lundi 1er juin 2015, par
Période 1er janvier 1962 à nos jours
Pays États-Unis
Branche United States Navy
Type Force spéciale d’opérations maritimes
Rôle Opérations spéciales maritimes
Fait partie de Naval Special Warfare Command
United States Special Operations Command
Garnison Coronado, Californie
Little Creek, Virginie
Devise
(Non officiel) « Prêt à Diriger, Prêt à Suivre, Jamais Quitter »,
« La seule journée facile c’était hier »,
« Ça vaut la peine d’être un gagnant »,
« L’efficacité c’est le silence »
Guerre du Viêt Nam
Force multinationale au Liban
Opération Urgent Fury
Détournement de l’Achille Lauro
Opération Just Cause
Opération Desert Storm
Operation Restore Hope
Bataille de Mogadiscio1
Opération Liberté Immuable
Opération libération de l’Irak
Opération Red Wing
Mort d’Oussama ben Laden
Les SEAL (acronyme de Sea, Air, Land ; en français « mer, air et terre ») ou Navy SEALs sont la principale force spéciale de la marine de guerre des États-Unis (US Navy).
Les équipes SEAL sont entraînées pour être déployées sur une variété de missions, dont les opérations de reconnaissance spéciale, la guerre non conventionnelle, la défense depuis l’étranger, les prises d’otage, le contre-terrorisme, la préparation de terrain avant un débarquement et la capture de chefs de guerre. Sans exception, tous les membres des SEAL font partie de la marine militaire ou des gardes-côtes.
Les origines des SEAL remontent à la Seconde Guerre mondiale, quand la marine américaine se rendit compte que pour permettre à ses troupes d’assaut de prendre pied avec succès sur les plages de débarquement, elle aurait besoin de soldats pour effectuer des reconnaissances des sites prévus, noter les obstacles et défenses existants, puis guider les forces d’assaut. La suite fut la création de l’Amphibious Scout and Raider School créée conjointement par l’armée de terre et la marine américaine en 1942 à Fort Pierce en Floride. Il était envisagé d’entraîner des démineurs et des nageurs de combat expérimentés de l’armée de terre et des Marines, en créant ainsi la Naval Combat Demolition Unit (NCDU).
La NCDU fut employée au départ pendant l’opération Torch, lors de l’invasion de l’Afrique du Nord en 1942. Cette unité devint le premier groupe spécialisé dans les tactiques et incursions amphibies de l’US Navy.
L’année 1943 vit le programme de la Amphibious Scout and Raider School s’élargir avec l’intégration de la spécialité démolition sous-marine. Suite au désastre de la force de débarquement sur Tarawa en novembre 1943, quand des récifs coralliens et autres obstacles à la surface provoquèrent de nombreuses pertes chez les Marines, le vice-amiral Richmond K. Turner prit en charge la formation de neuf équipes de démolition sous-marine, pour la plupart composées de membres des bataillons de construction navale de la marine américaine, les Seabees (CB ou Construction Battalion). Ces volontaires étaient organisés en équipes spéciales et étaient chargés de la reconnaissance et du nettoyage des obstacles sur les plages, pour permettre aux troupes d’assaut amphibies de mettre pied à terre, puis devinrent par la suite des unités de reconnaissance de nageurs de combats, finalement nommés UDT (pour Underwater Demolition Team).
Le président des États-Unis, John F. Kennedy (ancien militaire de l’US Navy pendant la Seconde Guerre mondiale), au fait de la situation en Asie du Sud-Est, reconnut le besoin de recourir à une guerre non conventionnelle afin de contrer la guérilla. Dans un discours devant le Congrès des États-Unis le 25 mai 1961, Kennedy parla de son profond respect pour les forces spéciales de l’US Army (les bérets verts). Il annonça dans le même discours, en plus du plan du gouvernement pour envoyer un homme sur la lune, l’allocation de 100 millions de dollars pour le renforcement des opérations des forces spéciales, afin de permettre d’augmenter les capacités américaines en matière de guerre non conventionnelle.
Les UDT participèrent directement durant la Guerre de Corée au débarquement de Inchon, comme à bien d’autres missions de raids comprenant la destruction de ponts et d’autres ouvrages d’art, entrepôts et tunnels accessibles par la mer, le fleuve, ou les rivières. À ces missions de destruction se sont ajoutées des missions de protection et de sécurisation d’installations portuaires. Ainsi, les missions se sont progressivement tournées vers la lutte anti-insurrectionnelle, dans les années 1960.
La Navy avait besoin de déterminer son rôle exact au sein de l’arène des opérations spéciales. En mars 1961, Arleigh Burke, chef des opérations navales, recommanda la mise en place d’unités de guérilla et de contre-insurrection. Ces unités devaient être capables d’opérer sur mer, dans les airs comme sur terre. Ce fut le début des SEAL. Beaucoup de membres des SEAL venaient des unités UDT, qui avaient déjà acquis de l’expérience dans la guerre commando en Corée ; cependant, les UDT restaient nécessaires au sein de la force amphibie de la Navy.
Les deux premières équipes étaient toutes deux basées sur la côte américaine : la première, destinée à la Flotte du Pacifique, au sein de la Naval Amphibious Base Coronado à San Diego en Californie, et la seconde, destinée à la Flotte de l’Atlantique, au sein de la Naval Amphibious Base Little Creek à Virginia Beach en Virginie. Les hommes des SEAL nouvellement formés étaient entraînés dans certains domaines non-conventionnels comme le close combat, le saut en parachute à haute altitude, la démolition, et les langues étrangères. Les SEAL ont suivi une formation de remplacement UDT et ont passé un certain temps dans la formation UDT. Pour en faire une équipe SEAL, ils devaient être soumis à un endoctrinement de niveau SEAL appelé SBI (pour SEAL Basic Indoctrination), à Camp Kerry dans les montagnes Cuyamaca. Suite à cet entraînement, ils rejoignaient un peloton et poursuivaient l’entraînement avec ce dernier.
