mardi 11 septembre 2007, par
Le SAS (abréviation de Special Air Service) est une unité de forces spéciales des forces armées britanniques, créée en 1941 par le lieutenant David Stirling avec des volontaires britanniques. Cette unité s’est fait connaitre pendant la Seconde Guerre mondiale pour des raids menés derrière les lignes allemandes en Afrique du Nord.
Dissoute après la guerre, l’unité a été recréée au Royaume-Uni dans les années 1950. En 2007, elle existe toujours et est considérée par les spécialistes comme l’une des références mondiales en matière de forces spéciales et d’unité de contre-terrorisme.
Sa devise est : « Who Dares Wins » (Qui ose gagne).
En 1941, pendant la guerre des Britanniques contre l’Afrika Korps commandé par Erwin Rommel en Afrique du Nord, un jeune lieutenant écossais propose de former une nouvelle unité destinée à frapper l’ennemi sur ses bases arrières (aérodromes et ravitaillement, entre autres). Constituée de petites unités de commandos, elle ferait montre d’agilité et de précision. Au départ, ce projet ne fait guère l’unanimité au sein de l’état-major. Le peu d’hommes demandés, ainsi que la détermination de Stirling et de son adjoint Paddy Mayne viennent à bout des dernières réticences.
La Special Air Service Brigade s’installe donc sur la base de Kabrit, sur les bords du canal de Suez et est constituée d’une soixantaine d’hommes qui forment le L Detachment.
Après des raids menés en collaboration avec le Long Range Desert Group commandé par David Lloyd Owen, où les hommes du SAS font sauter des avions sur les aérodromes italiens et allemands (24 avions à Tamet le 14 décembre 1941, 37 avions le 20...), le haut commandement britannique applique à plus grande échelle l’idée de Stirling, et commence à réfléchir sérieusement à l’utilisation de ce nouvel atout. Chaque raid effectué permet de mettre hors d’état de nuire plus de 20 appareils et d’endommager les aérodromes plus efficacement que les bombardiers, avec un moindre coût en hommes (en comptant tout de même les pertes évidentes dues à l’ennemi et au désert)
Très tôt après avoir commencé ses opérations, Stirling se rendit compte que les hommes dont il aurait besoin devraient être formés aux actions commandos. Mais il disposait de peu de temps et prit des hommes qui avaient déjà une formation avancée. En Egypte, il y avait des parachutistes français, plus assez nombreux pour remplir des missions, mais qui ne demandaient qu’à participer à l’effort commun, et qui avaient déjà participé à des opérations de destruction en France, comme la destruction de la centrale de Pessac (mai 1941). Stirling demanda donc à ses supérieurs que les Français lui soient rattachés.
Mais cette unité de Français libres ne dépendait pas du commandement britannique. Stirling prit donc sur lui de demander directement au Général de Gaulle la « permission » de lui emprunter ces quelques hommes.
Au début, de Gaulle refusa qu’une seule partie de ses troupes soit placée sous commandement direct d’un officier britannique dans une unité britannique. Selon les témoins, Stirling, furieux, aurait dit en anglais : « Il est aussi têtu qu’un officier anglais ! »
De Gaulle, comprenant alors que celui-ci était écossais, aurait fait volte-face et lui aurait souhaité bonne chance pour la suite des opérations.
En janvier 1942, la 1re compagnie de chasseurs parachutistes du capitaine Georges Bergé est envoyée à Kabrit. À la recherche de parachutistes pour renforcer sa brigade, Stirling intègre les Français libres, qui forment le French Squadron du SAS ; les premiers sticks français ou franco-britanniques sont engagés dès fin mai 1942. Un raid est mené contre l’aérodrome de Candie-Héraklion en juin 1942.
Devant les attaques du SAS, des gardes sont placés sur les aérodromes pour protéger les avions, empêchant les hommes du SAS de poser leurs bombes. Aussi Stirling équipe-t-il la brigade de jeeps munies de 3 à 5 mitrailleuses chacune, avec lesquelles il lance des attaques surprises qui leur permettent d’avoir momentanément une puissance de feu supérieure à l’ennemi et de détruire les avions, avant de s’enfuir dans le désert. À Sidi Hanneisch (juillet 1942), 18 jeeps détruisent une trentaine de Heinkel 111.
Malgré l’échec du raid contre le port de Benghasi (les forces impliquées étaient trop nombreuses selon les critères SAS) et la capture de son chef lors d’une mission en Tunisie, le SAS gagne le droit de continuer le combat sur le front européen après le débarquement des Britanniques et des Américains en Afrique du Nord. De plus, même si Bergé fut capturé peu de temps après Stirling, et que les SAS d’Afrique du Nord furent décimés, l’idée d’un corps cosmopolite était acquise.
