mardi 17 mai 2022, par
En 1917, si de l’extérieur la Russie semble encore puissante, à l’intérieur le régime tsariste est fortement discrédité aux yeux des Russes. Après une longue série, du moins de longues années de mise en place d’un socialisme révolutionnaire, et surtout douze ans après le Dimanche rouge, le socialisme triomphe sur l’autocratie et fait tomber le pouvoir.
(voir l’article La révolution de 1905)
Quand la Première Guerre mondiale éclate, la Russie reste fidèle à ses alliés. Elle se joint à l’effort de guerre qui se met en place, et la majorité des membres de la Douma adhère à « l’Union sacrée », des unions politiques qui se soudent, ainsi qu’aux efforts de guerre du gouvernement. Cela touche même les partis de gauche.
Si la société russe manifeste son patriotisme, ce dernier est moins visible dans certaines périphéries, comme par exemple en Asie centrale et en Pologne, et même chez certains dirigeants militants socialistes, comme Lénine, qui s’oppose à cette entrée en guerre. Il écrit alors en 1916 Impérialisme, stade suprême du capitalisme, un texte resté célèbre dans lequel il traite de la compétition qui existe entre les états pour acquérir de nouveaux territoires à exploiter : il trouve cette compétition inévitable, car les marchés intérieurs sont saturés et les états ont besoin de terres pour étendre leur marché commercial et industriel.
Néanmoins, comme il s’agit d’une guerre des états capitalistes, les socialistes et les marxistes doivent donc s’y opposer et, par conséquent, ne pas participer à la Première Guerre mondiale. Mais il s’agit d’une minorité de personnes, car l’Union sacrée est impressionnante ; pas seulement en Russie, mais aussi pour d’autres pays comme en France.
Mais la Russie connaît rapidement des échecs militaires dès l’été 1915, notamment des problèmes de ravitaillements qui conduisent à des pertes de territoires - la Pologne, l’Ukraine occidentale et la Lituanie entre autres - à cause d’une mauvaise gestion de la guerre de la part du pouvoir. Le gouvernement russe perd ainsi la confiance du peuple. Des grèves massives refont surface dans tout le pays. Entre 1915 et 1916, le nombre de grévistes double. De plus, l’agitation révolutionnaire gagne l’armée russe. La guerre aggrave les problèmes sociaux et politiques du pays jusqu’à révéler l’incapacité du régime tsariste à gérer ce pays si vaste en temps de guerre. Le tsar, cependant, refuse une quelconque alternative politique.
Sources : RIAZANOVSKY, Nicholas, Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Laffont, 1999.
AMACHER, Korine, La Russie, 1598-1917 : révoltes et mouvements révolutionnaires, Infolio, 2011
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
Derniers commentaires
par ZIELINSKI Richard
par Kiyo
par Marc
par Marc
par Marc
par Marc
par vikings76
par Marie
par philou412
par Gueherec