La très secrète branche de la CIA, la Special Activities Division (SAD), et plus précisément son Special Operations Group (SOG) emploie parfois des opérateurs SEAL5. Les opérations communes SEAL/CIA commencèrent avec le fameux groupe Military Assistance Command, Vietnam – Studies and Observations Group pendant la Guerre du Viêt Nam6. Cette coopération existe toujours aujourd’hui et a été effective lors des guerres en Irak et en Afghanistan, ainsi que pour l’élimination d’Oussama ben Laden.
Le Commandement du Pacifique désigna la République du Viêt Nam comme un lieu potentiellement propice aux forces non conventionnelles. Au début de l’année 1962, les UDT commencèrent des études hydrographiques et, avec d’autres branches de l’armée américaine, formèrent le Military Assistance Command Vietnam (MACV). En mars 1962, les SEAL furent déployés au Sud-Viêt Nam comme conseillers, afin d’entrainer les commandos de l’armée de la République du Viêt Nam avec les mêmes méthodes que celles utilisées pour leur propre entraînement.
La CIA commença à utiliser les SEAL dans des opérations de couverture au début de l’année 1963. Les SEAL furent associés au programme Phoenix sponsorisé par la CIA, qui avait pour but la capture et l’assassinat de membres de l’armée nord vietnamienne et de sympathisants vietcong.
Les SEAL furent initialement déployés dans et autour de Da Nang, pour entraîner les sud-vietnamiens à la plongée de combat, la démolition et les tactiques de guérilla/contre-insurrection. Comme la guerre continuait, les SEAL se retrouvèrent envoyés dans la Rung Sat Special Zone afin de perturber les approvisionnements et les mouvements de troupes ennemies, ainsi que dans le delta du Mékong pour prêter main forte aux opérations fluviales, de patrouilles et d’attaques côtières..
SEAL en patrouille dans le delta du Mékong en 1967.
Le combat avec les Vietcongs était direct. Contrairement aux méthodes de lutte conventionnelle avec des tirs d’artillerie dans une zone donnée, les SEAL opéraient à quelques mètres de leurs cibles. À la fin des années 1960, les SEAL étaient devenus maîtres d’un nouveau style de lutte, efficace dans les actions de contre-insurrection et de guérilla. Les SEAL amenèrent une guerre de corps à corps dans une zone considérée jusqu’alors comme sûre par l’ennemi. Au Viêt Nam, le ratio de morts des SEAL était impressionnant avec plus de 200 ennemis tués pour chaque SEAL mort au combat. Les vietcongs les appelaient "les hommes au visage vert", à cause des peintures de camouflage que les SEAL mettaient sur leur visage pendant les missions7.
Les SEAL continuèrent à faire des incursions au Nord Viêt Nam ainsi qu’au Laos et plus discrètement au Cambodge, pilotés en cela par le Military Assistance Command, Vietnam – Studies and Observations Group (MACV-SOG). Les SEAL de l’équipe Deux commencèrent le déploiement de certains de leurs membres, intervenant seul avec les commandos sud-vietnamiens (ARVN). En 1967, une unité SEAL nommée Detachment Bravo (Det Bravo) fut formée afin d’opérer dans ces équipes mixées d’unités américaines et vietnamiennes, qui furent appelées Unités de Reconnaissance Provinciales (Provincial Reconnaissance Units ou PRU).
Des Naval Operations Support Groups furent formés pour aider les UDT, les SEAL et deux autres unités (Boat Support et Beach Jumpers) pour la gestion, la planification et la recherche et développement, dans une administration militaire tentaculaire et complexe. Durant la guerre du Viêt Nam, les UDT et les SEAL ont mené de nombreuses opérations offensives et de reconnaissance. En 1967, les Naval Operations Support Groups ont été renommés Naval Special Warfare Groups (NSWG), en même temps que leurs implications augmentaient dans les conflits de basse intensité et les opérations spéciales.
Au début de l’année 1968, les nord-vietnamiens et les vietcongs orchestrèrent une offensive importante contre le Sud-Viêt Nam : l’offensive du Tet. Le Nord espérait que cela provoquerait un Diên Biên Phu américain, et permettrait de faire basculer l’opinion publique américaine, favorable à la guerre. D’un point de vue propagande, l’offensive du Tet fut un succès et vint s’ajouter aux protestations américaines contre la guerre du Viêt Nam. Cependant, le Nord-Viêt Nam subit d’énormes pertes et d’un point de vue purement militaire, ce fut un désastre majeur pour les communistes.
En 1970, le président des États-Unis, Richard Nixon initia un plan de vietnamisation, qui permettrait un retrait des troupes américaines du conflit vietnamien et rendrait la responsabilité de défense aux sud-vietnamiens. Les forces conventionnelles furent retirées ; les derniers conseillers SEAL quittèrent le Viêt Nam en mars 1973 et le pays tomba aux mains des communistes en 1975. Les SEAL furent parmi les unités les plus décorées pour leur participation dans cette guerre. Ils furent récompensés de deux Navy Cross, 42 Silver Stars, 402 Bronze Stars, 2 Legion of Merit, 352 médailles de recommandation, 3 citations présidentielle de l’unité et 3 Medal of Honor.[réf. souhaitée]
Durant les derniers temps de la guerre Iran-Irak, l’US Navy commença la conduite d’opérations dans le Golfe Persique afin de protéger les navires battants pavillon américain des attaques des forces navales iraniennes. Un plan secret fut mis en place et nommé Opération Prime Chance. Les équipes 1 et 2 des SEAL ainsi que plusieurs unités des Special Boat Units et des équipes EOD furent réunies sur deux barges mobiles utilisé pour l’exploitation pétrolières loués à KBR et transportées par les hélicoptères du 160th Special Operations Aviation Regiment. Au cours de l’opération, les SEAL menèrent des missions VBSS (capture de bateau) pour contrer les navires mouilleurs de mines iraniens. La seule perte humaine eut lieu lors de la prise du Iran Ajr. Les preuves recueillies sur le navire par les SEAL et les techniciens EOD permirent plus tard à l’US Navy de retrouver l’origine des mines qui frappèrent le USS Samuel B. Roberts (FFG-58). Cette chaîne d’évènements conduisit à l’Operation Praying Mantis, le plus grand combat naval en surface de la marine américaine depuis la Seconde Guerre mondiale.
