lundi 8 octobre 2007, par
Les débats se poursuivirent encore pendant plus de six semaines.
La plus grande partie en fut occupée par les dépositions des témoins, vieux compagnons de gloire de l’accusé. Dix fois le drame vécu par l’armée du Rhin fut évoqué :
– Les troupes étaient dans une détresse épouvantable, reconnaît sobrement le général Changarnier...
– Les soldats étaient dans une boue infecte, précise Canrobert, et n’avaient pour se soutenir que de la viande de cheval, sans sel et sans graisse, car les chevaux étaient maigres. Pendant son internement, l’armée de Metz laissa en Allemagne les deux tiers de son effectif, et quand on faisait l’autopsie d’un de ces pauvres enfants on reconnaissait à son estomac qu’il appartenait à l’armée de Metz.
Malgré cette situation, le moral n’était pas affecté, déclare le maréchal Lebœuf. La discipline a été bonne jusqu’au dernier moment.
Si bonne et les officiers tenaient si bien leurs hommes en main que Canrobert, rappelant que Bazaine, quand il mit son état-major au courant de ce qu’il avait décidé, n’a parlé que de « convention » et non pas de capitulation, ne craint pas d’affirmer :
– Si nous avions pu nous imaginer que cela ne nous mènerait à rien, nous aurions dit au maréchal : « Conduisez-nous au feu, nous vendrons chèrement notre vie. » Et nous l’aurions chèrement vendue !
Décidément Bazaine est sans excuses... Toutes celles qu’il aurait pu invoquer lui échappent l’une après l’autre et ce sont ses propres compagnons d’armes qui, sans même chercher à l’accabler et rien qu’en relatant les faits auxquels ils ont été mêlés, font apparaître la gravité de sa faute.
sources"Le journal de la France" hebdomadaire ed Tallandier 1970 article Rene Jeanne
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