jeudi 15 décembre 2016, par
La Russie venait de perdre contre le Japon quand la Grande Guerre fut déclarée en Europe. Elle y combattit aux côtés des Français et des Anglais : ses alliés.
Pourtant, en mars 1918, les Russes, que la révolution de 1917 avait mobilisés, se retirèrent de la guerre. Qu’est-ce qui a pu se faire retirer un pays comme la Russie de la Première Guerre mondiale ? Le système proposé par Karl Marx plut aux Russes, qui souhaitaient que leur pays ne soit plus une monarchie, mais qu’il devienne -ou du moins se rapproche- d’un système socialiste. Mais le retrait de la Russie fut interprété comme un abandon, et l’Allemagne imposa la contrainte qu’elle cède une partie de son territoire, notamment des terres agricoles.
Lénine a pourtant affirmé que la guerre était le « plus beau cadeau fait à la révolution ». Que s’est-il donc passé ?
Le 22 janvier 1905 commence la révolution russe : 100 000 grévistes menés par le pope Gapone manifestent dans la rue en présentant des icônes de Nicolas II, à Petrograd (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), le siège du tsar. L’émeute est inoffensive, elle ne possède aucune arme, et manifeste en silence. Par cette action, le peuple ne cherche pas à faire tomber le tsar, mais simplement à faire entendre sa misère, et réclame du soutien au maître absolu, qu’il voit comme un protecteur. Mais l’armée du tsar, qui d’ailleurs était loin du palais d’Hiver ce jour-là, ne l’a pas compris ainsi, et a tiré sur les manifestants pourtant pacifiques. Un commissaire de police a même crié : « Que faîtes-vous ? Vous tirez sur une procession, vous tirez sur le portrait du tsar ! »
Les gardes du corps de Gapone sont tués, mais le pope parvient à s’en sortir vivant. Quelque temps auparavant, il avait fait signer une pétition aux ouvriers russes, qui furent nombreux à coopérer. Ils réclamaient en effet plus de justice et de protection de la part du tsar, mais aussi un salaire décent, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, le droit de créer des syndicats, etc. Tout ce que le régime n’avait jusqu’alors jamais mis en place. C’est cette pétition que les ouvriers étaient venus présenter au tsar ce dimanche 22 janvier 1905, sans violence, comme l’avait ordonné Gapone, aussi bien aux bolcheviques qui voyaient le tsar comme un ennemi à chasser. La foule chantait même le cantique Seigneur, protège le tsar.
La révolution de février débute le 20ème jour du mois, lorsque la grande entreprise d’armement de Petrograd licencie des milliers d’ouvriers. En plus de l’insuffisance de ravitaillement de la population s’ajoutaient les réquisitions pour les soldats envoyés au front.
Le 23 janvier, on revendique du pain à travers une grande manifestation organisée par les députés de gauche. Cette fois, on entend des « A bas le tsar ! » et « A bas l’autocratie ! ». Les participants continuent le lendemain, criant encore plus fort leur désaccord à la fois contre la guerre et contre le régime.
C’est le 25 janvier que Nicolas II ordonne à sas gardes de tirer dans le cortège, qui ne cesse de grossir, afin de rétablir l’ordre. Les soldats obéissent, mais se rangent du côté du peuple durant la nuit, et le lendemain matin, le 27 les ouvriers et les soldats fraternisent. Tous envahissent aussitôt le palais d’Hiver, où les députés sont obligés de promettre une constitution du gouvernement. Le tsar devra finalement promettre des concessions démocratiques et restaurer l’autocratie, ce qui laissera place à une République socialiste. Les insurgés créent un Soviet, constitué d’ouvriers, de paysans et de soldats, et un double pouvoir se met ainsi en place.
Le tsar Nicolas II abdique le 3 mars 1917, et sera assassiné le 17 juillet 1918.
C’est en octobre 1917 que le parti bolchevique accède au pouvoir. Après que Lénine est revenu le 10 du mois et a combattu aux côtés de Trotski, la République est contrainte de se soumettre aux bolcheviques.
Dirigée par Lénine et organisée par Trotski, la révolution d’octobre semble avoir été l’insurrection la plus efficace depuis le dimanche rouge, et après la révolution de février. C’était une révolution contre l’industrie, qui visait la chute de la monarchie et à redonner au peuple russe « sa dignité et sa place ». Le 13 septembre 1917, le Soviet de Petrograd présidé par Trotski s’est rallié à Lénine, dont le but premier était d’atteindre une paix immédiate, et ainsi arrêter la guerre qui durait depuis trois ans. Un mois plus tard, le 16 octobre, Trotski organise un comité militaire révolutionnaire, auquel se rallieront les soldats de Petrograd, qui avaient fraternisé avec les insurgés en février.
Le 25 octobre 1917, le comité militaire révolutionnaire détient le pouvoir, et les bolcheviques possèdent le palais d’Hiver. Maintenant que ceux-ci revendiquent le pouvoir du Soviet, les menchevique et les socialistes révolutionnaires s’en retirent.
« La révolution russe, c’est la Révolution française qui arrive en retard, à cause du froid. » déclara même Salvador Dali. Il est vrai que l’on peut constater que les bolcheviques souhaitaient détrôner le tsar, et mettre fin à la monarchie absolue, comme quand les Français décapitèrent Louis XIV. L’Eglise et l’Etat furent séparés, la religion ne pouvait plus abuser de son pouvoir. Puis les Nobles russes durent quitter leur pays par la suite, laissant la place au peuple pour s’exprimer dans un pays désormais dirigé par le léninisme.
Sources :
« Le dimanche rouge de Nicolas II », article de Jean-Jacques Marie
C. Bégaud, E. Lafon et L. Pitti : 100 fiches : d’histoire du XIXe siècle, 3ème édition
wikipedia
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