L’US Navy contribua activement à de vastes opérations spéciales lors de l’invasion du Panama (nom de code Operation Just Cause). Participèrent notamment, les équipes 2 et 4 des SEAL, l’unité 8 de la Naval Special Warfare et la 26 de la Special Boat Unit, toutes quatre relevant du groupe 2 de la Naval Special Warfare (appelé Task Force White), et le Naval Special Warfare Development Group (DEVGRU) dépendant lui de la Task Force Blue. La Task Force White avait trois objectifs principaux : la destruction des forces de défense navale panaméenne active dans le port de Balboa et la destruction du jet privé de Manuel Noriega à l’aéroport de Paitilla, connue sous le nom d’ Operation Nifty Package, ainsi que l’isolement des forces de défense panaméennes sur l’île Flamenco.
L’attaque sur le port de Balboa par la Task Unit Whiskey est célèbre dans l’histoire des SEAL pour avoir été la première mission à utiliser des nageurs de combat depuis la Seconde Guerre mondiale. Avant le début de l’invasion, cinq SEAL, le Lt Edward S. Coughlin, EN-3 Timothy K. Eppley, ET-1 Randy L. Beausoleil, et PH-2 Chris Dye, nagèrent sous l’eau vers le port, à l’aide de recycleurs Draeger LAV-V, et placèrent des charges explosives de C4 qui détruisirent le bateau personnel de Noriega, le Presidente Porras.
La Task Unit Papa avait pour mission la capture de l’aérodrome de Paitilla et la destruction de l’avion de Noriega. Plusieurs SEAL furent étonnés par la nature de cette mission qui leur était assignée, étant donné que la capture d’un aérodrome est généralement du domaine du 75th Ranger Regiment. L’assaut des 48 SEAL se heurta presque immédiatement à des tirs de la part des forces de défense panaméenne stationnées sur l’aérodrome. L’avion de Noriega fut finalement détruit, après que les SEAL eurent subi de lourdes pertes : quatre morts et treize blessés dans leurs rangs.
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Lors de l’opération Bouclier du désert, un Naval Special Warfare Task Group (NSWTG) fut constitué autour du Naval Special Warfare Group 1 (NSWG-1) pour diriger les opérations des forces spéciales navales. Son commandant, le capitaine Ray Smith, avait sous ses ordres deux sections du SEAL Team 1, deux sections du SEAL Team 5, un détachement de bateaux rapides et un détachement de zodiacs de la Special Boat Unit (SBU-12), un détachement de bateaux rapides du Naval Special Warfare Development Group, une section du Swimmer Delivery Vehicle Team 1 (SDVT-1) et une Mobile Communications Team (MCT). Cette force de 256 hommes était organisée en trois NSW Task Units. De plus, le NSWTG avait le contrôle opérationnel de la marine koweitienne libre (comprenant 124 marins, la barge motorisée Sawahil, la vedette Istiqlal (P 5702) type Lürssen FPB 57 et la vedette Al Sanbouk (P 4505) type Lürssen TNC 45) et l’infanterie de marine koweitienne libre (100 soldats).
Par ailleurs, d’autres unités SEAL étaient affectées aux unités de la flotte de l’US Navy. Ces unités n’étaient pas sous le commandement du SOCCENT mais du NAVCENT (composante navale du CENTCOM).
Pendant l’opération bouclier du désert, le SOCCENT fut chargé d’assister la création d’une coalition de pays. La première mission dans ce cadre fut de déployer des éléments du NSWTG sur la frontière koweïto-saoudienne à partir du 19 août 1990 pour servir de « sonnette d’alarme » et guider de l’appui aérien rapproché en cas d’invasion de l’Arabie saoudite par l’Irak. Ils commencèrent à être relevés par le 5th Special Forces Group à partir du 5 septembre. Des forces spéciales entraînèrent également des forces navales saoudiennes aux opérations spéciales. Certains soldats saoudiens avaient passé la sélection BUD/S à Coronado, et leur commandant avait travaillé avec des SEAL pendant l’opération Earnest Will. L’entraînement permit de créer trois sections de SEAL saoudiens. D’autres éléments du NSWTG entraînèrent des pilotes d’embarcations rapides saoudiens ainsi que des forces navales conventionnelles. À partir du mois de septembre, ils entraînèrent également les forces de la marine koweïtienne placée sous l’autorité du NSWTG.
Des SEAL et des détachements des Special Boats Units conduisirent de missions de surveillance nocturne du Golfe Persique du 23 août au 12 septembre à partir du port d’Al Jubayl. Fin janvier, des SEAL photographièrent un mouilleur de mines irakien T-43 posant des mines dans les eaux koweïtiennes.
