mercredi 20 mai 2015, par
Les commandos britanniques (British Commandos) à différencier d’autres unités étrangères d’usages similaires, furent les premières unités militaires de raid, reconnues officiellement par l’Histoire, non rattachées à un régiment, créées par l’armée britannique pendant la Seconde Guerre mondiale dès en juin 1940 qui, employées de manière non conventionnelle et en dehors des tactiques militaires habituelles pour l’époque, malgré une inspiration directe de ce qui se fit durant les guerres récentes précédentes, avaient pour but d’attaquer, désorganiser et mener des opérations de reconnaissance, sur les forces allemandes sur le continent européen.
Ces commandos étaient formés de volontaires en provenance de toutes les branches des forces armées britanniques, du Commonwealth et plus tard des pays de l’Europe occupée par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. Seuls les meilleurs éléments étaient acceptés, devant être jeunes, en parfaite forme physique et psychique, être capable de conduire, d’entretenir et réparer des véhicules automobiles et ne pas avoir de mal de mer. Une des conditions clairement définies était le droit de quitter volontairement les commandos et de retourner à son unité d’origine après une opération. Peu d’engagés ont demandé à le faire.
Avec humour et dérision, Winston Churchilla donné ce nom de "commandos" en référence aux "Kommandos" afrikaners qui avaient mis à mal les troupes britanniques pendant laguerre des Boers. C’était des paysans, tireurs d’élite, qui opéraient par petits groupes à pied et à cheval dans des embuscades et des attaques surprises pour se disperser et s’évanouir ensuite dans la nature qui était leur environnement naturel. La faiblesse numérique et matérielle devenait une force militaire dans la mobilité de dispersion et de concentration dans des coups de main (raids) et des harcèlements en attaquant par surprise des positions fixes et des convois de ravitaillement
Les commandos britanniques étaient des troupes légères opérant par unité de 3-4 hommes polyvalents dont chacun pouvait remplacer l’autre, suivant leur devise "commando soldiers apt a tout" en référence au maréchal Ney des guerres napoléoniennes. La composition et l’armement sont variables en fonction de l’opération envisagée. Un commandant des commandos se plaignit amèrement une fois : « Un officier a toujours tort jusqu’à preuve du contraire ».
Le commando s’attendait, et à raison, d’être bien informé (briefing) sur l’opération et ses détails pour savoir ce qui allait se passer. C’était le secret du succès dans des centaines d’opérations. Des hommes intelligents et bien renseignés connaissaient l’objet de l’opération : lorsque les évènements étaient défavorables et les chefs abattus, l’entraînement suivi et leurs talents leur permettaient d’improviser et de continuer la mission. L’officier commandait des hommes astucieux, instruits et motivés qui pouvaient réaliser ses plans et dont le commandement n’était plus « en avant », mais « suivez moi ». C’était cela qui définissait le fonctionnement des commandos britanniques.
L’homme qui a inventé les commandos en tant que tels, était le lieutenant-colonel, et futur général, Dudley Clarke CBE, CB (1889-1974), aux lendemains sombres et cruciaux de l’opération Dynamo du rembarquement des Forces Expéditionnaires Britanniques à Dunkerque en 1940. Avec l’appel du général de Gaulle à continuer le combat partout en se joignant à lui dans les Forces françaises libres, commençait une forme de résistance. Par la suite, il exista donc des unités françaises distinctes dans les rangs des commandos britanniques, comme pour d’autres nationaux belges, polonais, ou autres nations de pays occupés. Ce n’était pas une légion étrangère, mais une sorte d’armée multinationale. Dutley Clarke était l’assistant militaire du Général Sir John Dill, le chef de l’état major impérial au moment de la défaite des Alliés, Anglais, Belges et Français, et qui se retrouva à la tête de forces britanniques affaiblies, ayant perdu tout leur équipement à Dunkerque. Il s’est souvenu des combats de guérilla livrés par les patriotes espagnols contre la puissante armée napoléonienne et de la révolte arabe en Palestine où il avait servi en 1936. Sa question était : "Comment des hommes désespérés peuvent mener une guerre de guérilla avec les seules armes qu’ils sont capables de porter, sans artillerie ni soutien logistique, pour combattre un adversaire puissamment armé, établi de Dunkerque aux Pyrénées". La question remonta rapidement la ligne hiérarchique jusqu’au Premier Ministre Winston Churchill qui venait de promettre récemment la victoire au prix de la sueur, du sang et des larmes.