La SAS Brigade, malgré la capture du lieutenant-colonel Stirling, forme un corps intégré dans les plans de l’état-major. L’unité, placée sous les ordres du général de brigade Roddy Mc Leod, compte désormais 4 régiments et une compagnie.
Les SAS ont fait la preuve de leur efficacité et ils sont connus de l’état-major allemand. Hitler avait lui-même émis un ordre, fin 1942, afin que tous les commandos qui tombaient entre les mains de ses soldats soient considérés comme des espions et fusillés séance tenante :
« Ces hommes sont dangereux, il faut les abattre. Je rendrai responsables devant le Conseil de guerre tous les chefs de corps et officiers qui n’exécuteront pas cet ordre. Adolf Hitler »
La Brigade est alors formée de deux régiments britanniques : le 1st SAS aux ordres de Paddy Mayne et le 2nd SAS aux ordres de Brian Franks. Elle comprend également deux bataillons français placés respectivement sous le commandement du capitaine Pierre Château-Jobert alias "Conan" pour le 3rd SAS / 3ème RCP et du commandant Pierre Bourgoin pour le 4th SAS / 2ème RCP. Enfin, un escadron belge, le 5th SAS, dirigé par le capitaine Eddy Blondeel. Chaque régiment comprend 40 « sticks » (groupes de 10 hommes).
La brigade SAS est employée sur le front européen dès le débarquement pour des missions d’ordre stratégique. Ainsi, parmi les premières troupes alliées de l’opération Overlord, des membres du 4e SAS sont parachutés le 6 juin vers 00h30 en Bretagne afin de harceler les moyens de communication et empêcher des renforts d’atteindre la tête de pont en Normandie.
De même, toujours dans la nuit du 5 juin, des sticks du 1st SAS sont largués dans le Morvan dans le cadre de la mission Houndsworth et dans la Vienne (mission Bulbasket). Dans les semaines qui suivent, les autres régiments sont déployés en France derrière les lignes ennemies afin de harceler les Allemands en retraite après les débarquements en Normandie et en Provence.
Théâtre le plus important de l’engagement des SAS en France, la Bretagne comptait à la veille du débarquement de nombreuses troupes qui pouvaient renverser le cours de la bataille de Normandie. Les Alliés, soucieux de fixer ces troupes, envoyèrent donc les SAS qui, aidés de la Résistance bretonne, devaient harceler l’ennemi et l’obliger à rester sur place. Dans la nuit du 5 juin, 4 sticks précurseurs (35 hommes du 4th SAS) reprennent contact avec le sol français, devenant ainsi les premiers soldats alliés de l’armée regroupée pour Overlord à poser le pied en France. Ainsi, dans le cadre de la mission Dingson, les sticks des lieutenants Marienne et Déplante sont parachutés près de Plumelec et Lilléran dans le Morbihan. Ils perdent ce soir-là leur premier homme, le caporal Émile Bouetard, l’un des premiers morts d’Overlord. Plus au Nord, dans le cadre de la mission Samwest, les lieutenants Botella et Deschamps et leurs hommes tombent en bordure de la forêt de Duault où ils installent une base.
Rapidement le contact est pris avec la Résistance bretonne. Les maquisards sont nombreux, certes, mais mal encadrés, mal formés et quasiment sans matériel. Les SAS prennent donc en mains l’instruction ainsi que l’approvisionnement en armes, tout en menant des actions de sabotage visant les moyens de communications, de ravitaillement et de déplacement des Allemands. Dans les forêts bretonnes, très bien adaptées aux besoins des maquisards, les Allemands se sentent en danger et ne se déplacent plus qu’en fortes colonnes, peu discrètes mais plus sûres. Cela permet alors de mieux surveiller ces déplacements et de demander l’intervention de l’aviation alliée.
Le commandement allemand décide de réagir, car il craint l’ouverture d’un second front en Bretagne après celui de la Normandie. La Gestapo, la Milice et des éléments russes « blancs » de la Wehrmacht sont déployés et montrent qu’ils sont capables de tout pour retrouver les parachutistes et les résistants soutenu par la population civile.
Les deux bases de commandement des groupes SAS, la forêt de Duault (Côtes-d’Armor) et le village de Saint-Marcel (Morbihan) sont attaquées à quelques jours d’intervalle. Mais les Allemands, malgré des pertes sévères, ne parviennent pas à encercler ces bases, et obtiennent uniquement la dispersion des combattants.
Les SAS (qui sont alors près de 400) sont répartis au sein des différents bataillons FFI où ils servent d’instructeurs. Par radio, d’importantes quantité d’armes et de matériel sont demandées et permettent d’armer plusieurs milliers d’hommes. Début août, lorsque les Américains entrent en Bretagne, l’ordre d’insurection générale est donnée ce qui facilite la progression des unités blindées et la libération de la région.