Un des rôles des SEAL et d’autres forces alliées pendant bouclier du désert fut de participer à l’embargo décrété contre l’Irak par des opérations d’interdiction maritime (Maritime Interception Operations ou MIO). En sept mois, 165 navires de 19 pays de la coalition contactèrent plus de 7 500 navires civils et en fouillèrent 964. La plupart des assauts de navires non-coopératifs furent menés par des SEAL et des équipes spécialisées de la 4th Marine Expeditionary Brigade (4th MEB) et de la 13th Marine Expeditionary Unit (Special Operations Capable) [13th MEU (SOC)]. Parmi ces interventions, quelques-unes en particulier :
Le pétrolier irakien Amuriyah fut pris d’assaut le 28 octobre par des Marines de la 13th MEU(SOC) au large d’Oman. L’équipage opposa une forte résistance et des renforts furent envoyés dont des SEAL du l’USS Ogden (LPD-5), des garde-côtes de l’US Coast Guard et des marins de la Royal Australian Navy ;
Des SEAL de l’USS Saratoga (CVA-60) prirent d’assaut le navire soudanais Omduran par rappel depuis trois hélicoptères SH-3 Sea King le 9 novembre 1990 en mer Rouge. Une fois le navire sous contrôle, un Law Enforcement Detachment (LEDET) de l’US Coast Guard s’occupa de la fouille du navire ;
Les SEAL du Saratoga effectuèrent un autre assaut héliporté, sur le navire irakien Khawla Bint Al Zawra, le 27 novembre 1990 en mer Rouge. Comme l’état de la mer empêchait la montée à bord du LEDET, la fouille du navire fut réalisée par les SEAL ;
Le 26 décembre, des SEAL et des Marines de la 4th MEB abordèrent par héliportage le navire irakien Ibn Khaldoon. Ils furent surtout confrontés à une soixantaine de femmes activistes qui opposèrent une résistance passive en formant une chaîne humaine sur le pont du navire.
Les opérations d’interdiction maritime semblent avoir été très efficaces mais elles mirent aussi en lumière un manque de moyens : un assaut nécessitait typiquement trois SH-3 et des SH-60 Seahawk en appui-feu. Ces besoins poussèrent à la limite le parc d’hélicoptères de la flotte. Les embarcations type Rigid-Hull Inflatable Boats (RHIB) et zodiacs étaient plus efficaces que les embarcations standard des navires pour les abordages, mais elles n’étaient pas disponibles en assez grand nombre.
Après le début de l’opération Tempête du désert, les SEAL prirent part à des missions plus offensives. Le 18 janvier, des aéronefs essuyèrent des tirs venant de plates-formes pétrolières du champ pétrolifère d’Al Dourrah. En riposte, les forces américaines organisèrent une opération pour neutraliser les plates-formes utilisées par l’armée irakienne. Elle commença par une attaque d’hélicoptères suivie d’une préparation d’artillerie par le USS Nicholas et l’Istiqlal sur neuf des onze plates-formes du champ. Ensuite, une section SEAL aborda sept des plates-formes en RHIB. La fouille permit de capturer des missiles sol-air portables et des radios longues portée.
Le 23 janvier, le pilote d’un F-16 Falcon de l’US Air Force s’éjecta au-dessus du Golfe Persique. Un SH-60B Seahawk avec deux SEAL à bord décolla de l’USS Nicholas et trouva le pilote à 6 miles au large de la côte koweïtienne. Les SEAL sautèrent dans la mer et attachèrent un harnais de sauvetage au pilote. Celui-ci fut récupéré assez refroidi mais en bonne condition. Ce fut une des trois seules opérations de recherche et sauvetage au combat réussies de la guerre du Golfe.
Une mission de reconnaissance confiée aux SEAL fut de photographier le terminal pétrolier de Mina al-Ahmadi après que l’Irak eut libéré une gigantesque marée noire dans le Golfe à partir du 23 janvier. Des SEAL et des équipes combat camera embarquées à bord d’hélicoptères MH-60 de l’US Army et de l’US Air Force renseignèrent sur l’étendue de la marée noire et vérifièrent l’efficacité des bombardements menés sur le terminal pour la stopper.
Du 14 octobre au 29 janvier 1991, une présence continue d’une section SEAL comme « sonnette d’alarme » fut établie au nord de Ras-ak-Khafji. Le 17 janvier, quatre heures après le début des frappes aériennes sur l’Irak, les SEAL guidèrent une frappe aérienne sur un poste frontière irakien. Au début de la bataille de Khafji, la section SEAL guida des frappes aériennes et fournit des renseignements sur les mouvements irakiens, avant d’être forcée de se replier face à l’offensive terrestre irakienne.
Le 24 janvier, des hélicoptères OH-58 Kiowa furent la cible de tirs provenant de l’île de Qaruh. Ils ripostèrent, et après plusieurs attaques, les pilotes virent des soldats irakiens faisant signe qu’ils se rendaient. Une section SEAL composite fut créée à partir d’éléments des USS Curts, Leftwich et Nichols et déposée par hélicoptères. A 17h07, l’enseigne SEAL John Pugh hissa les drapeaux koweïtien et US sur l’île. Qaruh fut la première partie du territoire koweïtien à être libérée.
Une mission de recherche de mines fut confiée à des SEAL qui utilisèrent pour ce faire un SEAL Delivery Vehicle (SDV). Le SDV est un mini-sous-marin « humide », qui oblige les SEAL à bord à porter un scaphandre de plongée. Entre le 30 janvier et le 15 février, six missions de recherche de mines furent menées dans le nord du Golfe Persique à partir de la barge koweïtienne Sawahil, l’équipage du SDV utilisant divers sonars pour détecter des mines à orins. Les zones fouillées couvraient 70 km². Les SEAL n’y détectèrent aucune mine23. Des SEAL participèrent également à la lutte antimines à bord d’hélicoptères de la Navy. Ces patrouilles aériennes cherchaient des mines flottantes, et quand elles en trouvaient, les SEAL sautaient des hélicoptères, nageaient jusqu’à la mine et y attachaient une charge explosive de démolition à retardement. Les SEAL détruisirent ainsi 25 mines flottantes ; les membres des unités Explosive Ordnance Disposal (EOD) de la Navy et les plongeurs-démineurs d’autres pays de la coalition détruisirent plus de 145 mines.
