jeudi 14 juin 2007
22
Né à Paris le 20/11/1917, Marcel Albert prend très jeune la décision de continuer ses études. Mais les ressources familiales étants insuffisantes , il se trouve dans l’obligation de prendre un emplois d’ouvrier métallurgiste aux usines Renault A force de volonté, il parvient cependant à achever ses études secondaires. De plus , l’obtention d’une bourse d’Etat l’encourage à s’orienté dans la voie aéronautique . Elèves pilote à Istres en 1938, il est breveté pilote militaire, puis, après un stage d’entraînement d’un an, il est affecté à la première escadre de chasse. Marcel Albert est alors caporal. En fait, à ce moment de son existence, même s’il n’a pas suivi la voie royale de l’école de l’air, qui mène habituellement à de brillantes carrières d’officier, il s’est honorablement sorti d’une situation peu favorable au départ. En septembre 1939, au moment où la guerre éclate, il est instructeur au centre de formation des pilotes de chasse de Chartres. Mais la vie de l’arrière ne lui convient pas et le front l’attire. Il est vrai que dans les airs, le conflit a vite pris une ampleur qu’il ne connaît pas à terre, où les armées antagonistes s’installent dans la " drôle de guerre ". Albert, à force de demandes renouvelées, parvient à être envoyé au groupe de chasse 1/3, unité qui fait partie des formations équipées du meilleur chasseur français du moment:Ie Dewoitine520. Au cours de la trentaines de missions qu’il effectue de mai à juin 1940,pendant la campagne de France , le caporal Albert remporte 2 victoires non homologués et une confirmé. IL se replie avec son escadrille en Afrique du nord, au moi de juin, pour éviter la capture . L’amertume des pilotes français est grandes et les nerf ont été mis à rude épreuves par la présences incessante qu’ils ont dus assurer en première ligne. Or, ces hommes comprennent mal pourquoi l’armée de l’Air est chargée d’une grande partie de la responsabilité de la défaite. lis ne savent pas pourquoi des centaines d’avions neufs sont restés au sol, dans des dépôts, alors que les unités opérationnelles manquaient cruellement de matériel. Pour Albert, une longue période d’inactivité commence, jusqu’au jour où, le 14 octobre 1941, il décide avec deux autres camarades, Lefèvre et Durand, de passer à la France libre. A 9 h 30, ce jour-là, les Dewoitine du 1/3 décollent pour un exercice d’entraînement. Dix minutes plus tard, Durand signale que son moteur tourne trop vite et qu’il rentre au terrain. Il s’esquive et met le cap sur Gibraltar. Lefèvre l’imite quelques instants plus tard sans que personne s’en aperçoive. Albert, lui, abandonne son équipier, avec qui il remplissait la fonction de plastron, et rejoint les deux autres évadés. Les trois hommes atteignent Gibraltar. Mais Lefèvre se pose par erreur en territoire espagnol, à La Limite, et c’est sous le feu des soldats franquistes qu’il doit redécoller pour atterrir du côté britannique. Après cette équipée peu banale, Albert, Durand et Lefèvre embarquent pour l’Angleterre sur un aviso des Forces navales françaises libres. Avant de subir un entraînement intensif dans un Operational Training Unit, à Camberley, ils rencontrent le général de Gaulle.
Albert, passé sergent-chef, part alors pour le groupe Ile-de-France, qui fait partie des Forces aériennes françaises libres et comprend un nombre à peu près égal de pilotes de l’Aéronavale et de l’armée de l’Air. Il remplit une cinquantaine de missions au-dessus de la France. Le ler mars 1942, il apprend sa nomination au grade d’aspirant. Cinq mois plus tard, l’aspirant Albert part, mêlé à des pilotes français de diverses unités, pour Glasgow. De là, il rejoint Lagos par bateau. C’est ensuite la traversée d’une partie du continent africain par la voie des airs, jusqu’au Caire. Enfin, il parvient à Rayack, au Liban, où vient de se former le groupe de chasse Normandie, destiné à aller combattre au côté des Russes. Albert rencontre les figures les plus marquantes de ce groupe : Tulasne, Littol... Le 12 novembre, le départ pour l’U.R.S.S. a lieu. Après un séjour à Téhéran, Albert arrive avec ses compagnons à Ivanovo, agglomération située à 250 km de Moscou. Les Français se familiarisent alors avec le matériel soviétique - en particulier avec le chasseur Yak 7 - qu’il faut apprendre à faire voler par tous les temps, même quand il neige. Certes, ils cassent du bois, mais les Russes se montrent tolérants. Albert est promu au grade de sous-lieutenant le 15 décembre 1942. Peu après, il abat son premier avion allemand en Russie, victoire qui compte également comme la deuxième victoire du groupe Normandie. C’est au cours d’un vol de surveillance avec Preziozi, près d’une petite station de chemin de fer portant le nom de Soukinovichi, qu’il remporte cette victoire. Apercevant un Focke-Wulf 189, avion d’exploration bipoutre, Albert en avertit Preziozi et les deux hommes jettent leurs Yak contre l’intrus. L’Allemand effectue un brusque retournement et frôle à les toucher les deux Français, mais il est déjà frappé à mort : la pointe de sa cabine centrale est disloquée, l’un de ses moteurs flambe et de nombreux impacts sont visibles.
Les Français suivent quelque temps leur victime puis l’abandonnent. Le soir, les Russes annoncent que l’avion s’est écrasé. En mars 1943, le groupe Normandie entre pour de bon dans les opérations actives. Albert est entraîné dans un tourbillon infernal, qui ne cesse qu’avec le retrait du groupe, en octobre 1943. Le 14 juillet 1943, il inscrit à son palmarès sa deuxième victoire en U.R.S.S. En patrouille avec Pouyade, Béguin, Preziozi et Tedesco, il rencontre trois Messerschmitt Bf-110. Il descend deux d’entre eux, mais Tedesco disparaît dans la mêlée. Le 5 septembre 1943, Albert devient le chef de la Ire escadrille du groupe Normandie en remplacement du lieutenant Noël, tué la veille. Les effectifs du groupe sont squelettiques lorsqu’il est retiré du front, le 22 octobre. Albert est l’un des derniers survivants des Français arrivés en 1942. Il a cependant ajouté à la liste déjà importante de ses victimes un Junkers 88 et un Focke-Wulf 190. Le groupe Normandie, devenu un régiment à quatre escadrilles, reprend sa place dans une division aérienne soviétique en mai 1944. Il prend part à la campagne d’été et couvre l’offensive russe jusqu’ en Prusse Orientale. Le 16 octobre, Albert, nommé lieutenant depuis décembre 1943, y abat deux Junkers 87 et un Focke-Wulf 190. A ce moment, il a dix-neuf victoires à son palmarès. Le 28 novembre 1944, le groupe Normandie prend son nom définitif de Normandie-Niemen. Un mois plus tard, passé capitaine, Albert reçoit l’étoile d’or de Héros de l’Union soviétique. Il part ensuite en permission pour la France avec quelques anciens du groupe. Quand il rentre, c’est pratiquement pour apprendre la fin de la guerre. Il retrouve Paris le 20 juin 1945, quand les quarante-deux avions du régiment Normandie-Niemen atterrissent sur la piste du Bourget, où ils reçoivent un accueil triomphal.
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
Derniers commentaires
par ZIELINSKI Richard
par Kiyo
par Marc
par Marc
par Marc
par Marc
par vikings76
par Marie
par philou412
par Gueherec