mercredi 10 octobre 2007, par
Les Géants sont les enfants de la’Terre (Gaia) nés du sang qui coulait de la blessure de son mari Ouranos lors de sa mutilation par Cronos bien que d’origine divine ils sont mortels ou tout du moins peuvent être tués.
Des traditions racontent que tel ou tel géant (par exemple Alcyonée et Porphyrion) étaient immortels tant qu’ils se trouvaient sur la terre où ils étaient nés. La légende des Géants est dominée en effet par l’histoire de leur combat contre les dieux, et de leur défaite. Ils sont nés de la Terre, et celle-ci les a engendrés pour venger les Titans, que Zeus avait enfermés dans le Tartare. ce sont des êtres énormes, d’une force invincible, d’un aspect effroyable. Ils ont une épaisse chevelure une barbe hirsute et leurs jambes sont des corps de serpents. Le lieu de leur naissance -est la presqu’île de Pallèné, en Thrace, à Phlégrae. Aussitôt nés, ils menacèrent le ciel, dardant contre lui des arbres enflammés et le lapidant avec d’énormes rochers. Devant cette menace, les Olympiens se préparèrent au combat. Les principaux adversaires des Géants furent d’abord Zeus et Athéna, la déesse des combats. Zeus est armé de l’égide et de la foudre, que lui apporte son aigle. Athèna est, elle aussi, pourvue de l’égide, et lance également la foudre, comme son père. Son principal auxiliaire est Héraclès, c’est le mortel dont l’aide est nécessaire pour remplir la condition imposée par les Destins à la mort des Géants. 1-IéWclès se tient sur le char de Zeus et combat de loin avec ses flèches.
Parfois, Dionysos prend une part active à la lutte. Il est armé de son thyrse, de torches, et est secondé par les Satyres. Puis, la légende s’enrichissant peu à peu, interviennent différentes autres divinités : Arès, Héphaïstos, Aphrodite et Eros, Poséidon, etc.
Parmi les Géants, les mythographes ont conservé le souvenir de la part prise par certains d’entre eux à la lutte : Alcyonée fut tué par Héraclès, aidé d’Athèna,(v. AIcyonée), qui conseilla au héros de le traîner loin de Pallène, son pays natal, car, chaque fois qu’il tombait il reprteniait force en touchant la terre àloù il a t sorti. Porphyrion attaqua Héraclès et Héra, mais Zeus lui inspira le désir d’Héra et tandis qu’il essayait de lui arracher ses vêtements, Zeus le foudroya et Héraclès l’acheva d’une flèche. E@hialtès fut tué par une flèche d’Apollon dans l’oeil gauche, et une autre d’Héraclès dans l’oeil droit ; Eurytos fut tué par Dionysos, d’un coup de thyrse, Clytios par Hécate, à coups de torches, Mimas, par Héphaïstos, avec des projectiles de fer rouge. Encelade s’enfuit, mais Athéna lui lança dessus, pendant qu’il courait, l’île de la Sicile. Elle écorcha Pallas et se servit de sa peau comme d’une cuirasse pendant le reste du combat. Polybotès fut poursuivi par Poséidon à travers les flots, et parvint dans l’ile de Cos. Le dieu brisa une partie de l’île, appelée Nisyron, et la lança sur le géant. Hermès, portant le casque d’Hadès, qui rend invisible, tua Hippolytos dans la lutte, tandis qu’Artémis tuait Gration. Les Moires, armées de leurs massues d’airain, tuaient Agrios et Thoas. Quant aux autres géants, Zeus les foudroya et Héraclès les acheva de ses flèches. Le lieu de cette lutte est situé généralement dans la presqu’île de Palléné, en Thrace ; mais une tradition locale la plaçait aussi en Arcadie, sur les bords de l’Alphée.
Des traditions plus récentes donnent encore d’autres noms de géants, mais il s’agit le plus souvent de Titans rangés abusivement dans cette catégorie, ou d’autres monstres, comme Typhon, Briarée, les Aloades, etc., qui n’appartiennent pas à la même race, même si, par leur corps immense et leur force prodigieuse, ils méritent le nom de géants.
La Gigantomachie, ou lutte des géants et des dieux est un thème favori de la plastique, en particulier destiné à orner les frontons des temples : les corps des monstres, terminés en serpents, se prêtaient admirablement à remplir les angles et à terminer une composition. Jötunn (sing., idée de manger, cf. notre ogre), thurs ou thuss (idée de déraison), ou, pour nous limiter là, trôll ou troll (idée de malfaisance).
Peu de créatures surnaturelles jouissent d’une telle faveur dans nos sources. On peut chercher à cela une explication dans la nature peu banale du Nord, qui propose à satiété des formes mons trueuses - rochers, formations dues au froid (dont les hrlmthursar ou « géants du givre » témoignent assez), eaux déchaînées, etc. La religion scandinave ancienne a pu débuter par une divinisation de ces grandes forces naturelles, comme le prouvent des noms de déités tels Jôrd (Terre), AEgir (Océan), Sôl (Soleil), Snjôr ou Sxr (Neige), Thôrr (Tonnerre), etc. D’autre part, le monde aurait été formé à partir du corps du géant hermaphrodite Ymir. Par la suite, les « dieux » ont des généalogies de géants - des dieux qui ne répugnent pas à courtiser des géantes (Odinn et Gunnlôd, Freyr et Gerdr, Njôrdr et Skadi), et des géants proprement dits qui s’intéressent de près à certaines « déesses » (ainsi Thjazi et idunn, Thrymr et Freyja, etc.). Comme s’il n’y avait pas de réelle solution de continuité entre les deux sortes de créatures ! De plus, des textes eddiques font des géants les détenteurs du savoir des choses primitives, ce qui est un gage d’antiquité.
Les géants sont souvent hostiles aux hommes qui les ont relégués dans Ùtgardr. Progressivement, l’idée de leur pouvoir maléfique semble s’être imposée, et c’est pourquoi Thôrr passe le plus clair de son temps à se rendre « vers l’Est » pour les affronter.
L’Église n’aura aucune peine à dévaluer ces êtres primordiaux de nos jours encore, dans les légendes et contes populaires, les géants sont stupides, grossiers et surtout bruyants. Cette évolution peut aussi se lire dans leurs dénominations successives : jôtunn, thurs, trôll (ces derniers ayant peu de chose à voir avec les trolls de nos folklores, et le troll norvégien, toujours vivant, a taille humaine).
Les géants jouent un rôle important dans un grand nombre de mythes comme celui de la construction d’Àsgardr, celui de l’« invention » du nectar poétique, celui de l’initiation de Thôrr au combat (Hrungnir), etc.
Régis Boyer - Héros et Dieux du Nord - Ed Tout L’Art (1997)
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