À partir de la fin 1990, un groupe de planification spéciale du CENTCOM forma des militaires koweïtiens aux opérations non-conventionnelles avec pour idée de les infiltrer ultérieurement au Koweït. Lorsque l’opération Tempête du désert commença, les Irakiens fermèrent les frontières. En conséquence, du 14 au 20 février, des SEAL formèrent 13 koweïtiens pour une infiltration maritime. Ils firent une répétition le 21 février et tentèrent d’infiltrer cinq Koweïtiens le lendemain sur une plage au sud de la ville de Koweït. Des nageurs SEAL allèrent reconnaître la côte puis ils escortèrent les Koweïtiens jusqu’au quai, mais ceux-ci ne purent établir le contact avec le comité de réception ; ils firent le signal demandant une extraction et furent récupérés à 500 m de la plage. L’examen de la plage après la guerre établit qu’il y avait des obstacles non-détectés et une concentration de troupes irakiennes plus élevée que prévue.
Pour l’offensive terrestre, la possibilité d’un débarquement amphibie avait été envisagée mais abandonnée car les plages koweïtiennes étaient trop bien défendues. Ces préparatifs furent cependant réutilisés pour leurrer les Irakiens en faisant croire que l’offensive arriverait partiellement de la mer. Du 29 janvier au 16 février 1991, les SEAL menèrent une dizaine d’opérations de reconnaissance dans les eaux koweïtiennes, en zodiac et parfois en nageant jusqu’aux plages, simulant les premières étapes d’un débarquement. Dans la nuit du 23 au 24 février, les SEAL de la Task Unit Mike sous le commandement du lieutenant Tom Deitz partirent de leur base de Ras-al-Mishab dans quatre embarcations High Speed Boats (HSB) pour mener la phase finale de l’opération de diversion sur la plage de Mina Saud. A sept miles au large de leur objectif, ils stoppèrent et utilisèrent des zodiacs pour s’approcher à 500 m de la plage, où six nageurs se mirent à l’eau. Chacun déposa une charge de 10 kg de C4 sur la plage. Ensuite, les zodiacs mouillèrent des bouées orange destinées à baliser un chenal. A 0h30, deux HSB foncèrent vers la plage en ouvrant le feu avec leurs mitrailleuses et lance-grenades. A 1:00, les charges explosèrent. Toutes ces actions persuadèrent les défenseurs irakiens que les nageurs avaient entamé des préparatifs pour un débarquement à Mina Saud. Cette opération était combinée à d’autres éléments dont la présence d’une forte flotte de débarquement dans le Golfe et à l’intensification des frappes aériennes sur les défenses côtières. Dans les heures qui suivirent, des éléments de deux divisions irakiennes firent mouvement vers Mina Saud.
Le 28 février 1991, les forces spéciales américaines, britanniques et françaises menèrent une opération simultanée pour libérer leurs ambassades dans la ville de Koweït. Une section de la 2nd Force Reconnaissance Company avait capturé l’ambassade US de sa propre initiative et rapporté qu’elle était sécurisée, mais l’opération fut maintenue. Un convoi terrestre formé de buggys Fast Attack Vehicles (FAV) des SEAL et de soldats du 3rd SFG encercla l’ambassade pendant qu’un assaut héliporté était mené par des bérets verts sur le bâtiment.
L’invasion
Une des conséquences immédiates des attentats du 11 septembre 2001 fit que les SEAL furent envoyés au Camp Doha, et ceux déjà présents à bord de navires de l’US Navy dans le golfe Persique et les eaux alentour, commencèrent à mener des actions d’arraisonnement et d’inspection (VBSS) des bateaux suspectés d’avoir des liens avec Al-Qaida ou de transporter des hommes du réseau terroriste. Les équipes 3 et 8 des SEAL arrivèrent des États-Unis pour prendre position à Oman sur l’île de Masirah, tête de pont des opérations en Afghanistan. Un des premiers problèmes auquel durent faire face les SEAL, fut le manque de moyens de locomotion adaptés pour conduire des missions de reconnaissance spéciale (Special reconnaissance ou SR) sur les terrains rocailleux d’Afghanistan. Après avoir emprunté et adapté des Humvees des Rangers, les SEAL avancèrent en Afghanistan afin de mener des SR là où s’installeraient par la suite le Camp Rhino dans le cadre de l’ Operation Enduring Freedom. Les premières étapes de cette opération étaient commandées par un officier SEAL, le vice-amiral Albert Calland.
La mission de reconnaissance spéciale dans la région de Camp Rhino dura pendant 4 jours, après quoi deux Combat Controllers de l’US Air Force exécutèrent un saut de nuit à haute altitude afin d’épauler les SEAL dans leur mission de guider les Marines de la 15th Marine Expeditionary Unit qui avaient pris le contrôle de la zone et établi une base opérationnelle avancée. Les SEAL continuèrent d’opérer des reconnaissances pour les Marines avant de repartir, après avoir passé 45 jours sur le terrain.
Un SEAL attaché au Special Boat Service britannique, Stephen Bass, fut présent à la mutinerie de Qala-e-Jangi et fut décoré de la Navy Cross pour ses actions pendant la bataille.
Les opérations suivantes des SEAL durant l’invasion de l’Afghanistan furent menées au sein de la Task Force K-Bar, une force opérationnelle multinationale d’opérations spéciales regroupant des SEAL, des Special Forces, des unités Special Tactics de l’Air Force ainsi que des forces spéciales venues d’Allemagne, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Canada, du Danemark, de Norvège et de Turquie, placées sous le commandement du capitaine (SEAL) Robert Harward. La Task Force K-Bar conduisit des opérations de combat dans le vaste complexe souterrain de Zhawar Kili, dans la ville de Kandahar et les territoires environnants, dans la ville de Prata Ghar ainsi que sur des centaines de milles de terrain rocailleux dans le Sud et l’Est de l’Afghanistan. En février 2002, un drone Predator de la CIA opérant dans la province de Paktia permit de repérer un important taliban, le mollah Khairullah Khairkhawa, alors qu’il quittait un immeuble dans un convoi. Les SEAL et des commandos danois du Jægerkorpset embarquèrent à bord d’hélicoptères Pave Low de l’US Air Force et capturèrent Khairkhawa sur la route moins de deux heures plus tard. Au cours des six mois, la Task Force K-Bar tua ou captura plus de 200 talibans et combattants d’Al-Qaida, et détruisit des dizaines de milliers de tonnes d’armes et d’équipements militaire.
