mercredi 12 septembre 2007, par
Alfred Heurtaux est né le 20 mai 1893 à Nantes. Sorti de Saint-Cyr, il est mobilisé comme sous-lieutenant au 9e Hussard lorsqu’éclate la guerre. Il se signale à plusieurs reprises par sa vaillance et son audace au combat, mais déjà, il rêve d’autre chose.
Il parvient à se faire muter dans l’aviation le 6 décembre 1914 et se retrouve assez rapidement comme observateur à l’escadrille MS 26. Cependant, ce rôle de spectateur passif convient mal à son tempérament bouillant. Il retourne alors à l’instruction pour apprendre à piloter et le 27 mai 1915 il passe avec succès son brevet.
Sa première affectation l’amène à la N 38, équipée en Nieuport 1’1 , le fameux « Bébé », l’un des meilleurs avions de chasse de l’époque. C’est avec cette unité qu’il remporte le 4 mai 1916 sa première victoire.
Le 15 juin, il rejoint l’escadrille N 3 dont les avions arborent fièrement sur leurs flancs la cigogne d’Alsace dessinée par Borzecki. Très rapidement, Heurtaux fait la démonstration de ses exceptionnelles qualités de chasseur mais aussi de meneur d’hommes. A tel point que, le 9 novembre 1916, il est nommé, lui, simple lieutenant, commandant de l’escadrille.
Le 26 novembre, il abat au-dessus de Villers-Carbonnel le Leutnant Kurt Wintgens, grand as du F1. Abt.67, titulaire de 18 victoires homologuées. C’est pour Heurtaux, le 8e succès confirmé. Basée à Cachy dans la Somme, la « 3 » prend une part très active dans l’offensive alliée menée dans ce secteur et destinée à soulager les défenseurs de Verdun. Les victoires s’accumulent.
La « 3 » devient très vite l’une des meilleures escadrilles de chasse françaises. Ce sont huit autres avions ennemis qui tombent sous les balles d’A. Heurtaux dans les trois derniers mois de l’année 1916, portant son palmarès individuel à 16 victoires homologuées.
Début 1917, la « 3 » déménage pour Malancourt, en Lorraine. Elle s’y forge non seulement une belle réputation, mais aussi de solides traditions. Les pilotes l’appellent l’« Escadrile » (orthographe de rigueur). Elle devient une pépinière d’as qui ont pour nom Guynemer, de La Tour, Dorme, Baylies, Chainat...
Le général Lyautey, venu inspecter la « 3 », s’étonne de voir cinq capitaines commandés par un lieutenant. Le capitaine d’Harcourt, qui
commande par intérim le groupe des Cigognes, a toutes les peines du monde à lui faire comprendre que le mérite, plus que n’importe quel galon, assure à Heurtaux un prestige que nul ne songe à lui contester.
Le 5 mai 1917, il est légèrement blessé au combat, mais le 5 septembre, une blessure plus grave le contraint à abandonner son commandement.
Le 22 octobre, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Son palmarès fait état de 21 victoires confirmées.
La guerre terminée, il demeure réserviste et occupe différents emplois dans les ministères. Promu lieutenant-colonel, il devient inspecteur. de la chasse en septembre 1939. En novembre 1941, il est arrêté par les Allemands pour ses activités au sein de la Résistance. De prison en on-, son, il finit par être déporté à Buchenwald le 12 mars 1945. Heureusement, sa captivité ne sera pas longue. Le 24 décembre 1945, il est nommé général de brigade et coule actuellement des jours paisibles dans une petite ville de l’Oise.
C.-J. E.
C.-J. E.
sources connaissance de l’histoire mensuel janvier 1982
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