Les SAS payèrent cher cette efficacité : 77 tués, 197 blessés sur 450 engagés (sans parler des pertes de la Résistance).
Fin juillet et dans le courant du mois d’août, le 3rd SAS intervient en Vendée, dans le Finistère, le Limousin, les Monts du Lyonnais et en Saône-et-Loire. Les opérations se poursuivent ensuite sur la Loire (Opération Spencer), et certains SAS prennent part à la libération de Paris. Au cours de l’hiver 1944, les SAS sont envoyés d’urgence dans les Ardennes belges (mission Franklin). Le 3rd SAS et le 4th SAS opèrent ensuite début avril 1945 aux Pays-Bas lors de l’opération Amherst.
À la fin de la guerre, la brigade SAS fut démantelée. Elle renaquit de ses cendres, à la fin des années 1950, afin de contrer la guérilla communiste malaise, tout en empêchant que la décolonisation de ce pays ne provoque l’établissement d’un gouvernement communiste. Il s’agit d’un exploit que les Américains, avec plus d’hommes et de matériel, n’arrivèrent pas à faire au Viêt Nam.
Les unités SAS ont été dissoutes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais le conflit avec les guérilleros communistes dans les jungles malaises conduit à la création des Malayan Scouts (SAS) en 1950, puis en 1951 du 21st SAS Regiment sur la base d’un régiment territorial Artists’ Rifle. Il sera suivi l’année suivante du 22nd SAS Regiment, puis du 23rd Regiment en 1959. Après des succès restés discrets en Malaisie, les SAS opèreront contre d’autres guérillas anticoloniales ou communistes : au sultanat d’Oman en 1958-1959, à Brunei pour assister le sultan de Bornéo en 1962 et en 1963 contre le CCO (Clandestine Communist Organisation), de 1970 à 1976 à nouveau à Oman, ainsi qu’au Kenya et au Yémen...
Les SAS ont également été engagés contre les indépendantistes irlandais à partir des années 1970. Officiellement, c’est en 1976 que la première unité de SAS est déployée en Irlande du Nord, mais on soupçonnait que d’autres avaient déjà agi sur ce théâtre d’opérations avant même le début des troubles importants entre les communautés protestante et catholique, ayant pour point de départ le Bloody Sunday du 30 janvier 1972, où des militaires britanniques avaient tué 14 personnes participant à une manifestation pacifique.
En réalité, la première apparition du SAS en Ulster date de 1969. Les rues de Londonderry ou de Belfast sont un environnement bien différent de ceux d’Asie, où les SAS vont effectuer des opérations correspondant peu à la déontologie du policier britannique. À leur décharge, ils affrontent des cibles ayant souvent une puissance de feu importante et, surtout, la nette volonté de s’en servir. Les SAS vont surtout pratiquer les « embuscades sur renseignement », des éliminations ciblées de personnes importantes. Celles-ci seront stoppées en 1978 suite à des « bavures » où deux civils, puis une adolescente de 16 ans, ont trouvé la mort. Les SAS se recentrent sur des missions moins controversées (s’occupant notamment des arrestations d’individus armés et dangereux), mais ils reprennent les « embuscades sur renseignement » après la mort d’un officier du G squadron lors d’une intervention en janvier 1980. La dernière action connue de ce type date de 1991.
Suite à la catastrophique prise d’otages des Jeux Olympiques de Munich en septembre 1972, les forces occidentales ont pris en compte la menace du terrorisme de diverses manières, soit en créant des unités antiterroristes (GIGN en France, GSG 9 en Allemagne), soit en formant des unités déjà existantes à l’antiterrorisme. C’est cette dernière solution qui fut retenue au Royaume-Uni, les SAS étant les plus aptes à ce genre de mission.
Entre autres entraînements, les hommes étaient toujours formés au tir à l’arme de poing depuis 1966, alors que le A squadron avait fait face à la guérilla urbaine à Aden. Sur la base de cet apprentissage fut constitué le principe du CRW Wing (Counter-Revolutionary Warfare Wing). Cette escouade est une unité séparée des squadrons, qui est constituée d’instructeurs expérimentés formant les SAS et développant les tactiques à mettre en œuvre. En 1972, le CRW ne comprenait qu’une petite équipe de quatre instructeurs et officiers dont la mission était de diriger la formation d’un détachement d’une vingtaine d’hommes.
