutarque le trouve quant à lui trop proche des Barbares (philobarbaros).
La Renaissance, la première, se penche de nouveau sur l’œuvre d’Hérodote, avec un regard beaucoup plus bienveillant cette fois. Ainsi, Henri Estienne répond à Plutarque par une Apologie pour Hérodote. La popularité d’Hérodote ira dès lors croissant. L’abbé Barthélemy, auteur du Voyage du jeune Anarchasis en Grèce (1788), ouvrage très populaire à son époque, écrit ainsi qu’il « ouvrit aux yeux des Grecs les annales de l’univers connu. »
sources wikipedia
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