Les infrastructures pétrolières irakiennes et Al Faw
Plusieurs jours avant le commencement de l’invasion de l’Irak, deux équipes à bord d’un SEAL Delivery Vehicle (SDV) Mk 8 mod 1 furent mises à l’eau depuis un Mark V Special Operations Craft (petit bateau rapide utilisé par les SWCC) dans le Golfe Persique. Leur objectif était la reconnaissance hydrographique des terminaux pétroliers appelés Mina Al Bakr Oil Terminal (MABOT) et Khawr Al Amaya Oil Terminal (KAAOT). Après s’être infiltrés sous les terminaux et avoir ancré leur SDV, les SEAL passèrent plusieurs heures à prendre des photos et à noter l’activité irakienne sur les deux plates-formes avant de retourner à leurs bateaux.
Le 20 mars 2003, les SEAL lancèrent ce qui fut la plus grande opération menée par les SEAL dans l’histoire, à partir de navires de la marine américaine, depuis la base navale Ras al-Qulayah et la base aérienne Ali Al Salem au Koweït, et dans le cadre d’une force mixte des SEAL, avec les Polonais du GROM et les britanniques des Royal Marines. Leurs cibles n’étaient pas seulement les plates-formes MABOT et KAAOT mais aussi l’arrivée de leurs tuyaux de pompage, ainsi que le port et la raffinerie de Al Faw. Chacune des forces devait être amenée par hélicoptère ou par bateau dans le périmètre des cibles, puis d’attaquer les installations principales. Les premières attaques eurent lieu au niveau des tuyaux de pompage de chacun des terminaux. Pour MABOT, la zone d’atterrissage prévue était couverte de fil barbelé, ce qui n’avait pas été rapporté par les renseignements, et les SEAL ainsi que les Royal Marines furent forcés de rester en vol stationnaire à quelques mêtres du sol. Les Britanniques, menés par un sergent, furent les premiers hors de l’hélicoptère suivis par les Américains, mais tous se trouvèrent immédiatement empêtrés dans les obstacles. Depuis cette position exposée, les SEAL et les Royal Marines commencèrent à essuyer le feu de la garnison de la plate-forme. L’atterrissage au niveau de KAAOT se fit dans des conditions similaires, puis les deux équipes se regroupèrent et prirent d’assaut les tuyaux de pompage, capturèrent les bâtiments principaux et plusieurs bunkers. Après avoir sécurisé les installations, un véhicule blindé irakien approcha de la position des SEAL. Le Combat Controller les accompagnant coordonna une frappe avec un avion A-10 de l’US Air Force qui détruisit le véhicule. Au total cinq irakiens furent tués et seize capturés.
L’assaut sur les plates-formes fut réalisé avec l’aide des SWCC (Special Warfare Combatant-craft Crewmen) qui emmenèrent les SEAL à bord de bateaux semi-rigide type Zodiac, pendant que d’autres SWCC utilisant des Mk V emmenèrent les hommes du GROM polonais. Les SEAL avaient pour objectif MABOT tandis que le GROM s’occupait de KAAOT. Deux jours avant le lancement de l’opération, les irakiens remplacèrent la garnison habituelle de MABOT par des troupes d’élites de la Garde Républicaine. Avec ce changement de dernière minute en tête, ajouté à la crainte que la Garde Républicaine fasse sauter la plate-forme pendant l’attaque, les SEAL décidèrent de changer leur plan afin de maîtriser rapidement toute opposition avant de sécuriser physiquement MABOT. Dès que l’attaque fut lancée, les forces de la Garde Républicaine commencèrent immédiatement à se rendre. Le GROM sur KAAOT rencontra la même réticence au combat de la part des irakiens, permettant aux deux plates-formes d’être prises sans perte humaine. Les inspections ultérieures de MABOT montrèrent que les forces irakiennes n’avaient pas amorcé leurs explosifs, n’ayant pas voulu détruire les installations.
L’attaque sur les positions irakiennes de la péninsule d’Al Faw consistait en une force SEAL utilisant des Desert Patrol Vehicles (DPV) au niveau de la raffinerie et du port, ainsi qu’une force importante de Marines du 5th Regimental Combat Team et de la 1st Marine Expeditionary Force attaquant les positions irakiennes plus au Nord, par les champs pétrolifères de Rumaila. Avant l’opération, les SEAL levèrent des objections à propos du risque de rencontrer un terrain impraticable pour les DPV, mais les renseignements indiquaient que le terrain au niveau de Al Faw devrait être praticable. Les équipes partirent et furent déposées avec leurs DPV par les hélicoptères mais leurs craintes furent confirmées quand le sol boueux et imbibé de pétrole rendit leurs véhicules inutilisables. Dorénavant à pied et encerclés par environ 300 soldats irakiens retranchés et des véhicules blindés, les SEAL demandèrent via leur Combat Controller l’appui de frappes aériennes. En coordination avec le soutien aérien rapproché, les SEAL traversèrent toutes les installations à pied, tout en combattant les forces ennemies présentes, jusqu’au coucher du soleil, avant d’être relevés par le 42 Commando des Royal Marines. Au total, plusieurs centaines d’Irakiens furent tués, 100 capturés et tous les véhicules blindés détruits.