Le Royaume-Uni menacé d’invasion avec les préparatifs de l’opération Otarie, projet de débarquement allemand en Angleterre et soumis aux bombardements préparatoires de la Lutwaffe lors de la bataille d’Angleterre, le Premier Ministre Winston Churchill réclama des faits d’armes et des victoires pour les annoncer à la BBC et ainsi soutenir le moral de la population. Pour cela, les commandos britanniques lancèrent des raids à l’extrême nord de la Norvège, sur toute la côte normande jusqu’aux îles de l’archipel Anglo-Normand qui virent l’entrée en scène des nouvelles troupes commandos qui opérèrent plus tard, au cours de la guerre, jusqu’aux Balkans, en Grèce et sur le théâtre d’opérations d’Afrique du Nord, changeant de couleurs de camouflage comme des caméléons et de techniques opératoires selon la nature du terrain et de l’adversaire.
Après une série d’entraînements très durs où seuls ceux qui réussissaient les épreuves obtenaient le brevet, le droit de porter l’insigne et pouvaient rejoindre les différentes unités opérationnelles. À l’origine, ces volontaires provenaient des compagnies d’infanterie de marine des Royal Marines et les premiers raids commando étaient des opérations amphibies dont la première se déroula dans la région de Boulogne-sur-Mer (Opération Collar) dans la nuit du 23 au 24 juin 1940 et la deuxième sur l’île Anglo-Normande de Guernesey (Opération Ambassador) dans la nuit du 14 au 15 juillet 1940. Ces "piqûres de moustique" agaçaient suffisamment l’adversaire et alimentaient assez la BBC en bulletins de victoire. C’était là les 2 buts principaux des opérations commandos : inspirer la confiance dans le camp anglais et l’inquiétude chez l’adversaire. Au cours de leur développement, les commandos britanniques passèrent sous les ordres de l’amiral Lord Mountbatten, cousin du roi et chef des Combined Operations.
Sur le front occidental, il y eut deux grandes opérations dont l’une est encore controversée. C’était l’opération "Jubilee" sur le port de Dieppe, le 10 juillet 1942 qui était à la fois une réussite totale en tant qu’opération de commando des forces irrégulières sur les deux flancs et un échec tout aussi total comme débarquement de l’infanterie canadienne des forces régulières au centre. Les leçons en ont été tirées pour préparer le futur débarquement en Normandie du 6 juin 1944. La première était de ne pas prendre directement un port et la deuxième était de ne pas mélanger les forces régulières lourdes d’infanterie avec les forces irrégulières légères des commandos. Au jour J, les commandos britanniques attaquaient en premier discrètement et silencieusement à leurs habitudes pour prendre et tenir les ponts et les nœuds routiers jusqu’à l’arrivée des troupes régulières lourdes pour la relève.
L’autre réussite des commandos britanniques était la lourde opération Chariot sur le port de Saint-Nazaire le 28 mars 1942
: Special Air Service, Special Boat Service ,Long Range Desert Group et Chindits
Sur le terrain désertique des grands espaces ouvert d’Afrique du Nord, les missions de reconnaissance présentaient la particularité de navigation solitaire avec peu de points de repères. LeLRDG (Long Range Desert Group) a été formé en 1940 par le commandant Ralph A. Bagnold pour recueillir des renseignements et les transmettre au quartier général. Ces patrouilles couvraient une vaste zone, de la mer Méditerranée au Tchad et de l’Égypte à la Tunisie, sur le flanc désertique des combats le long de la côte. Les camions de ce groupe ont transporté les Forces françaises libres de Leclerc dans leur premier raid sur Mourzouk et Koufra à partir du Tchad avant que les FFL ne possèdent leurs propres véhicules pour de futurs raids et pénétrer en Tunisie et terminer la campagne d’Afrique du Nord en se joignant aux forces britanniques venues d’Égypte et aux forces américaines débarquées en Afrique du Nord lors de l’opération Torch.
