mercredi 11 avril 2007, par
Les Étrusques (Latin:Tuscii) sont un peuple qui vivait en Étrurie, territoire correspondant à peu près à l’actuelle Toscane et au nord du Latium, soit le centre de la péninsule italienne, avant la période de la royauté romaine. Leurs voisins Grecs les appelaient Thyrrhenoi, c’est-à-dire Tyrrhéniens, mais ils s’appelaient eux-mêmes Rasna. Leur alphabet d’origine grecque, légèrement modifié, a donné naissance à l’alphabet latin que vous êtes en train de lire.
Selon la tradition, rien n’est certain quant à leur origine et leur provenance. Tradition, représentée tout d’abord par Hérodote, ils auraient selon lui émigré de Lydie en Asie mineure, en Toscane, de Troie ravagée comme le veut l’Énéide ; selon une autre tradition, soutenue par Tite-Live, ils seraient au contraire venus du nord ; selon une troisième tradition, soutenue par Denys d’Halicarnasse, ils seraient autochtones. Les historiens ont privilégié tantôt l’une tantôt l’autre. Il y a probablement du vrai dans chacune, en ce que qu’il y eut probablement une migration depuis l’Asie mineure vers la Toscane, en groupes isolés porteurs d’une civilisation évoluée, suite à des troubles survenus dans leur zone de provenance, comme le narre la tradition, d’une famine après une guerre, mais également parce qu’attirés par les richesses minières de ce qui allait devenir l’Étrurie. Ceci expliquerait la naissance soudaine de la civilisation étrusque entre le VIIIe et le VIIe siècle av. J.-C. (la période dite « orientalisante »), et les nombreuses affinités qu’on note dans les usages et coutumes, la langue, l’art et la religion des Étrusques avec le monde égéo-anatolien, tandis que les usages dans les rapports avec le monde féminin étaient très différents : on sait qu’effectivement les femmes assistaient aux banquets auprès des hommes chez les Étrusques, ce qui n’était le cas ni chez les Grecs leurs contemporains, ni plus tard chez les Romains.
Femme étrusque, statue en terre cuite, IIe siècle av. J.-C., retrouvée à Chiusi, conservée à Karlsruhe
Femme étrusque, statue en terre cuite, IIe siècle av. J.-C., retrouvée à Chiusi, conservée à Karlsruhe
D’aucuns ont voulu voir dans ce statut féminin particulier inexistant dans le monde gréco-romain une émancipation avant la lettre, mais on s’accorde à dire aujourd’hui qu’il s’agit bien plutôt d’une survivance du matriarcat pré-existant dans les cultures néolithiques anatoliennes, le patriarcat se formant durant cette même période pour se cristalliser dans la civilisation de la Grèce antique. Cette coutume étrusque était effectivement très mal vue par les Grecs, voisins directs des Étrusques dans l’Italie du sud appartenant à la Grande Grèce et était une des raisons de la rivalité des deux peuples, outre la concurrence commerciale.
En Toscane ces groupes, certainement minoritaires, s’ajoutèrent aux éléments villanoviens (voir culture de Villanova) qui, connaissant déjà l’usage du fer, étaient antérieurement venus par le nord, ou, de l’autre rive de l’Adriatique, des plaines danubiennes ; à l’aube du Ier millénaire, ceux-ci étaient déjà installés dans la péninsule italienne. Là, ils s’étaient précédemment mêlés aux véritables autochtones, habitants établis dans la région depuis le néolithique et vraisemblablement depuis le paléolithique, population méditerranéenne contemporaine de la population dite nuragique (de nuraghe), établie en Sardaigne. En somme, les Étrusques seraient la résultante de la fusion de trois composantes ethniques : l’orientale, la nordique et l’autochtone, formant ainsi un peuple nouveau qui ne parvint jamais vraiment à réaliser une unité politique compacte.
La langue étrusque utilise un alphabet dérivé de l’alphabet grec qui a inspiré l’alphabet latin. Elle est probablement d’origine non indo-européenne et ne nous est pas entièrement connue (environ 700 mots seulement).