En fait, chacun des Sabre Squadron du 22nd SAS Regiment est chargé à tour de rôle de l’alerte antiterroriste pendant une période de six mois, incluant une période de transition de quatre à six semaines pendant lesquelles l’engagement est remis au squadron suivant, qui reçoit le nom de Pagoda Troop pendant ces six mois. Deux opérations majeures dans les années suivantes allaient impliquer le 22nd SAS Regiment :
* Opération Magic Fire : Il s’agit de libérer les otages détenus à l’intérieur d’un avion de ligne. Cette opération du GSG 9 le 13 octobre 1977 impliqua deux opérateurs des SAS, le sergeant Barry Davies et le major Alastair Morrison. Ils s’occupèrent de poser les charges explosives pour ouvrir les portes de l’avion détourné et fournirent aux Allemands les grenades flashbang qui permirent la réussite de l’opération.
* Opération Nimrod : il s’agit de libérer du personnel de l’ambassade d’Iran pris en otage le 30 avril 1980. La Pagoda Troop du Squadron B est intervenue simultanément par plusieurs fenêtres (en rappel depuis le toit) et entrées du bâtiment, avec un très bon résultat au vu de la faible expérience et des moyens disponibles à l’époque : les soixante SAS ont libéré dix-huit des dix-neuf otages, dont deux blessés, tout en tuant cinq terroristes et en faisant prisonnier le sixième, sans perte.
Un autre champ d’action important est situé sur les îles Malouines (ou Falklands pour les Britanniques), dont le conflit en 1982 oppose l’Argentine, pays militairement puissant, au Royaume-Uni pour la souveraineté des Malvinas.
Les commandos de sa majesté y jouent un rôle important, en parallèle aux SBS, dans des missions de reconnaissance, de sabotage et d’appui aux troupes, en particulier avec leurs tireurs d’élite qui neutralisent la résistance ennemie à longue distance.
Lors d’une reconnaissance rapprochée, une patrouille du Squadron G restera en observation « à proximité immédiate » de troupes argentines pendant 26 jours d’affilée. Des raids sont également effectués, notamment contre l’aérodrome de Pebble Island dans la nuit du 14 mai 1982 où les SAS (infiltrés et exfiltrés par hélicoptères Sea King) détruisent le radar de la base (qui était leur objectif principal) et quelques 14 avions argentins (des Pucaras d’attaque légère), grâce aux informations d’une reconnaissance faite dans la nuit du 11 au 12 mai.
Bien que cette guerre n’ait touché que les îles Malouines, un raid fut envisagé contre l’aéroport, sur le continent américain, d’où opéraient les Super-Étendard de la marine argentine, lesquels étaient armés de missiles Exocet qui représentaient une grande menace pour la flotte britannique. En effet, ils avaient coulé le destroyer HMS Sheffield et le porte-hélicoptères HMS Atlantic Conveyor (avec 4 hélicoptères Chinook, 15 Wessex et de l’équipement lourd, retardant et compliquant les opérations de débarquement prévues sur les îles).
Le raid prévu était calqué sur celui d’Entebbe en 1976 : deux gros-porteurs C-130 Hercules devaient débarquer un squadron ayant pour mission de détruire la base et de s’exfiltrer à pied vers le Chili par une marche de 80 km. Ce raid, jugé suicidaire par les SAS, ne fut jamais mené, car il signifiait perdre un squadron entier, ce que les Britanniques ne pouvaient se permettre.
La plus grosse perte est celle du 18 mai 1982 où eu lieu la mort de 18 SAS sur 30 soldats britanniques tués lors du crash d’un hélicoptère Sea King (un oiseau ayant été aspiré dans un moteur) effectuant un transbordement depuis le porte-avions Hermes.
En 1988 intervient une restructuration indirecte lorsque le ministère de la Défense britannique crée une structure de commandement unifiée pour ses forces spéciales nommé DSF (Directorate of Special Forces), inspiré du modèle américain, le United States Special Operations Command créé quelques mois auparavant.
Les SAS s’illustrent aussi pendant la guerre du Golfe. Trois équipes de SAS « débarquent » en civil dès août 1990 à Koweït City lors d’une escale technique du vol commercial British Airways BA 149 en partance pour Kuala Lumpur (Malaisie). Les hommes ne se font pas remarquer, quittent l’aéroport comme de simples passagers et se dispersent dans la capitale, d’où ils organiseront la résistance koweïtienne. Les résultats de cette mission sont inconnus, éclipsés par la partie « CNN » de l’opération Tempête du désert et les actions directes des SAS.
Ceux-ci, à bord de Land Rover puissamment armées, réitèrent leurs exploits de la Seconde Guerre mondiale en semant l’enfer dans le désert irakien. Leurs missions comprennent l’observation et l’attaque de points importants du désert (postes de commandement en particulier), puis le quadrillage du désert à la recherche des lanceurs mobiles de missiles Scud lancés sur Israël et l’Arabie saoudite.
