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La première croisade et les premiers établissements croisés en Terre sainte

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Première croisade

La première croisade est une croisade qui s’est déroulée de 1095 à 1099 suite, entre autres, au refus des Arabes de laisser aux pèlerins chrétiens libre passage vers Jerusalem.

Prémices

En 1078, les Turcs Seldjoukides délogent de Jérusalem les Arabes Abbassides qui y étaient installés depuis 637. Une période de libre accès à Jérusalem par les pèlerins chrétiens se termine alors. Dans le même temps, vaincus à la bataille de Manzikert en 1071, les Byzantins voient les Turcs s’établir à Nicée en 1078 et y fonder un royaume en 1081.

À la fin du XIe siècle, l’empereur Alexis Ier Comnène, qui voit son Empire Chrétien menacé par les Turcs, demande à plusieurs reprises le secours de Rome contre les Seldjoukides. En 1095, le pape Urbain II prend acte lors d’un séjour en France de la fureur des chevaliers à qui les Turcs barrent dorénavant la route de Jérusalem (que les Arabes avaient toujours laissée libre) et répond à la demande d’Alexis Ier.

Ainsi, il lance un appel à Clermont le 27 novembre 1095 où il prêche le secours à l’empereur Byzantin et la libération de l’Église de Dieu à Jérusalem en promettant aux chevaliers, en l’échange de leur participation à la Croisade, le pardon de leurs péchés. Il s’agit d’aller au secours des chrétiens d’Orient.

Il désigne Adhémar de Monteil, évêque du Puy, pour diriger cette croisade.

La croisade populaire

Le petit peuple réagit en grand nombre, notamment à l’appel de Pierre l’Ermite qui l’a prêchée en Berry, en Orléanais, à Poissy où Gautier Sans-Avoir le rejoint, en Champagne et en Lorraine. Le 12 avril 1096 c’est avec quelque 15 000 pèlerins que Pierre l’Ermite et Gautier Sans-Avoir parviennent à Cologne.

Gautier, emmenant une majorité de Français, quitte le premier Cologne et gagne la Hongrie où le roi Coloman lui accorde libre passage. À Semlin, dernière place hongroise avant le territoire byzantin, des incidents avec les Hongrois se soldent par le dépouillement de 16 traînards. Arrivant à Nish le 18 août, Gautier continue sa route via Sofia, Philippopoli et Andrinople jusqu’à Constantinople qu’il atteint le 20 juillet sous escorte byzantine.

Les troupes de Pierre l’Ermite atteignant à leur tour Semlin, prennent la ville d’assaut et y massacrent 4 000 Hongrois.

D’après Albert d’Aix ils auraient agi ainsi après avoir vu les armes et les vêtements des éléments de la bande de Gautier suspendus aux remparts.

Pour faire bonne mesure ils investissent ensuite et pillent Belgrade, désertée de ses habitants en territoire byzantin sur l’autre rive de la Save. Tentant de renouveler leurs exploits à Nish, ils sont mis au pas par le gouverneur Nikétas qui ne leur permet de continuer leur chemin qu’à la condition expresse de ne s’arrêter désormais plus de 3 jours devant une ville.

Cette troupe se présente finalement devant Constantinople le 1er août 1096.

L’empereur Alexis Ier conseille dans un premier temps à ces pèlerins d’attendre les barons, mais devant leurs excès, il leur fait traverser le Bosphore le 6 août et leur assigne la place forte de Kibotos (Civitot).

En septembre ils razzient les environs de Nicée et une bande, dirigée par un noble italien du nom de Renaud s’empare du château de Xerigordon. Le 29 septembre un contingent envoyé par Kilij Arslan reprend la place forte.

Le 21 octobre, las d’attendre, ils se remettent en mouvement vers Nicée. Ils sont exterminés en route, Gautier-sans-Avoir, le comte de Tubingue et Gautier de Teck perdant la vie dans ce combat. Sur 25 000 hommes, seuls 3 000 parviennent à regagner l’empire byzantin. Ils s’amalgament à la croisade des barons, donnant les terribles tafurs.

Les croisades « allemandes »

Parallèlement à la croisade de Pierre l’Ermite d’autres bandes s’illustrent par de plus grands désordres encore. Ce sont les bandes de Volkmar/Folkmar, Gottschalk et d’Emich de Leisingen (Leinßingen).

