samedi 7 avril 2007, par
A la fin du printemps - 149, les deux consuls se décident pourtant à entrer en campagne. Ils se partagent la tâche. Manilius attaquera la triple enceinte établie sur l’isthme, tandis que Censorinus se dirige avec d’autres troupes et la flotte vers le cordon littoral qui sépare le lac et le golfe de Tunis au sud des ports. Le mur y est plus bas et plus faible qu’ailleurs. Mais une première, puis une seconde attaque sont repoussées. De plus Hasdrubal campe sur les arrières de l’armée romaine qu’il menace, et les deux consuls décident d’établir deux camps retranchés pour protéger leurs troupes. La construction de ces machines nécessite du bois et Censorinus traverse le lac pour en trouver ; Phaimas, avec la cavalerie punique tombe alors sur les soldats bûcherons, les disperse et en tue un grand nombre. Peu à peu, pourtant, les Romains arrivent à se procurer du bois et à construire deux grandes tours qui abritent des béliers. Censorinus a fait remblayer et élargir le cordon littoral en comblant une partie du lac. Il y place une de ses machines, mise en mouvement, dit Appien, par 6 000 fantassins ; l’autre sera sur un bateau à rames. Si Manilius échoue encore sur l’isthme, Censorinus réussit, grâce à ses tours, à faire une brèche dans la muraille ; mais la nuit venue, les Carthaginois réparent les dégâts et, faisant une sortie audacieuse, incendient les terribles machines.
Il reste quand même une brèche dans le mur qui n’a pu être tout à fait colmatée et, le lendemain, les Romains se précipitent dans la ville malgré les conseils du tribun Scipion Émilien qui critique vivement l’imprudence du consul. Les événements lui donnent raison ; les Carthaginois en armes attendaient leurs ennemis qu’ils refoulent avec de très lourdes pertes ; le corps engagé est sauvé de justesse par les soldats de Scipion placés pour couvrir une retraite éventuelle et précipitée.
Les deux consuls renoncent alors à ces assauts infructueux et se résignent à un blocus qui sera long et difficile. Hasdrubal et Phaimas tiennent la campagne et réussissent encore à ravitailler la ville. Le blocus par mer n’est pas très efficace car, lorsque le vent favorable souffle, des bateaux lancés à toute vitesse arrivent à pénétrer dans le port. En outre, les Carthaginois ont envoyé sur la flotte romaine des brûlots faits de barques à voiles déployées et remplies de bois et d’étoupe enflammés.
Les dégâts ont été considérables. Dans le camp de Censorinus, les miasmes et odeurs fétides qui montent du lac développent les épidémies. Le consul est obligé d’installer son camp plus loin des murailles, au bord de la mer. Puis il part pour Rome où il va présider des élections.
Henriette Ozanne, Denise R. Olson, Jean Watelet - L’Histoire tragique des villes assiégées - Famot (1979)
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