mercredi 2 mai 2007, par
La deuxième croisade débuta en 1147. Elle fut lancée par le pape Eugène III après la chute d’Édesse en 1144, et s’acheva en 1149 par un échec total pour les croisés, qui rentrèrent en Europe sans avoir remporté de victoire militaire en Orient.
Les Chrétiens avaient réussi l’impossible en reprenant la ville de Jérusalem aux Musulmans en 1099. Après la bataille d’Ascalon, où ils repoussèrent l’armée de secours égyptienne, ils fondèrent quatre États latins, qui se trouvèrent rapidement isolés en Orient. Confrontés aux Turcs d’un côté et aux Byzantins de l’autre, les croisés étaient en état de guerre quasi-permanent. De surcroît, de nombreux pèlerins avaient décidé de retourner en Europe après la croisade, satisfaits d’avoir rempli leurs serments et pressés de retrouver leurs terres et leurs familles.
La prospérité du royaume de Jérusalem ayant affaibli son esprit guerrier, et les querelles internes réduisant ses ressources, lorsque la forteresse frontalière d’Édesse tombe aux mains de Zengi de Mossoul, le 24 décembre 1144, la situation du royaume chrétien devient critique.
En apprenant la nouvelle, le pape Eugène III émet, le 1er décembre 1145, la bulle pontificale Quantum praedecessores, appelant à une nouvelle croisade. Cet appel reste d’abord sans réponse, bien que le roi de France, Louis VII réfléchisse à lancer lui-même une croisade. En décembre 1146, Bernard de Clairvaux, prêchant que la croisade est un moyen d’obtenir la grâce et l’absolution des péchés, tente de convaincre l’empereur du Saint Empire romain germanique, Conrad III de Hohenstaufen. Pendant ce temps, d’autres princes germaniques répandent l’idée d’une croisade auprès des peuples slaves au nord-est de l’empire. Ils sont autorisés à lancer les croisades baltes. Le pape autorise également une croisade en Espagne contre les Maures, bien qu’une guerre soit déjà engagée depuis quelque temps. En 1147, une flotte anglaise qui se rend en Méditerranée prend Lisbonne, alors au mains des Maures et Tortosa en 1148. Néanmoins, cette flotte ne parviendra jamais en Syrie.
Il n’y eut pas d’enthousiasme populaire pour la croisade comme on avait pu l’observer en 1095 et 1096. Cependant, Bernard de Clairvaux, un des hommes les plus célèbres et les plus estimés de la Chrétienté de l’époque, eut l’idée de promettre l’absolution de tous les péchés commis à ceux qui prendraient la croix. Le 31 mars 1146, en présence du roi Louis VII, il prêcha la croisade à une foule immense, à Vézelay. À la suite de son prêche, l’assistance se mit à réclamer des croix, à tel point que l’on raconte que le tissu vint à manquer et que Bernard de Clairvaux lui-même donna son habit pour que l’on y taille des croix. À la différence de la Première Croisade, la nouvelle entreprise attira des souverains de toute l’Europe, à l’instar d’Aliénor d’Aquitaine, qui était alors reine de France, mais aussi Thierry d’Alsace, comte de Flandres ; Henri, futur comte de Champagne ; Robert Ier de Dreux, frère de Louis VII ; Alphonse Ier de Toulouse ; Guillaume II de Nevers ; Guillaume III de Warenne, 3e comte de Surrey ; Hugues VII de Lusignan, et de nombreux autres nobles et évêques. Mais la croisade reçut un appui plus grand encore de la part du peuple.
A la mi-mai 1147, les premiers contingents quittèrent l’Angleterre ; il s’agissait de Flamands, de Frisons, de Normands, d’Anglais, d’Écossais, ainsi que de quelques Allemands. Ni prince ni roi ne prit part à la croisade à ce stade ; de fait, l’Angleterre connaissait à ce moment une période d’anarchie. Ils arrivèrent à Porto en juin, et l’évêque du lieu les convainquit de poursuivre jusqu’à Lisbonne, où s’était rendu le roi Alphonse Ier de Portugal lorsqu’il avait appris qu’une croisade était en chemin. La croisade espagnole ayant déjà reçu l’approbation du pape, et puisqu’il s’agissait aussi de combattre les musulmans, les croisés acceptèrent de se joindre à Alphonse. Le siège de Lisbonne commença le 1er juillet ; la ville tomba le 24 octobre, et les croisés se livrèrent au pillage avant de remettre la ville au roi du Portugal. Certains s’installèrent à Lisbonne, parmi lesquels Gilbert de Hastings, qui fut élu évêque ; mais la plus grande partie de la flotte reprit sa route vers l’Est en février 1148. Presque au même moment, sous la conduite d’Alphonse VII de Castille et de Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone, les Espagnols prirent Almeria ; en 1148 et 1149, ce fut le tour de Tortosa, Fraga et Lérida
Les croisés français et germaniques partent en mai 1147. L’indiscipline de l’élément populaire, surtout dans la croisade germanique, provoque des incidents au passage de l’armée dans les Balkans.