Un groupe de huit opérateurs du squadron B, nommé Bravo 2-0, reçut pour mission de localiser une zone de lancement de missiles Scud, de surveiller la route proche reliant Bagdad à la Jordanie - qui était la principale voie de ravitaillement de l’Irak, - d’en couper le trafic et de neutraliser toute activité ennemie dans la zone. Cette équipe fut repérée par un jeune berger irakien qui donnera l’alerte le deuxième jour de la mission. Se repliant, pourchassés par l’ennemi, la patrouille se scinda en deux groupes, un de cinq hommes et un de trois. Trois membres furent tués et quatre autres furent capturés.
Le dernier, Chris Ryan, laissé pour mort, réussit à marcher pendant huit jours dans le désert jusqu’à la frontière syrienne, souvent en plein jour et à la vue de l’ennemi. Ryan reçut la médaille militaire pour son acte incroyable. Depuis son départ des SAS en 1994 après dix ans de service, Chris Ryan a écrit une succession de livres à succès dont Land of Fire, et participé comme conseiller aux jeux vidéo Project IGI et IGI 2 : Covert Strike.
Les SAS furent aussi présent dans la guerre en Bosnie-Herzégovine dès novembre 1992, diverses unités prenant place en plusieurs endroits du pays. Il n’y eu pas de participation au combats, mais il faut noter toutefois qu’un squadron entier fut infiltré au cœur de Sarajevo en mai 1995 pour une opération visant à libérer une trentaine de soldats britanniques retenus en otages par les forces serbes de Bosnie-Herzégovine.
L’opération ne fut pas menée en raison de la libération anticipée de ces soldats quelques jours plus tard. La guerre terminée, les SAS restent dans le pays un certain temps, remarqués par des missions concernant l’arrestation de six Serbes accusés de crimes de guerre en 1996-1997.
Des opérateurs des SAS reviendront dans les Balkans lors de la guerre du Kosovo en 1999, pour des missions dont le contenu reste secret, bien qu’il soit certain qu’ils aient eu pour mission le guidage de frappes aériennes. Un d’entre eux périt au combat durant ces opérations
Entre-temps, en 1997, les SAS furent aussi de très bon conseillers lors de la prise d’otages à l’ambassade japonaise de Lima au Pérou, qui eu lieu du 18 décembre 1996 au 23 avril 1997, date de l’assaut des forces spéciales péruviennes qui libérèrent les otages.
On sait aujourd’hui que les « forces spéciales péruviennes » qui donnèrent l’assaut par un tunnel creusé sous l’ambassade étaient composées des opérateurs du SAS de la Pagoda Troop, pendant que des D-Boys de la Delta Force et des forces spéciales péruviennes lançaient un assaut frontal de diversion.
Les otages, et probablement quelques terroristes capturés, furent remis aux soldats péruviens qui purent se vanter du mérite de « leur » opération face à la presse internationale, puisqu’à ce moment-là les SAS étaient déjà dans un avion militaire les ramenant à leur base, à Hereford.
* L’Afghanistan :
Les SAS furent largement engagés dans la guerre d’Afghanistan. Deux squadrons entiers (environ 100 hommes) du SAS lancèrent une attaque, fin novembre 2001, sur un point d’appui d’Al-Qaïda près de la frontière pakistanaise. L’opération TT constitue la plus grande mission du régiment depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette mission, qui aurait pu (comme l’espéraient les services de renseignement) déboucher sur la capture ou la mort d’Oussama ben Laden, est racontée en détail.
En quatre heures de combat, les SAS tuèrent 73 ennemis, tout en ne subissant que des blessures légères. Un autre assaut mené par 80 hommes des squadrons A et G eut lieu au mois de décembre contre un camp d’entraînement d’Al-Qaïda dans le sud de l’Afghanistan, pendant lequel quatre SAS furent blessés (dont un amputé à la cheville) et une douzaine de combattants ennemis tués.
À chacune de ces deux missions, les SAS étaient soutenus par un important appui aérien. Après avoir reconsidéré l’opération, les SAS s’aperçurent que n’importe quelle unité d’infanterie aurait pu être engagée pour une telle mission. En 2006, les SAS se plaignent d’ailleurs d’avoir été dans le passé récent trop employés pour des missions non-spéciales.
* L’Irak : la participation britannique à la guerre en Irak depuis 2003 inclut aussi celle des régiments SAS. Les missions sont proches de celles de 1991 : l’une d’elle concerne, fin janvier 2003, la reconnaissance par des hommes du 22nd SAS Regiment et de la Delta Force (déposés par un hélicoptère Chinook ayant décollé de Azraq al-Shishan, en Jordanie) de plusieurs sites de missiles Scud repérés par satellites, pour déterminer s’il s’agissait de véritables lanceurs ou de leurres, et la surveillance de plusieurs postes de commandement irakiens. Fin mars 2003, des opérateurs du même régiment et des « collègues » du SASR (SAS Regiment) australien attaquèrent un centre de stockage suspecté de contenir des « armes de destruction massive » situé à 320 km à l’ouest de Bagdad, et de deux bases aériennes référencées H2 et H3.
