samedi 7 avril 2007, par
Une guerre des nerfs commence alors. Le sénat se montre vague et inquiétant ; aucune précision n’est donnée sur les exigences romaines, mais les levées de soldats continuent. Quatre légions sont envoyées en Sicile au printemps - 49 sous les ordres des deux consuls Manilius et Censorinus. Une flotte de cinquante quinquérèmes se prépare à les suivre. Outre Carthage, Rome craint la puissance montante de Massinissa qui voudrait bien annexer à son profit l’ancien empire carthaginois. En fait, si ses troupes sont prêtes, il manque encore à Rome un point d’appui en Afrique. Elle va le trouver.
Utique, port situé un peu au nord de Carthage, a réussi jusqu’ici à garder sa neutralité dans les conflits, même si elle dépend de sa puissante voisine qu’elle jalouse beaucoup. Voyant les choses mal tourner, elle se donne à Rome et va héberger dès - 149 le quartier général de l’armée d’Afrique.
Pour prendre en considération la soumission de Carthage, le sénat romain exige alors la livraison de 300 otages choisis dans la meilleure jeunesse de la ville. L’embarquement de ces adolescents donne lieu à des scènes déchirantes longuement décrites par Appien. Les mères criant comme des désespérées, s’accrochant aux navires ; quelques-unes se jettent à l’eau et suivent longuement à la nage ces bateaux qui emportent leurs enfants. Puis ce sont tous les armements et machines de guerre qui doivent être livrés. L’obéissance à des instructions futures qui ne peuvent être encore précisées est d’autre part réclamée.
Une députation particulièrement nombreuse, composée de prêtres, de magistrats, d’officiers supérieurs décide d’accompagner jusqu’à Utique cette cargaison d’armes. Les Carthaginois veulent en avoir le coeur net. Quand auront-ils le droit de vivre libres et tranquilles ? Que veut au juste Rome ? Ils sont reçus par Censorinus avec le même cérémonial que pour la délégation précédente. Une estrade construite aux portes de la ville et protégée par une petite barrière permet aux deux consuls de dominer la situation ; le chemin qui y conduit est bordé de chaque côté d’un épais rideau de soldats en armes.
Henriette Ozanne, Denise R. Olson, Jean Watelet - L’Histoire tragique des villes assiégées - Famot (1979)
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