Voir les articles langue étrusque et alphabet étrusque.
Rien qui ne fut religieux dans la vie quotidienne de ce peuple de l’Antiquité. Aussi existait-il un ordre de devins « l’Ordre des haruspices », chargé d’interpréter les auspices, les prodiges et autres phénomènes météorologiques comme les foudres, dont ils tiraient des présages. De ces interprétations, fastes ou néfastes, dépendaient la consécration des édifices, religieux ou non, des temples, mais aussi la fondation des cités. Toutes ces activités se déroulaient selon des rites bien précis, consignés dans les différents traités de la Disciplina etrusca, la science étrusque par excellence.
L’art produit par cette civilisation est d’une grande richesse. Les Étrusques furent de très habiles artisans et eurent de grands artistes, peintres de fresques dans les tombes, comme celles de Tarquinia par exemple, sur vases, sculpteurs qui réalisèrent de véritables chefs-d’œuvre tant en bronze qu’en terre cuite. Ils furent également d’excellents joailliers, d’habiles métallurgistes. On peut voir leurs œuvres dans les grands musées italiens, comme par exemple ceux de Florence, du Vatican ou de Volterra.
Voir l’article art étrusque.
Le maximum de la prospérité et de l’expansion de la civilisation étrusque fut atteint vers la moitié du VIe siècle. En 535 en effet, les Étrusques, alliés aux Carthaginois (certains historiens emploient à ce propos l’expression de « Confédération étrusco-carthaginoise »), remportèrent la bataille navale d’Alalia (Aléria) au large de la Corse, contre les Phocéens de Massalia, soit la colonie grecque de l’antique Marseille, dans la lutte qui les opposait pour le contrôle de la Méditerranée occidentale. L’arrêt de l’expansion étrusque commence à la fin du même siècle, puis vient le déclin durant le Ve siècle. Rome fut la première à se libérer de la domination étrusque en chassant les Tarquins vers 509 ; puis les Latins dans leur ensemble s’en libérèrent avec l’aide d’Aristodème de Cumes à la bataille d’Aricie en 506. Les têtes de pont étrusques restèrent ainsi isolées en Campanie, s’affaiblirent après la défaite navale de Cumes en 474, et furent définitivement perdues en 423 lors de la conquête de Capoue par les Samnites. Au nord, l’invasion gauloise détruisit les cités étrusques de la plaine du Pô au début du Ve siècle. En 396, Rome conquit Véies, étendant ainsi son influence sur toute l’Étrurie méridionale. Durant plus de deux siècles, à l’initiative tantôt de l’une tantôt de l’autre de leurs cités, les Étrusques luttèrent contre l’expansion romaine. Mais en 295, bien que coalisés avec la population d’Ombrie, les Gaulois cisalpins et les Samnites, ils furent vaincus à la Bataille de Sentinum : en quelques décennies ils furent totalement assujettis à Rome et inclus, par des traités spécifiques, parmi les « alliés » de la péninsule italienne, jusqu’à ce que la citoyenneté romaine leur soit accordée lors de la guerre sociale de 90-88.
En dépit de la perte de leur autonomie politique, les Étrusques continuèrent à exercer par la suite une grande influence en Italie sur le plan culturel, religieux et artistique. Rome, qui sous Auguste avait fait de l’Étrurie la septième région d’Italie, subit fortement leur influence, qui persista dans les institutions, les modes de vie, la langue, les goûts, l’amour du luxe, du faste et des banquets, la danse et la musique. Goûts étrusques attestés par les peintures de leurs tombes, quoique ces dernières nous renseignent surtout sur les goûts des classes aisées, c’est-à-dire sur les goûts d’une minorité de la population. L’empereur Claude était lui-même un spécialiste de la culture étrusque. L’esprit créatif du peuple étrusque (un artisanat habile et ses techniques approfondies) émergea à nouveau bien des siècles plus tard en Toscane lors de la Renaissance
sources wikipedia
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