samedi 4 avril 2015, par
ROLLON (Rollo)
(Mort vers 930.) Chef normand, premier duc et prince de Normandie (911-927). Sa vie est mal connue car il ne faut sans doute accorder qu’un crédit relatif aux détails abondants que donne à son sujet un chanoine de Saint-Quentin, Dudon, dans son Histoire des ducs de Normandie. D’origine danoise et de grande naissance d’après ce dernier, Rollon est d’abord l’hôte, en Angleterre, du roi danois Athelstan. Puis il passe sur le continent, prend part au siège de Paris de 885, conduit en 890, à la tête des Normands de Basse-Seine, une expédition contre le comte de Bayeux dont il épouse la fille « à la manière danoise », c’est-à-dire sans trop de formalités, pille Lisieux en 891 et s’installe enfin à Rouen après avoir conquis une grande partie du pays qui devait prendre le nom de Normandie. Mais une saga norvégienne voit en lui un Rolf norvégien, chassé de son pays pour piraterie, réfugié et marié aux Hébrides, et dont on ne sait pas grand-chose d’autre. Norvégien ou Danois, il essaie comme ses prédécesseurs de s’emparer de Paris (910). Vainement. Après cet échec, Charles le Simple lui en inflige un autre près de Chartres (juillet 911). Rollon, dont les troupes commencent à s’essouffler et cherchent à se stabiliser, est alors mûr pour un accommodement durable avec Charles le Simple qui, en négociant, espère mettre définitivement fin aux raids de brigandage normands. Préparé par l’archevêque de Rouen Witon et le comte de Paris Robert, un accord est conclu à l’automne 911 à Saint-Clair-sur-Epte, sur la limite des terres occupées par les Scandinaves.
Ce traité concède « aux Normands de la Seine, Rollon et ses compagnons » les diocèses de Rouen, Évreux et Lisieux, moyennant la reconnaissance de leur vassalité envers le roi de France. Rollon avait promis au roi fidélité et paisible possession du pays concédé. Il tient parole, y trouvant directement son intérêt, et reste étranger aux coalitions et révoltes du duc de France Robert et de Raoul de Bourgogne contre Charles le Simple. Mais, lorsque celui-ci tombe au pouvoir de Raoul, Rollon reconnaît le nouveau roi et il en est récompensé (923) par l’octroi de la région de Vernon, entre Seine et Eure, ainsi que des diocèses de Bayeux, du Mans et implicitement, de celui de Sées. Sur les terres de son autorité, il s’attache à faire régner un ordre et une paix devenus célèbres. On sait l’anecdote fameuse des bracelets laissés par lui à une branche et retrouvés à la même place bien des mois plus tard. On connaît aussi sa loi défendant de rentrer après le travail les instruments arables, tant la sécurité était grande sur ses terres. Pour l’activité de justicier du chef viking, la tradition y rattache la coutume normande de la « clameur de haro », appel à l’autorité suprême, en interprétant haro par Ah ! Rol !
Mais il faut se garder de trop idéaliser le ersonnage. L’ancien pirate ne faisait, en pêchant ses compagnons de poursuivre urs pilleries et leurs violences, qu’assurer n autorité à leur égard en s’aidant des opulations soumises. Lui-même n’a pas angé, et le baptême, qu’il a reçu en 912, ’a guère fait de lui un chrétien. S’il faut croire le chroniqueur Adhémar de Chaannes, « la mort le menaçant, il devint fou fit décapiter en sa présence cent prisoniers chrétiens en l’honneur des idoles qu’il vait adorées, puis distribua cent livres d’or ux églises chrétiennes en l’honneur du vrai eu, au nom de qui il avait reçu le baptême.
sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981
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