Les planificateurs militaires de la coalition craignaient que les forces irakiennes en retraite puissent détruire le barrage hydro-électrique de Mukatayin, au Nord-Est de Baghdad, dans le but de ralentir l’avancée des troupes américaines. De plus, sa destruction priverait la zone alentour d’électricité et causerait une énorme inondation qui conduirait à la perte de civils irakiens. Une force mixte SEAL/GROM fut mise sur pied pour capturer le barrage. Ils furent transportés sur place par des hélicoptères MH-53 Pave Low de l’US Air Force. Les SEAL souhaitaient utiliser les DPV pour faire barrage à une éventuelle contre-attaque ainsi qu’à des bandes errantes de bandits iraniens qui avaient traversé la frontière et dépouillaient les villes irakiennes. Mais comme à Al Faw, les DPV furent inefficaces et ce fut la dernière fois que les SEAL les déployèrent en Irak.
Les SEAL et les éléments du GROM dorénavant à pied, descendirent en rappel depuis leurs hélicoptères et prirent immédiatement d’assaut le barrage. Les quelques forces de sécurité irakiennes présentes sur site se rendirent et, à l’exception d’un opérateur du GROM qui se brisa une cheville lors de l’attaque, l’opération se termina sans blessé. Après plusieurs heures de recherches dans le barrage afin de trouver de potentiels ennemis ou explosifs dissimulés, les SEAL avaient complètement sécurisé l’ouvrage et furent relevés plus tard par des éléments avancés de l’US Army.
Les SEAL ont ensuite participé aux opérations de contre-insurrection en Irak. Ces opérations étaient parfois intenses ; ainsi, lors d’un déploiement de six mois en 2006, Chris Kyle, un sniper du Charlie Platoon, SEAL Team 3 abattit 137 adversaires, à l’époque le plus grand nombre de « kills » de l’USSOCOM. En septembre 2006, le SEAL Michael A. Monsoor, fut tué en se couchant sur une grenade lors d’un accrochage dans le secteur de Ramadi pour sauver ses camarades. Il reçut la Medal of Honor à titre posthume et un destroyer de la classe Zumwalt portera son nom.
Musée
Le National Navy UDT-SEAL Museum est situé au 4400 North A1A, North Hutchinson Island, à Fort Pierce en Floride29.
Des stagiaires en plein exercice CQB pendant le SEAL Qualification Training armés de Mk.18 Mod 0 CQBR en décembre 2009.
L’entraînement des SEAL est très rigoureux, un des plus difficiles au monde parmi les forces spéciales. Le taux de recalés à chaque session est régulièrement de 70 à 80 %. La plupart des SEAL passent plus d’un an dans des séries d’environnements de formation avant de se voir attribuer le badge de Special Warfare Operator Naval Rating et le niveau Navy Enlisted Classification (NEC) 5326 Combatant Swimmer (SEAL) ou, dans le cas d’officiers de marine, l’appellation Naval Special Warfare (SEAL) Officer. Tous les SEAL doivent participer et sortir diplômés de leur 24 semaines à la "A" School, connue sous le nom de Basic Underwater Demolition/SEAL (BUD/S) school, une formation de base en parachutisme suivie du programme de 18 semaines du SEAL Qualification Training (SQT). Tous les marins entrants au SEAL s’entraînent parallèlement pour obtenir la qualification Hospital Corpsman et ceux choisis par le Naval Special Warfare Command doivent aussi suivre la formation de 57 semaines de United States Army Special Forces Medical Sergeant et obtenir par la suite le niveau NEC SO-5392 Naval Special Warfare Medic avant de rejoindre une équipe opérationnelle. Une fois sortis de l’environnement de formation classique, les SEAL entrent dans une nouvelle équipe, au début d’une rotation opérationnelle, et peuvent s’attendre à 18 mois de formation, entrecoupés de congés et autres repos avant chaque déploiement de 6 mois. Au total, entre le moment où un candidat SEAL entre au service de l’armée, et le moment où il finit son premier cycle de formation préalable au déploiement, il peut s’écouler plus de 30 mois pour que son entraînement soit complet et lui permette enfin son premier déploiement.
En 2008, l’US Coast Guard a annoncé que quatre volontaires (dont deux officiers) allaient être sélectionnés chaque année pour intégrer le cursus de formation des SEAL. S’ils réussissent, ils seront affectés dans un SEAL Team pendant cinq à sept ans puis ne reviendront servir dans leur corps d’origine que s’ils l’acceptent. De nombreux Gardes-côtes de toutes les spécialités ont exprimé leur intérêt mais l’on s’attend à ce que les candidats choisis soient ceux qualifiés en tant que nageurs de sauvetage. Ce sera la première fois que des personnels n’appartenant pas à l’US Navy seront admis à s’entraîner avec les SEAL. En mai 2010, les deux premiers officiers de l’US Coast Guard ont été brevetés et certifiés opérateur NAVY SEAL. À cette cadence, jusqu’en 2016, 28 membres de l’US Coast Guard pourraient ainsi intégrer une équipe SEAL.
Un SEAL portant son CAR-15 en 1987.
SEAL émergeant de l’eau pendant un entraînement aux tactiques militaires en 1986.
SEAL sur le sous-marin USS Toledo (SSN-769).
Le Naval Special Warfare Command a été créé le 16 avril 1987 sur la base navale de Coronado (Californie) avec pour mission de préparer les opérations spéciales navales, de mener la recherche et le développement de doctrines, de stratégies et de tactiques pour la lutte anti-terroriste, en héritant de la tradition des Seabees, le travail en équipes et les improvisations heureuses.