D’éclaireurs, le LRDG était devenu transporteur pour le SAS qui aura ses propres véhicules pour des attaques surprises loin derrière la ligne de front avant de disparaître dans la nature. Ces attaques surprises ont maintenu l’adversaire en état d’alerte permanente et ont fixé de nombreuses forces ennemies qui auraient été utiles ailleurs. L’ingéniosité et l’intrépidité du SAS sont symbolisées par sa devise "Who dares wins" (Qui ose gagne).
David Stirling et Jock Lewes, tous deux sous-lieutenants du bataillon B (Commando no 8 du lieutenant-colonel Daly), de la Layforce du général Robert Laycock, ont fondé le Special Air Service (SAS) en 1941 ce qui a révolutionné la façon de mener une guerre et de nombreuses forces spéciales actuelles copient ses tactiques. La philosophie du SAS est de rejeter toutes les tactique formelles pour n’en avoir aucune, les improvisations sont au centre de ses succès. La tactique formelle est de l’ordre du principe de Schrödinger "Order from Order " ou principe d’organisation par extension dans l’exécution d’un programme ou recette. Les improvisations sont de l’ordre du principe de von Foerster "Order from Noise" ou principe d’organisation par disponibilité à l’événement.
Lorsque le front s’est déplacé de l’Afrique du Nord en Sicile et en Italie, le SAS s’est adaptée au terrain avec la même philosophie. Lors du débarquement de Normandie, le SAS opérait en Bretagne pour y fixer les troupes allemandes qui y étaient stationnées là. Le SAS a participé à toutes les guerres de décolonisation pour devenir une force anti-terroriste, donnant ainsi l’assaut à l’ambassade d’Iran à Londres et libérant les otages. Durant la guerre du Golfe de 1991, les patrouilles de SAS ont retrouvé leur terrain premier, le désert, attaquant pour les repousser plus loin dans le désert, les batteries mobiles irakiennes de Scud afin de les mettre hors de portée de leurs cibles potentiels.
Ce service très spécial est chargé de susciter et de développer la subversion, le sabotage et la guérilla dans les pays occupés par les forces de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon).
Il dispose de Forces disséminées sur l’ensemble des théâtres d’opérations. La Force 6 (Quartier général à Alger, pour les opérations sur le Sud de la France), la Force 101 (Khartoum, opérations en Somalie britannique et en Éthiopie), la Force 133 (Le Caire, opérations dans le bassin Méditerranéen), la Force 136 (Kandy, opérations en Extrême-Orient), la Force 139 (Londres, opérations en Pologne et en Tchécoslovaquie), la Force 266 (Bari, opérations en Yougoslavie et en Albanie) et la Force 399 (Bari, opérations en Europe centrale).
Engagé volontaire dans les Forces françaises libres, Pierre Boulle a participé à la campagne et de Birmanie avec le SOE d’où il a tiré la substance de ses deux nouvelles dont ont été tirés un film : Le pont de la rivière Kwai.
Le SOE est dissous le 15 janvier 1946 et amalgamé au MI6.
La SBS, Special Boat Service, dont la devise est United we conquer (Unis nous conquérons) est l’ancêtre des commandos de marine français et des SEALaméricains issus des UDT (Underwater Demolition Team) étendus en Sea Air Land des forces spéciales de lutte contre la guérilla. Mais pas des nageurs de combat, faut-il le préciser qui doivent leur technique aux unités italiennes du Prince Borghése : La Décima Mas ancêtre du Comsumbim, copiée par le monde entier dès sa création.
sources wikipedia
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