* Folkmar avec environ 12 000 hommes passe par la Saxe et la Bohême, massacrant des Juifs à Ratisbonne et à Prague avant d’être dispersés en Hongrie.
* Le prêtre allemand Gottschalk regroupe une bande de 15 000 hommes et se rend en Hongrie où ses croisés commettent différents méfaits avant d’être massacrés ou capturés par les Hongrois.
* Emich de Leisingen, enfin, chevalier-brigand du Rhin, se livre à de véritables pogroms dans les villes qu’il traverse durant le mois de mai : Metz, Spire, Trèves, Worms, Mayence et Cologne. À Mayence, où se trouve un centre d’étude talmudique, 90 % de la communauté est massacrée, ce qui affecta profondément le talmudiste Rachi. Loin d’être désorganisée, la troupe d’Emich de Leisingen, où figurent de nombreux seigneurs (Guillaume Charpentier, vicomte de Melun et Gâtinais, Clarembaud de Vendeuil, Thomas de Marle, Drogon de Nesles) accomplit ses méfaits par pur antisémitisme. S’étant vu refuser l’entrée en Hongrie, la horde entreprend le siège de Wieselburg où elle est écrasée par les Hongrois. Emich réussit à s’enfuir et regagner son pays tandis que Thomas, Clarembaud et Guillaume le Charpentier rejoignent Hugues de Vermandois.

La croisade des barons
Godefroy de Bouillon et les barons reçus par l’empereur Alexis
Godefroy de Bouillon et les barons reçus par l’empereur Alexis

Si les souverains ne répondent pas à l’appel du pape, de grands féodaux le font :

* Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, qui en 1087 a participé à la Reconquista ;
* Bohémond de Tarente et son neveu Tancrède de Hauteville de la famille des princes normands d’Italie
* Hugues le Grand, comte de Vermandois, frère du roi de France Philippe Ier
* Robert Courteheuse, duc de Normandie(Fils de Guillaume le Conquérent)
* Robert, comte de Flandre
* Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lorraine et son frère Baudouin de Boulogne et leur cousin Baudouin du Bourg
* Étienne II, comte de Blois

Quatre armées se constituent par des regroupements régionaux :

* Les Lorrains menés par Godefroy de Bouillon et Baudouin de Boulogne qui traversent l’Allemagne et les Balkans
* Les Normands d’Italie conduits par Bohémond de Tarente et Tancrède de Hauteville, débarquant en Épire
* Les Méridionaux autour de Raymond de Saint-Gilles, par l’Italie du Nord, la Serbie et la Macédoine
* Les Français dont Hugues le Grand, Robert Courteheuse, Robert de Flandre

Le premier à partir fut Hugues de Vermandois, comte de Vermandois et frère cadet du roi de France Philippe Ier. Il quitta la France vers le milieu du mois d’août 1096 avec une suite respectable et passant par l’Italie, il reçut l’étendard de Saint-Pierre à Rome. Godefroi de Bouillon, seigneur de Bouillon et duc de Basse-Lorraine, qui finança son expédition par la vente ou en hypothéquant certaines de ses possessions, partit également au mois d’août 1096. Bohémond de Tarente décida de se croiser lorsque les premières troupes françaises traversèrent l’Italie, et abandonnant le siège d’ Amalfi qu’il était en train d’entreprendre, il leva une armée normande et partit pour Constantinople, avec son neveu Tancrède. Le comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles, rassembla, quant à lui, avec le légat du pape Adhémar de Monteil, la plus grande des armées des Croisés, qui traversa la Dalmatie, non sans difficultés, durant l’hiver et parvint à Thessalonique début avril 1097 et Constantinople le 21 du même mois.

L’arrivée à Constantinople

L’un des premiers à répondre à l’appel d’Urbain II, en 1095, Godefroy de Bouillon devient aussi l’un des principaux chefs de la première croisade. Parti de Vézelay avec une suite nombreuse, il passe par Ratisbonne, Vienne, Belgrade et Sofia, arrive à Constantinople le 23 décembre 1096, et se heurte aussitôt à Alexis Ier Comnène. Les Méridionaux se présentent devant Constantinople en avril 1097. Des incidents surgissent avec l’arrivée de troupes plus importantes, entre Raymond de Toulouse et les mercenaires Petchenègues, entre Bohémond et les habitants de Castoria qui lui refusent le ravitaillement.