Les SAS Regiments sont actuellement au nombre de trois :
* le 21 SAS (Artists’ Volunteer) Regiment (Reserve) basé à Londres
* le 22 SAS Regiment, basé à Stirling Lines près d’Hereford
* le 23 SAS (Volunteer) Regiment (Reserve), basé à Birmingham
Le 22, le plus célèbre, est d’active (appartenant à l’armée régulière), alors que les deux autres sont de réserve (Territorial Army). Ils sont soutenus par un flight de l’Army Air Corps et deux squadrons du Royal Corps of Signals, composés de personnels ayant ou n’ayant pas suivant l’entraînement des SAS.
Les SAS Regiments se divisent en saabre squadrons, plus souvent simplement appelés squadrons (que l’on peut traduire en « escadrons », terme d’aviation qui désigne des unités équivalentes à des compagnies d’infanterie).
Le 22nd SAS Regiment est formé de quatre saaber squadrons numérotés A, B, D et G, et d’unités de soutien :
* le 264th (SAS) Signals Squadron,
* le L detachement (ancien R squadron, réserve pour combler les pertes bien qu’assignée à la Territorial Army),
* la R Troop (réserve pour combler les pertes parmi les hommes des transmissions),
* l’ASU (Army Surveillance Unit), un squadron de logistique,
* le CRW Wing
* des unités chargées de la planification opérationnelle, de l’instruction, du renseignement et de l’administration, le tout commandé par un squadron d’état-major.
Les spécialités tactiques (ou spécialités de mise en œuvre), dont dépendent les moyens par lesquels est mis en place l’unité, influent directement sur l’organisation des squadrons. Chaque squadron est en effet lui-même formé de quatre troops (sections) ayant chacune une spécialité tactique :
* la Boat Troop, spécialisée dans les infiltrations aquatiques (kayak, embarcations rapides, etc.) et subaquatiques (mini-sous-marins, nageurs de combat)
* la Mountain & Arctic Troop, chargée des opérations en terrains montagneux et en saisons hivernales
* la HALO Troop, formée de chuteurs opérationnels qui, malgré le nom de la troop, maîtrisent aussi bien les techniques HALO que HAHO
* la Mobility Troop, spécialisée en terrain désertique et en mobilité motorisée
Le squadron d’état-major peut puiser dans ces différentes sections pour réaliser au mieux une mission. Par exemple, il aligne un squadron de renseignement pour localiser un lieu où serait retenu des otages. Une fois les renseignements obtenus, une intervention des spécialistes du parachutisme complète l’opération.
Ce type de structure a par la suite été copié par d’autres forces spéciales, par exemple le KSK allemand, dont chacune des quatre compagnies commandos sont divisées en quatre sections spécialisées :
* infiltrations terrestres,
* techniques parachutistes,
* opérations aquatiques,
* combats en conditions climatiques extrêmes.
De même, le 13e RDP français a subi une réorganisation au début des années 2000. Il est maintenant composé de quatre escadrons spécialisés respectivement dans les infiltrations aquatiques et subaquatiques, les opérations en montagne et hiver, les opérations en terrains désertiques et mobilité motorisée, et en opérations dans la 3e dimension, c’est-à-dire toute opération qui s’effectue en hauteur, tels saut en parachute et escalade. Il est à noter que le 13e RDP français préfère regrouper les spécialités tactiques directement dans les escadrons, ce qui fait qu’il n’est pas nécessaire - contrairement aux SAS et au KSK - de regrouper les troops, les sections de chaque escadron ou la compagnie pour les opérations.
À plus petite échelle, la troop est composée de groupes de combat de base, appelés patrols, qui regroupe quatre membres. La composition de ces patrols dépend des spécialités techniques, c’est-à-dire de la spécialité de chaque membre. Il y a quatre spécialités techniques :
* médecine militaire
* démolition-explosifs
* transmissions
* linguistique
La maîtrise d’une seconde spécialité par les hommes est officiellement « encouragée », mais n’est pas une condition indispensable pour pouvoir effectuer une longue carrière dans le régiment, à l’image des « bérets verts » américains. D’ailleurs, ces spécialistes effectuent fréquemment des échanges avec leurs homologues des autres pays. Bon nombre de SAS spécialisés en médecine ont été formés à la United States Army Academy of Health Sciences de Fort Sam au Texas.
Au XXIe siècle, le SAS fait à la fois office de force spéciale militaire et de groupe d’intervention anti-terrorisme. Un positionnement assez rare, puisqu’habituellement ces deux tâches sont remplies par des unités distinctes.
