vendredi 28 mars 2008, par
L’équipage d’un He 111 du KG 26 avait reçu l’ordre, le 19 décembre 1939, de voler en direction
des îles Orcades afin de rapporter les mouvements des unités navales britanniques et les attaquer au besoin. Le commandant de bord était l’Oberleutnant Münter et le pilote, l’Oberfeldwebel Moldenhauer.
Récit paru pendant la guerre dans la revue Der Adler.
_,e He 111 ne volait qu’à quelques centaines de mètres au-dessus le la mer, juste sous le plafond très bas. L’opérateur-radio avait mis place à son poste de combat, où se trouvait la mitrailleuse lorsale, alors que l’appareil approchait des côtes écossaises. soudain, la sonnerie d’alarme retentit et le radio communiqua )ar l’interphone qu’il y avait des chasseurs à l’arrière. C’étaient les Bristol Blenheim INF britanniques, la version de chasse de •e bombardier moyen. Déjà les rafales de mitrailleuse touchaient e Heinkel. L’équipage se défendit âprement avec ses MG 15. _e radio fut blessé superficiellement au front, changea le chargeur de sa mitrailleuse et tira à nouveau. Le mit railleur, dans la )aignoire ventrale, ne put mettre son arme en action. Il enleva a MG 15 de son support et la plaça dans une fenêtre latérale )pour tirer sur les assaillants. Brusquement, le Heinkel se mit à ffectuer des mouvements désordonnés, qui ne ressemblaient >lus à ceux qu’on effectue pour échapper au tir des intercepeurs. Les Anglais ne pouvaient plus atteindre l’avion de leurs )alles. Finalement, le Heinkel grimpa pour se mettre à l’abri tans les nuages et le marconiste, qui n’avait plus à défendre ’avion, se rendit dans le poste de pilotage pour savoir ce qui se passait. Il réalisa immédiatement la situation désespérée dans iquelle ils se trouvaient : l’une des premières rafales d’un Blenheim avait atteint le siège du pilote et Moldenhauer était Duché de plusieurs balles dans la poitrine. Le pilote blessé ’était écroulé en tirant le manche vers lui. L’Oberleutnant fünter, l’observateur, réagit promptement en évacuant Molenhauer de son siège, sur lequel il prit place, et fit cesser les mouvements incontrôlés de l’appareil, bien qu’il n’eût jamais piloté un avion. Le Heinkel volait vers l’Angleterre et Münter écida de prendre le cap opposé. Il savait bien comment utiliser
manche, mais ne soupçonnait même pas qu’il dût le manoeuvrer en combinaison avec le palonnier pour effectuer un virage. C’est pourquoi il décrivit une large courbe en perdant dangereusement de l’altitude, mais il parvint à terminer la manoeuvre. Entre-temps, les autres membres de l’équipage avaient pansé le pilote, qui perdait son sang. Le Heinkel volait maintenant vers sa base, secoué par la grêle et les grains, à quelques mètres seulement au-dessus de la mer. Münter prit de l’altitude, mais les moteurs émirent de violentes saccades. Moldenhauer émergea alors de son inconscience et réalisa ce qui se passait. Dans l’impossibilité de parler, il essaya désespérément d’expliquer par gestes que les hélices devaient être mises au pas de montée, ce que Münter comprit finalement, et les moteurs se remirent à fonctionner correctement.
La navigation était difficile, la radio était hors d’usage et toute aide de ce côté était donc à exclure. Mais Münter se débrouilla fort bien avec le compas ; au bout de trois heures il aperçut la côte allemande et rallia même la base. Totalement inexpérimenté, Münter allait-il tenter l’atterrissage, qui tournerait sans doute à la catastrophe ? Moldenhauer avait pratiquement repris connaissance, bien qu’il eût perdu son sang en abondance. Quand il se rendit compte que Münter, hésitant, effectuait plusieurs circuits au-dessus de l’aérodrome, il gesticula pour faire comprendre qu’il voulait poser l’avion lui-même. Avec beaucoup d’appréhension, l’équipage accéda à sa demande ; il n’avait guère le choix.
Münter amena l’avion dans la direction d’atterrissage, face au vent, et céda la place au pilote exsangue. Ce dernier maintint le vol pendant deux minutes, se posa impeccablement et s’écroula... Il se remit de ses blessures et vola de nouveau quelques mois plus tard. L’équipage au complet se vit attribuer la Croix de fer pour cette action.
sources Special Mach1 ed Atlas 1981 "Heinkel He111
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