Alexis Ier se méprend des intentions des Croisés, qu’il croit venus offrir leurs services à son empire pour récupérer ses terres - à l’instar de ces troupes scandinaves, qui depuis plusieurs siècles se mettaient à son service. Il exige donc un serment de fidélité et la promesse de restituer à l’empire byzantin les terres qui lui ont appartenu avant la conquête turque et de tenir en fief de l’empereur toutes les autres terres conquises.

Hugues de Vermandois, arrivé le premier à Constantinople après un naufrage lors de la traversée de l’Adriatique, prête sans difficulté à Alexis le serment. S’estimant féal sujet et homme lige du seul empereur germanique, Godefroy de Bouillon refuse tout d’abord de prêter le serment d’allégeance exigé par le basileus de tous les chefs croisés. Il faut lui couper les vivres pour le faire céder. Il sacrifie enfin ses principes à l’esprit de croisade et prête à contrecœur le serment requis. Il s’engage ainsi à remettre au basileus tous les territoires ayant appartenu à l’empire byzantin qu’il pourrait enlever à l’Islam. Triomphant et magnanime, Alexis Comnène témoigne de sa satisfaction en le comblant de somptueux cadeaux : chevaux de prix et vêtements de parade, tissus précieux et coffrets remplis de besants d’or. Raymond de Saint-Gilles, prétextant qu’il ne pouvait servir d’autre suzerain que le Christ, se borne à jurer de respecter la vie et l’honneur de l’empereur. Bohémond de Tarente prêterait volontiers serment, si on le nomme grand domestique de l’Orient, charge qui lui donnerait le commandement des forces impériales en Asie Mineure, par conséquent le commandement de l’expédition.

La traversée de l’Anatolie

Après la réunion des quatre armées, les croisés avec des troupes byzantines se dirigent vers Nicée qui est assiégée à partir de mai 1097. Cependant, lorsque la ville est sur le point d’être prise, le 16 juin, les turcs font le choix de se rendre aux Byzantins et les croisés sont surpris, sinon déçus, de voir soudain le drapeau byzantin flotter sur la ville qu’ils s’apprêtaient d’attaquer.

Les croisés reprennent leur route vers la Terre Sainte. De son côté Qilij Arslan Ier bat le rappel des Turcs Seldjoukides et attaque par surprise les croisés à la bataille de Dorylée, le 1er juillet 1097. La victoire des croisés leur ouvre la voie de l’Anatolie.

L’armée progresse difficilement, endurant la faim et la soif, perdant ses chevaux en grand nombre et rendant les guides grecs responsable de ses maux. Vainqueurs des Danishmendites et de l’émir de Cappadoce à Héraclée, les croisés traversent le Taurus et sont accueillis favorablement en Cilicie par les Arméniens installés là depuis le milieu du XIe siècle.

Le siège et la prise d’Antioche

Le 20 octobre, les croisés arrivent devant Antioche. Le neveu de Bohémond, Tancrède, et Baudouin de Boulogne s’emparent des places ciliciennes de Tarse et de Mamistra, qu’ils abandonnent à la suite de dissensions. Baudouin se rend ensuite dans le Haut-Euphrate, où il prend Ravendel et Turbessel, qu’il laisse en fief aux compagnons arméniens qui l’ont guidé. Appelé à Édesse par l’Arménien Thoros, désireux de secouer la tutelle turque, il devient son fils adoptif et héritier.

Le blocus d’Antioche commence en novembre, avec du matériel apporté par une flotte génoise. Mais l’hiver rend le ravitaillement difficile. Malgré les victoires remportées sur les armées de Damas (décembre), puis d’Alep (février 1098), le moral des assiégeants est très bas. Les défections sont nombreuses (Pierre l’Ermite, Étienne II de Blois, le chef du contingent byzantin, soupçonné d’intriguer avec les Turcs). Bohémond parvient à se faire promettre la ville au détriment de l’empereur byzantin s’il y entrait le premier.