En tant que force spéciale militaire, les SAS font
* de la reconnaissance en territoire ennemi,
* de l’observation d’unités adverses et la surveillance de zones stratégiques,
* des missions de types « commandos » (recherche et destruction d’objectifs-clés dans le dispositif de l’adversaire, par exemple),
* de la capture de chefs de guerre ennemis,
* des embuscades et du harcèlement,
* etc.
En ce qui concerne l’anti-terrorisme, c’est :
* la libération d’otages,
* l’infiltration de groupes terroristes,
* la surveillance de sites stratégiques ou menacés par une action terroriste,
* la « neutralisation » des terroristes réfugiés (comme ceux de l’IRA). Dans ce cas, ils agissent souvent en pays étranger.
La formation dure environ deux ans, laquelle transforme une recrue en un SAS parfaitement prêt au combat.
La sélection des recrues aptes à postuler au SAS, elle, dure environ six mois et consiste en une série de tests de « dégrossissage » avec un taux d’échec d’environ 90 %. Après cette première élimination, les futurs SAS suivent un deuxième programme où ils reçoivent une formation sur les armements britanniques et étrangers, qu’ils seront amenés à utiliser (ou à subir), et effectuent un séjour en jungle.
Au cours de cette deuxième phase, les recrues suivent un stage SERE (abréviation de « Survival, Evasion, Resistance, Escape », que l’on peut traduire par « survie, évitement, résistance et fuite ») de trois semaines comprenant un interrogatoire de 24 heures. Lors de la formation proprement dite, le futur SAS apprend une spécialité tactique et une spécialité technique.
Les spécialités tactiques comprennent :
* le parachutisme sous toutes ses formes et ses différentes techniques,
* le combat en montagne,
* la maîtrise du combat sous-marin et des infiltrations par voies aquatiques,
* la mobilité motorisée, c’est-à-dire utiliser et réparer le cas échéant n’importe quel véhicule à moteur.
Les spécialités techniques, elles, sont :
* médecine du champ de bataille, pour pouvoir effectuer des opérations chirurgicales d’urgence,
* explosifs et démolition, où l’on apprend la manipulation des explosifs,
* linguistique, c’est-à-dire l’apprentissage des bases de langues étrangères
* transmissions, qui comprend l’utilisation d’appareil de communications et de radios, qu’ils soient britanniques ou étrangers.
* Lieutenant Raymond (John) van der Heyden, S.A.S Belge, premier allié à pénétrer en uniforme en Allemagne, du mauvais coté de la ligne Siegfried avec son escadron de 10 hommes.
* David Stirling, créateur du SAS
* Paddy Mayne, son adjoint
* Wilfred Thesiger, surtout célèbre pour ses explorations du désert de 1945 à 1950
* André Zirnheld, premier officier parachutiste français tué au combat, le 27 juillet 1942, en Libye. Fait Compagnon de la Libération, médaillé de la Croix de guerre 1939-1945 avec 2 palmes, et de la Military Cross. Célèbre pour son poème qu’on rebaptisera La Prière du para, adoptée depuis par toutes les troupes parachutistes françaises.
* Andy McNab, pseudonyme d’un des membres de la patrouille Bravo 2-0 lors de la guerre du Golfe(1990-1991), connu pour son livre racontant la mission.
* Chris Ryan, un autre membre de la patrouille Bravo 2-0, également auteur de livres sur la mission et d’autres ouvrages de fiction.
Les théories du major Sirling se sont révélées être si pertinentes que les commandos modernes s’en sont tous plus ou moins inspirés. Désormais, les états-majors ne remettent plus en question la validité des idées de Stirling.
Aujourd’hui, les SAS restent une des plus grandes références mondiales dans leur domaine, ce qui ne peut rendre leur histoire que plus intéressante.
Bon nombre de forces spéciales de divers pays sont copiées sur les SAS. Dans les dominions britanniques, certaines unités ont conservé le nom de SAS (voir les unités d’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de la Rhodésie).
* Allemagne : le KSK, forces spéciales de la Bundeswehr, a repris la structure des SAS : chaque compagnie est divisée en quatre sections, chacune chargée d’une spécialité tactique.
* Australie : le SASR (Special Air Service Regiment)
* Canada : une unité SAS fut créée en 1946, mais rapidement dissoute en 1948. L’actuelle unité anti-terrorisme Joint Task Force 2 est calquée sur les unités SAS.
* États-Unis : on peut relier l’idée des SAS à d’autres forces spéciales américaines de la Seconde Guerre mondiale, comme les Marauders de Merril et le First Special Service Force, puis dans les « bérets verts » créés dans les années 1950.
