lundi 4 février 2019, par
Dès l’antiquité, la sorcellerie entraîne les peines les plus sévères pour ceux qui s’y livrent. Chez les Hébreux, les coupables de sortilèges sont punis de mort. On retrouve d’ailleurs dans l’Ancien Testament : « Tu ne laisseras point vivre la magicienne […] Celui qui offre des sacrifices à d’autres dieux que l’Eternel seul sera voué à l’extermination. » (Exode 22 : 18-20)
A la fin du Moyen-Âge, en 1486, paraît Malleus Maleficarum, le premier traité de démonologie. C’est avec l’omniprésence de la religion, et même de l’inquisition, que la méfiance des gens se développe envers le Malin. A une époque où tout se justifie par la Bible et la parole des prêtres, la superstition naît à défaut d’explications scientifiques (comme la médecine) et la sorcellerie s’applique de plus à plus à l’inexplicable. On ne pratique que l’exorcisme ou l’invocation des saints dans un monde où seule la théologie répond au nom de science. De plus, les rejetés de l’Eglise, ou ceux qui la voient impuissante, ont tendance à se tourner vers les puissances infernales en opposition à une religion répressive.
On parle aussitôt de sorcellerie ou de magie lorsqu’un événement relevant du surnaturel survient. Selon l’église, tout ce qui se rapporte au Mal, et surtout ce qui fait offense à Dieu, est de l’ordre de la sorcellerie. Un des meilleurs exemples est celui de l’hérésie. Mais elle suspecte également les utilisateurs d’herbes magiques, les déclencheurs d’orages, les incantateurs troublant l’esprit des hommes par l’invocation de démons, ou encore les pratiquants de sacrifices nocturnes en l’honneur des démons, ainsi que tous ceux qui pouvaient avoir un quelconque rapport avec Satan ou ses suppôts.
Le stéréotype de la sorcière veille femme, pauvre, laide et recluse ne s’applique pas à l’époque des accusations de pratiques maléfiques. Une sorcière pouvant être une voisine du village ou une personne tout à fait ordinaire, on voit rapidement dans la femme une association à Satan dès lors qu’elle paraît tentatrice, poussant l’homme au pêché ; celle qui joue un rôle de manipulatrice et qui se camoufle pour mieux user de la sorcellerie. Les sorcières entretiennent la peur du malheur (par incantations, charmes, conjurations ou d’autres infamies superstitieuses, ainsi que des excès de magiques) : elles sont insatiables dans les abominations répandues autour d’elles.
Sources : OBADIA, Lionel, La sorcellerie, Paris : le Cavalier bleu, 2005
MAXWELL-STUART, Peter G., La sorcellerie et son histoire, trad. de l’anglais par Anne Boudrot, Saint-Cyr-sur-Loire : A. Sutton, 2005
Image : https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/quand-les-sorcieres-sont-elles-apparues-en-occident_21945
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