Sous Pierre le Grand
jeudi 23 septembre 2021, par
La guerre du Nord débute en 1700 lorsque Pierre 1er déclare la guerre à la Suède. Le règne de ce dernier comporte des guerres ininterrompues.
La Suède est le même territoire que la guerre de Livonie commencée par Ivan IV, car ce dernier désirait une ouverture sur la Baltique. Mais cette guerre s’est révélée être un échec pour la Russie. En 1700, Pierre le Grand réorganise l’armée en mobilisant tout le pays afin de reprendre la guerre là où elle s’est arrêtée. Mais il lui faut de l’argent, les impôts augmentent aussitôt, ainsi que des matériaux, et c’est pourquoi des cloches sont fondues afin d’en faire des gallons. Mais à l’arrière, les esprits s’échauffent : lors de la fondation de Saint-Pétersbourg en 1703, des révoltes intérieures surgissent face aux restrictions qui s’accumulent, notamment celle des Bachkirs à Astrakhan, qui débute en 1705, et également la révolte de Boulavine sur le Don entre 1707 et 1708. Le tsar, absent car trop occupé par le combat, ne les voit pas arriver.
En 1708, Charles XII, roi de l’Empire suédois, avance sur Moscou. C’est l’année suivante que la Russie vainc pour la première fois la Suède grâce à sa supériorité en nombre. Une seconde victoire a lieu à Poltava, en Ukraine actuelle. Mais il se trouve qu’un allié de Charles XII est dans l’armée russe, et qu’il prépare une trahison contre Pierre le Grand : il s’agit d’Ivan Mazepa qui se rapproche de l’empereur. En vérité, Pierre le Grand fait moins attention à la Suède, car il craint davantage le retour du pouvoir Polonais. C’est également en 1709 que Charles XII et Mazepa fuient et trouvent refuge en Turquie, pays intégré par la Suède dans le conflit avec la Russie sur le territoire ukrainien. Mazepa, traître de la guerre, devient une figure de référence, lui qui a lutté pour la libération. Il obtient le titre de héros national. Pour Pierre le Grand, c’est le paroxysme de la traîtrise.
En 1710, l’Empire ottoman déclare la guerre à la Moscovie. Un appel aux Chrétiens est lancé afin de créer une solidarité entre eux contre l’Empire ottoman. Bien que l’Estonie et la Livonie soient soumises à la Russie, c’est une défaite pour les Russes contre les Turcs en 1711. Pierre doit abandonner à la Turquie. Mais ce qui lui importe vraiment, ce sont les territoires au bord de la mer pour sa flotte.
Après la mort de Charles XII décède, 1718 marque la fin de la domination de la Suède sur la mer Baltique
La paix de Nystadt est signée en 1721. Après avoir acquis des terres de la Baltique, Pierre reçoit le titre de Pierre le Grand, mais également de Père de la Patrie et d’Empereur : la Patrie, c’est l’Empire. La Russie devient officiellement un empire et cela sonne la fin de la période moscovite pour laisser place à la période impériale.
La Russie étend un protectorat sur la Pologne dont la France est l’alliée. Elle tente d’établir des alliances internationales et la même année, en 1721, en guerre contre la Perse avec pour enjeu les rives de la mer Caspienne, le tsar voit dans ce conflit un moyen de moderniser le pays dans l’immédiat. Mais encore une fois, à l’arrière, la Russie est moins glorieuse que sur le front. Comme les finances sont mauvaises, Pierre cherche à tirer tout ce qu’il peut du peuple tout en ayant en tête l’idée de moderniser le pays. Mais il faut assumer les contestations, et lutter contre ceux qui s’opposent au sein de la Russie.
Sources : RIAZANOVSKY, Nicholas, Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Laffont, 1999.
AMACHER, Korine, La Russie, 1598-1917 : révoltes et mouvements révolutionnaires, Infolio, 2011
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