L’armée française, qui part de Metz, est de plus considérablement ralentie par la suite des épouses, Aliénor d’Aquitaine en tête (mais aussi Sybille d’Anjou, Faydide de Toulouse, Florine de Bourgogne), et par leur bagages. Passant après l’armée germanique, et sur une seule route, elle a du mal à se ravitailler en Hongrie. La présence de très nombreuses suivantes provoque bien des distractions au campement, et détourne l’esprit de pèlerinage (castra non casta, campements qui n’ont rien de chaste). Ainsi ralenti, le convoi met cinq mois pour atteindre Constantinople, le 4 octobre.
Le basileus, Manuel Ier Comnène, craint que les troupes des croisés ne renforcent la principauté d’Antioche, où il veut rétablir sa souveraineté, et qu’elles affaiblissent l’alliance germano-byzantine contre Roger II de Sicile. En effet, pendant que Conrad III et Louis VII refusent de prêter hommage au basileus à l’automne, et retiennent ainsi les troupes byzantines, Roger II s’empare de Corfou et de Céphalonie, pille Corinthe et Thèbes. Manuel Ier Comnène doit conclure un traité avec le sultan Mas’ud Ier de Rum.
L’armée de Conrad III arrive la première à Constantinople mais les relations entre l’empereur germanique et l’empereur byzantin, Manuel Ier Comnène, sont tendues. Les Germains, désirant traverser l’Asie mineure le plus vite possible, n’attendent donc pas les Français et partent vers Édesse. Conrad III divise son armée en deux unités. L’une d’elle est annihilée par les Seldjoukides lors de la bataille de Dorylaeum, le 25 octobre 1147. L’autre division est également massacrée au début de l’année 1148, et s’en retourne à la rencontre de l’armée française.
Les relations de l’empereur byzantin avec l’armée française sont meilleures qu’avec l’armée germanique, mais il refuse néanmoins de lui fournir des renforts et fait même promettre de rendre à l’Empire byzantin tout territoire pris à l’ennemi. L’armée française rencontre les survivants de l’armée germanique à Nicée. Pour éviter d’avoir à traverser les déserts d’Anatolie comme l’armée germanique, le roi de France choisit un itinéraire plus long. Mais, à l’Épiphanie 1148, dans les défilés du mont Cadmos, l’avant-garde est séparée du convoi, et les Turcs infligent une défaite à l’armée française.
Les survivants des deux armées arrivent finalement en Syrie par la mer. Le roi Louis VII suit le littoral, mais harcelé dans la vallée du Méandre, doit abandonner les non-combattants à Antalya (Attaleia) et s’embarque pour Antioche avec ses chevaliers. Conrad III, réconcilié avec Manuel Comnène, gagne Acre sur des vaisseaux byzantins. Les mauvais rapports entre les croisés et Byzance, aussi bien qu’entre eux-mêmes, ont réduit de trois-quarts les forces de la croisade.
À Jérusalem, Conrad III convainc Baudoin III d’attaquer Damas, malgré la trêve entre le royaume des croisés et la ville. Les autres croisés veulent attaquer Alep, moins bien défendue, ce qui permettrait un accès plus facile à Édesse et limiterait la prise de pouvoir de Nur ad-Din dans la région. Le siège de Damas commence le 11 juillet 1148 et dure moins d’une semaine. Les croisés, installés sur une plaine sans point d’eau en plein soleil doivent se retirer. Conrad III et Louis VII rentrent en Occident sans aucune victoire militaire.
Après la tentative du siège de Damas, la ville refuse toute tractation avec les croisés et Nur ad-Din en prend le contrôle en 1154. Baudouin III de Jérusalem commet l’erreur de prendre Ascalon en 1153, ce qui amène l’étendue du conflit jusqu’en Égypte qui conduira plus tard à la prise de Jérusalem par Saladin.
Bernard de Clairvaux sort humilié de l’échec de la croisade et en pâtit en termes de crédibilité. Il en rejette la faute sur les péchés commis par les croisés. De cet échec, la couronne de France perd également beaucoup en termes financiers, politiques, militaires et stratégiques (cf. article Louis VII, bilan de la deuxième croisade).
sources wikipedia
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Messages et commentaires
1. Deuxième croisade, 6 février 2012, 14:42, par amadou
Les croisades = business de l’ epoque alors..?!!
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