La Delta Force américaine en est également très inspiré, notamment par les structure en squadrons et la sélection avec une hills phase (que l’on peut traduire par « phase des collines », période d’entraînement dans un milieu hostile), car son fondateur, le colonel Charles Beckwith, avait été officier de liaison auprès du 22nd SAS Regiment dans les années 1960.
* France : le 1er RPIMa est l’héritier des unités de SAS français de la Seconde Guerre mondiale. Il en a d’ailleurs gardé la devise « Qui ose gagne ». Depuis quelques années, la 3e compagnie du régiment comprend des patrouilles SAS (« PATSAS »), qui utilisent des jeeps lourdement armées pour des raids derrière les lignes ennemies.
Le 13e RDP a repris la structure des squadrons SAS : il comprend quatre escadrons spécialisés dans chacune des spécialités tactiques.
Depuis 1997, le 2ème Régiment de Hussards, basé à Sourdun, est aujourd’hui le régiment de recherche humaine du Commandement de la Force d’Action Terrestre. Ce régiment novateur est l’unité française qui a le mieux adapté le concept fondateur de Stirling (Long Range Desert Groups) aux conflits contemporains. Unité de la Brigade de Renseignement, il utilise tous les véhicules terrestres, les techniques nautiques et les hélicoptères pour l’infiltration de ses équipes de recherche dans la profondeur ou en zone d’insécurité.
* Hong Kong : la Special Duties Unit de la police de Hong-Kong a été créée en 1973, d’après le modèles des SAS, et elle a été entraînée par les SAS et le SBS.
* Israël : le Sayeret Matkal a repris le modèle des SAS, ainsi que sa devise.
* Japon : le Special Assault Team de la police japonaise a été formée par des SAS britanniques.
* Nouvelle-Zélande : le NZSAS (New Zealand Special Air Service)
* Pakistan : le SSG est en partie basé sur les SAS.
* Pays-Bas : les Korps Commandotroepen sont également inspirés des SAS.
* Philippines : Le Special Action Force de la police philippine semble avoir été copié sur les SAS.
* Pologne : le GROM est en partie basé sur le modèle SAS.
* Rhodésie : le C Squadron du 22nd SAS Regiment était à l’origine composé de troupes rhodésiennes. Après la fin de la guérilla malaise en 1953, ces troupes formèrent le cœur du Rhodesian SAS Regiment, qui fut dissout en décembre 1980 lorsque le pays devint le Zimbabwe.
Depuis le début des années 1980, les Britanniques ont créé un mythe autour des SAS. Les médias britanniques s’y sont intéressés suite à une opération de sauvetage survenue à l’ambassade iranienne à Londres, alors que la BBC suivait en direct les opérations. En 1981, profitant de l’engouement du public, le film Who Dares Wins sort. L’une des vedettes a suivi quelques entraînements avec des SAS avant de tourner et, en contrepartie, des membres du SAS ont été présentés pendant le film en compagnie de leur famille.
Depuis, il y a un flux régulier de livres de fiction sur les SAS, qu’ils soient rédigés par des membres actifs ou retraités. Ces ouvrages décrivent des situations basées sur des faits réels, mais n’en sont pas une description exacte, les auteurs préférant dramatiser les situations réellement vécues. Les deux ouvrages les plus connus sont probablement ceux rédigés par deux anciens SAS qui ont participé à la mission Bravo Two Zero pendant la première guerre du Golfe en 1991 :
* Bravo Two Zero, par le sergent Andy McNab (adapté en film en 1999 sous le même titre)
* Celui qui s’est échappé (The One that Got Away), par le caporal Chris Ryan
Des experts ont critiqué ces deux ouvrages, notant qu’il s’agit d’un embellissement d’évènements étant réellement survenus. Malgré ces critiques, ils se sont bien vendus, ce qui a amené plusieurs anciens membres du SAS à décrire des missions. Le gouvernement britannique a depuis réagi, rappelant qu’ils ont signé une entente de non divulgation.
Sachant que les opérations du SAS sont secrètes, tous les ouvrages rédigés sur le SAS sont à lire avec une bonne dose de scepticisme. Aujourd’hui, plusieurs auteurs affirment être d’anciens SAS, le plus célèbre d’entre aux s’appelant Walter Mitty.
En 2002 et 2003, la télévision de la BBC a diffusé une série télévisée intitulée SAS : Are You Tough Enough ? qui montrait des citoyens ordinaires qui suivaient des entraînements et des exercices de survie qui, semble-t-il, étaient subis par des candidats pour le SAS. La BBC a aussi diffusé un documentaire intitulé SAS Survival Secrets, dans lequel d’anciens membres du SAS détaillent des techniques de combat et de survie. En 2002, un nouveau feuilleton télévisé a été diffusé, Ultimate Force, avec pour scénariste Chris Ryan.
sources wikipedia
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