mardi 21 juin 2016, par
En 70 avant J-C, à la période où les procès ne se comptent plus, Marcus Tullius Cicéron exerce sa brillante carrière d’avocat à Rome. Onze ans après l’affaire Sextus, c’est Verrès qu’il doit attaquer juridiquement. Cette affaire lui fera-t-elle perdre sa célébrité ? ou au contraire lui permettra-t-elle de montrer encore mieux ses talents d’orateur et de persuasion au peuple romain ?
Caïus Verrès est devenu propréteur de Sicile en -73 et s’enrichit à vue d’œil ; c’est pourquoi en -70, après son départ, les Siciliens portent plainte contre lui aux tribunaux romains, pour des actes malhonnêtes qu’il aurait commis pour acquérir sa fortune.
Déjà en position élevée dans la société, c’est à Cicéron que font appel les Siciliens pour accuser Verrès et lui faire perdre le procès.
Les procès se déroulaient sur le forum, devant le peuple romain. Les avocats exerçaient la rhétorique afin d’être apprécié de ce public de tous les rangs sociaux, mais surtout par les juges qui votaient à la fin du procès, si l’accusé était reconnu coupable ou innocent.
Les avocats privilégiaient l’ironie et les jeux de mots, également les sous-entendus, pour créer un spectacle divertissant tout en défendant leur client de manière efficace.
Cinquante jours avant de devoir plaider, Cicéron rassemble toutes les informations sur Verrès qu’il a obtenues en allant en Sicile, où il trouve également des témoins. Le procès commence le 5 août. Dès lors, Cicéron balance tous les méfaits de l’accusé dans ses cinq discours : le premier, De praetura urbana, explique les actes malhonnêtes de Verrès pendant sa préture. Le De praetura siciliensi raconte ses exactions en Sicile. Le discours suivant, De re frumentaria, expose comment il a détourné le commerce de blé. Avec le De Signis, Cicéron énumère les manières qu’a utilisées Verrès pour s’emparer de précieux objets d’art. Et son dernier discours, le De suppliciis, achève l’innocence de l’accusé en racontant ses crimes et autres actes cruels.
Au bout de trois jours, désormais assimilé à un fou cupide, Verrès voit son procès perdu et il s’enfuit. Le succès de Cicéron est grand, et il publie ses discours, car il n’a pas eu le temps de tous les prononcer.
En attaquant Verrès, c’est l’aristocratie et le sénat que Cicéron accuse. A cette époque, les sénateurs avaient pris l’habitude d’acquitter les nobles par corruption, et donc de violer la justice. Cicéron accusa ainsi les abus de pouvoir du sénat et les réactions furent effectives : les lois de Sylla furent abolies et le sénat n’eut plus le droit de favoriser des aristocrates pour leur argent.
Source : Jacques Gaillard et alii, Latin 3ème, Nathan
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