vendredi 6 avril 2007
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le 7 septembre 1912, il atteint le premier les 5000 m d’altitude
23 septembre. Les années 1912 et 1913 ont coïncidé avec le début des grands raids aériens. C’est ainsi que Brindejone des Moulinai effectue le premier circuit des capitales ; que Bonnier, Barbier et Védrines relient Paris au Caire ; et enfin que Roland Garros traverse la Méditerranée à bord d’un Morane-Saulnier et franchit les 730 km qui séparent Saint-Raphaël de Bizerte (Tunisie), dont 500 km sont couverts au-dessus de l’eau, en 7 h 53 mn. Un exploit énorme si l’on tient compte des dangers encourus lors d’un parcours où aucun atterrissage n’était possible. Parti de Saint-Raphaël le 23 septembre à 6 h du matin, c’est vers midi qu’il doit normalement apercevoir les premiers contours des côtes africaines. Le temps est superbe, la visibilité parfaite. Seul inconvénient, les vents du sud lui sont défavorables. Le voyage s’est accompli à une altitude de 2 500 mètres. Arrivé à Bizerte avec 5 litres d’essence seulement, il fait le plein et va se reposer à Tunis. C’est ainsi qu’en dépit des avertissements lancés par la presse s’inquiètant d’une pareille traversée, Roland Garros écrit là l’une des plus belles pages de l’aviation.
C’est le 1 er avril 1913 que le rallye aérien international de Monaco débute, avec 27 engagés dont 6 Allemands et 21 Français. Après quinze jours d’une course monotone, c’est finalement Roland Garros qui, après avoir pris la tête de la course lors de la 13e étape, l’emporte.
-"Quatre avions allemands exécutaient, ce jour-là, leur deuxième reconnaissance de la journée. Ils volaient à 3 000 mètres, au-dessus des tranchées qui sillonnaient la terre comme des veines. Von Waxheim pilotait le premier. L’observateur, assis devant lui, avait déjà donné le signal du retour lorsqu’un point minuscule parut dans le ciel et grossit rapidement : un monoplan français. Von Waxheim se dirigea vers lui. L’observateur, surpris, se retourna. Le sous-lieutenant hocha la tête. Il examinait l’appareil avec curiosité mais sans inquiétude. Le soleil se trouvait derrière eux, aucun danger tant que le Français conserverait sa direction.
Les Allemands possédaient, à bord, des pistolets et des fusils Mauser, mais seulement pour le cas où il leur faudrait se poser en arrière des lignes ennemies. En ce printemps de 1915, les avions n’étaient pas encore des engins de combat, ils servaient seulement à l’observation. De temps à autre, Pourtant, on échangeait des coups de feu avec des Anglais enragés qui tiraient quand ils passaient au-dessus d’un appareil allemand. Le monoplan français approchait toujours.
Waxheim regarda le cercle décrit par son hélice. Ses yeux s’écarquillèrent d’étonnement... Ce fut avec cette expression d’incompréhension qu’il mourut. Son avion tomba en flammes vers le sol. Les trois autres prirent la fuite. Les pilotes venaient de voir ce que personne n’avait vu avant eux : la mort sortant directement de l’hélice.
Ils avaient remarqué le fusil automatique installé devant le pilote français et qui tirait à travers les tours de pale. Au " casino " des officiers, quand ils racontèrent l’effroyable chose, personne ne les crut. Mais cela recommença : une fois, deux fois, d’autres encore. Toujours le même appareil français. L’ennemi semblait ne pas en avoir d’autre dans le ciel.
La nouvelle se répandit de terrain d’aviation en terrain d’aviation. Dès qu’un petit monoplan paraissait, les Allemands détalaient dans le ciel. Ernst Udet apprit cela à Heiligkreuz, près de Colmar, où il avait été envoyé après avoir subi avec succès, à Darmstadt, les épreuves de pilotage. Il volait chaque jour, quand le temps était beau, avec le sous-lieutenant Bruno Justinus comme observateur. Trois semaines s’écoulèrent avant qu’ils ne rencontrassent le monoplan français.
Ce jour-là, ils avaient pénétré à l’intérieur des lignes ennemies, jusqu’au-dessus de Belfort. Ils revenaient et se trouvaient déjà près du front allemand quand Justinus découvrit le Français. Celui-ci venait d’attaquer une gare avec des fléchettes et il volait alors à un millier de mètres au-dessous d’eux. - Plus haut signala Justinus ; presque aussitôt il se retourna et, de la désigna l’appareil ennemi. L’hélice de celui-ci était stoppée. L’avion planait, perdant rapidement de l’altitude. Sans doute avait-il été touché lors de son attaque.
Udet descendit si près que son observateur et lui distinguèrent très nettement le fusil automatique. Justinus cria quelque chose que Udet n’entendait pas mais il demeura dans le sillage du Français. Celui-ci se posa un peu après 3 heures dans un pré, au voisinage du village de Hülste.
Udet se mit à tourner au-dessus de lui, jusqu’au moment où des cavaliers allemands foncèrent vers l’appareil. Le pilote, qui avait vainement essayé d’incendier son avion, fut fait Prisonnier. Accroupi au soi, il regardait fixement devant lui, les mains sur son épais foulard. Il eut un sourire un peu douloureux quand les Allemands approchèrent, esquissa une inclinaison, et se nomma :
- Roland Garros. Puis il enfonça la tête entre ses bras.
- Avez-vous beaucoup de ces appareils, en l’air ? demanda l’officier allemand. Le Français, dont la lèvre s’ornait d’une petite moustache, releva les yeux.
- On ne pose pas de telles questions à un prisonnier, dit-il. Une ambulance vint le chercher. Les officiers lui manifestèrent la plus vive admiration. Dès le lendemain, Roland Garros fut transféré dans un camp où l’on enfermait les prisonniers d’élite.
Par la suite, il parvint à s’en évader et vola pendant toute la guerre. Lors d’une sortie, en octobre 1918, il ne rentra pas. Mais, en ce soir où il fut fait prisonnier, les officiers le fêtèrent comme un héros au " casino " de Lendelede où on le conduisit. Son avion devait transformer la guerre aérienne d’une façon radicale.
De gros nuages d’orage défilaient au-dessus du petit terrain d’essais de Berlin. La nuit tombait déjà. Une douzaine de voitures étaient arrêtées auprès d’un hangar. Leurs chauffeurs faisaient les cent pas. Dès qu’ils approchaient du hangar, des sentinelles les refoulaient. Des officiers y examinaient les restes du petit monoplan français. La veille, on avait amené à Berlin le fusil automatique, le moteur et l’hélice de l’appareil de Roland Garros.
Les offîciers avaient des visages graves : ce qu’ils voyaient était si simple qu’ils refusaient d’y croire. Les pales de l’hélice en bois portaient des manchons en acier dans le champ de tir du fusil, ces manchons déviaient les balles.
Une sur dix, seulement, avait-on calculé, frapperait l’hélice et la protection devait être suffisante. C’était tout le secret !
Le pilote qui avait semé la mort parmi les aviateurs allemands avec ce dispositif, risquait cependant sa vie chaque fois.
- Si l’ennemi possède cent avions de ce genre, observa un des officiers, il est capable de gagner la guerre !
- On ne trouverait pas cent pilotes comme ce Garros, répliqua le colonel Thomsen."
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