mercredi 10 octobre 2007, par
Pl. berserkir. [Qui porte une] « chemise » d’ours, synonyme exact de ûfhedinn : [qui porte] une fourrure de loup. Snorri Sturluson qui voit dans ber une idée de nudité et conclut que les berserkir allaient « sans chemise » se trompe probablement.
Guerriers.
Les berserkir sont ces guerriers-fauves ou furieux qui, à la faveur de certaines circonstances, entrent en transe et sont alors capables de prouesses inouïes, tout en devenant invulnérables au feu et au fer. Diverses représentations et de nombreuses allusions dans la poésie scaldique (IXe siècle) prouvent que cette image est ancienne. Elle s’inscrit dans la tradition odinique : Ôdinn, dieu-shaman, est aussi dieu de l’extase (poétique, sexuelle, magique et guerrière). Il se peut que les berserkir remontent à des confréries odiniques masquées (attestées dès 1800 av. J.-C.).
Ces personnages jouent un rôle important dans les sagas où ils sont tantôt membres de la garde du chef, tantôt une sorte de fiers-à-bras passablement ridicules (cet aspect sera exploité avec une belle verve par le romancier islandais Halldôr Laxness dans La Saga des fiers-à-bras, 1952). Si l’on retient l’acception ùlfhedinn, « fourrure-de-loup », on rejoint alors l’idée de loup-garou (lycanthrope) qui a eu cours dans toute l’Europe ancienne.
Régis Boyer - Héros et Dieux du Nord - Ed Tout L’Art (1997)
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