Une émeute débarrasse Baudouin de Boulogne de Thoros d’Edesse en mars 1098. Baudouin, son héritier, fonde le comté d’Édesse. Bohémond parvient à entrer dans Antioche avec la connivence d’un des défenseurs (3 juin 1098). Les croisés, entrés dans la ville, se trouvent en situation d’assiégés, entre la garnison turque restée dans la citadelle, et les renforts conduits par l’Atabey de Mossoul, Kerbogha. Une série de visions et la découverte de la Sainte Lance leur permettent de garder le moral. Mais des fugitifs, persuadés de la chute imminente de la ville, ont rejoint Alexis Comnène qui a atteint Philomelium à la tête d’une armée de secours. Alexis, qui veut garder les conquêtes faites par la croisade (Smyrne, Éphèse, Sardes), et ne tient pas à se mesurer à Kerbogha, rebrousse chemin. Bohémond de Tarente, victorieux de Kerbogha (28 juin), maîtrise Antioche. Seul Raymond de Saint-Gilles prétend faire respecter les droits de l’empereur sur la ville. Mais comme Alexis n’a pas porté assistance à ses vassaux, ceux-ci se considèrent déliés de leur engagement. La croisade a rompu avec Byzance.

Durant l’été, tandis qu’une épidémie sévit à Antioche et emporte le légat Adhémar de Monteil, les croisés se répandent dans les régions voisines, s’emparent au sud de Latakieh et de Maarrat, ou consolident leurs positions en Cilicie. Les tergiversations du conseil des barons au sujet d’Antioche et du commandement irritent le reste de l’armée, qui détruit les fortifications de Maarrat, conquise par Saint-Gilles pour le forcer au départ.

Après la prise d’Antioche, lassé de la querelle interminable qui oppose Bohémond de Tarente et Raymond de Saint-Gilles, Godefroy se retire temporairement chez son frère Baudouin à Édesse, d’où il rejoint les Croisés lorsqu’ils reprennent enfin la route pour Jérusalem.

Le sac de Jérusalem

L’armée croisée prend la route de Jérusalem (13 janvier 1099), remontant la vallée de l’Oronte, sans être inquiétée par les émirs arabes de la région. Rejoignant la côte, elle s’empare de Tortose et de Maraclée. Sous la pression de ses soldats, Raymond de Toulouse doit abandonner le siège d’Arqa dont il comptait faire le centre de ses futures possessions. Suivant la côte jusqu’à Jaffa, les croisés entrent à Bethléem le 6 juin et mettent le siège devant Jérusalem le lendemain.

La ville, fortifiée et entourée de ravins, sauf au nord, attend des secours d’Égypte. Les assiégeants manquent d’eau, de bois et d’armes et ne sont pas assez nombreux pour l’investir. Une expédition en Samarie et l’arrivée d’une flotte génoise à Jaffa fournissent le matériel nécessaire à la construction de machines de siège. Une série de jeûnes purificateurs, une procession autour de la ville rend son sens de pèlerinage à la croisade. Après un assaut difficile de deux jours, la ville est prise le 15 juillet. « Entrés dans la ville, les pèlerins poursuivaient, massacraient les Sarrasins jusqu’au Temple de Salomon... où il y eut un tel carnage que les nôtres marchaient dans le sang jusqu’aux chevilles ». La ville est pillée, sa population musulmane et juive massacrée.

Dans les mois qui suivent, un certain nombre de pèlerins, croyant avoir rempli leur vœu, repartent pour l’Occident et y portent la nouvelle du triomphe de la chrétienté. Élu prince par ses pairs qui le préfèrent à Raymond de Toulouse pour sa personnalité faible, Godefroi de Bouillon prend le titre d’avoué du Saint-Sépulcre, réservant ainsi les droits de l’Église sur le nouvel État. En juillet, avec les autres princes, il surprend l’armée égyptienne de secours à Ascalon, assurant la survie de son État. En septembre, il reste seul avec trois cents chevaliers et deux milles piétons pour défendre ses conquêtes (Jérusalem, Jaffa, Lydda, Ramla, Bethléem, Hébron) auxquelles s’ajoutent bientôt la Galilée.

En Occident, la croisade continue à être prêchée. Le pape Pascal II prononce l’excommunication contre ceux qui n’ont pas accompli leurs vœux, renvoyant à Jérusalem les déserteurs, tels Étienne de Blois et Hugues de Vermandois.

Conséquences

* La Première Croisade inaugure une série d’interventions occidentales en Orient
* Fondation des États croisés du Levant
* Contact entre les Chrétientés d’Orient et d’Occident
* Institution des ordres religieux militaires (Templiers, Hospitaliers, Teutoniques)
* Développement des relations commerciales avec l’Orient
* L’empire byzantin retrouve une partie de sa puissance (avant la IVème croisade)


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