Le Naval Special Warfare Command est organisé selon la configuration suivante :
Naval Special Warfare Group 1 : Équipes SEAL 1, 3, 5, 7 ;
Naval Special Warfare Group 2 : Équipes SEAL 2, 4, 8, 10 ;
Naval Special Warfare Group 3 : Équipe SEAL Delivery Vehicle 1 ;
Naval Special Warfare Group 4 : Équipes Special Boat 12, 20, 22 ;
Naval Special Warfare Group 11 : Équipes SEAL 17, 18 (anciennement Operational Support Teams 1, 2)
Le nombre total de SEAL assignés au Naval Special Warfare Command est d’approximativement 2 000 sur un effectif total de 6 500. Environ la moitié du contigent de SEAL est basé à la Little Creek Naval Amphibious Base et la Dam Neck Annex à Virginia Beach en Virginie. Les autres se trouvent au quartier général de la Naval Amphibious Base Coronado en Californie ou avec le SDVT-1 à Pearl Harbor à Hawaï.
Les équipes SEAL (SEAL Teams) sont réparties en deux groupes : le Naval Special Warfare Group One (NSWG-1) et le Naval Special Warfare Group Two (NSWG-2), placés sous la tutelle du Naval Special Warfare Command, basé à Coronado en Californie. Depuis 2006, il y a huit équipes SEAL, portant les numéros 1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, et 10. Le SEAL Team 6 est une équipe spécifique, attachée au Joint Special Operations Command (JSOC), et également connue sous le nom de Naval Special Warfare Development Group.
Les équipes portant un numéro impair sont affectées au NSWG-1 à Coronado sur la côte Ouest des États-Unis, et celles aux numéros pairs sont sous les ordres du NSWG-2 sur la base navale de Little Creek en Virginie, sur la côte Est.
Il existe également une équipe spécialisée dans la mise en œuvre des mini-sous-marins SEAL Delivery Vehicle appelée SEAL Delivery Vehicle Team ONE (SDVT-1), qui est affectée au NSWG-3 et qui opère également un détachement à Little Creek.
Insigne Équipe Nombre de sections QG
SEAL-TEAM1.jpg SEAL Team 1 6 sections Coronado en Californie
SEAL-TEAM2.jpg SEAL Team 2 6 sections Little Creek en Virginie
SEAL-TEAM3.jpg SEAL Team 3 6 sections Coronado en Californie
SEAL-TEAM4.jpg SEAL Team 4 6 sections Little Creek en Virginie
SEAL-TEAM5.jpg SEAL Team 5 6 sections Coronado en Californie
Seal team-6 Naval Special Warfare Development Group.jpg SEAL Team 6
Naval Special Warfare Development Group Organisation spécifique en escadrons36 Dam Neck en Virginie
SEAL-TEAM7.jpg SEAL Team 7 6 sections Coronado en Californie
SEAL-TEAM8.jpg SEAL Team 8 6 sections Little Creek en Virginie
SEAL-TEAM10.jpg SEAL Team 10 6 sections Little Creek en Virginie
L Delivery Vehicle Team 1 4 sections[réf. nécessaire] Pearl Harbor, Hawaï
Chaque équipe SEAL est commandée par un commander (O-5, grade équivalent à capitaine de frégate), et possède normalement un élément d’état-major et trois SEAL Troops (SEAL TP). Chaque SEAL Troop comprend un élément de commandement, composé lui-même d’un chef de groupe (O-4)[réf. nécessaire], d’un sous-officier en chef (E-8), d’un officier responsable des opérations (O-2/3) et d’un premier maître d’opérations (E-6/7) , et deux SEAL Platoons (sections) comprenant 3 officiers et 12 à 14 sous-officiers SEAL.
Les sections sont appelées de manière alphabétique de Alpha Platoon à Foxtrot Platoon. Une section SEAL comprend un officier responsable (OIC), généralement un lieutenant (O-3), un officier responsable en second (AIOC), généralement un O-2, un chef de section (E-7), un maître principal (LPO) et d’autres hommes allant du E-6 au E-4 (la plupart étant E-5). Occasionnellement, il y a un "troisième O", un O-1 lors de son premier déploiement opérationnel. Ce qui fait que la section comprend 3 officiers et 13 membres spécialisés. Les principaux "leaders" dans la section et le groupe sont l’officier responsable et le chef en second spécialisé (Chef/Chef principal). La section SEAL est divisée en deux escouades (squads), chacune commandée par un des officiers.
Le personnel d’une section SEAL est qualifié plongeur, parachutiste, et artificier, et formé aux tactiques de petites unités et aux opérations maritimes. Les hommes de rang se voient affecter une ou plusieurs spécialité parmi les sept suivantes : renseignement, plongée, transmissions, premier lieutenant (véhicules terrestres et maritimes), matériel (armes, munitions, optiques), opérations aériennes (rappel, parachutes) et médical.
Les compétences de base dans un groupe sont : le tir de précision, les communications, le génie maritime, l’appui aérien rapproché, brancardier, éclaireur/navigateur, interrogateur, conducteur principal/navigateur, opérateur en armes lourdes, l’exploitation des sites sensibles, la maîtrise en opérations aériennes, l’escalade, le pilotage de pointe/navigation, le déminage, la surveillance technique et les opérations spéciales avancées
Les SEAL Teams fonctionnent sur un cycle de 2 ans à quatre étapes : un an d’entraînement individuel puis collectif, 6 mois de préparation au déploiement et 6 mois de déploiement. Lors des deux dernières phases, les SEAL Teams reçoivent le contrôle opérationnel des éléments d’appui et de soutien, formant un Naval Special Warfare Squadron (NSWRON, escadron d’opérations spéciales navales). Les éléments d’appui comprennent un détachement de soutien en matière de renseignement, un détachement de contrôle aérien tactique et d’autres moyens de forces spéciales, de la flotte ou interarmées. Les éléments de soutien peuvent comprendre un détachement de Seabee, un détachement mobile de transmissions ou des militaires affectés temporairement. Un NSWRON peut former une ou plusieurs Naval Special Warfare Task Unit à un NSW Task Group, une Special Operations Task Force (SOTF), une Task Force ou autre unité expéditionnaire ad hoc.
sources wikipedia
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