mercredi 26 août 2015, par
Mais une année passe et les Nigérians n’ont toujours pas réussi à exploiter leurs succès. A cet échec, plusieurs causes : l’ingéniosité surprenante des Biafrais lorsqu’ils sont durement talonnés ; les difficultés de commandement et de transport de l’armée nigériane ; la bonne volonté des donneurs étrangers, qui prennent des risques considérables pour approvisionner le Biafra ; les problèmes que l’armée nigériane rencontre dans les régions occupées où la population lui est hostile. L’existence du Biafra demeure cependant extrêmement précaire et dépend entièrement des secours extérieurs.
Le 28 août 1969, un conseil des ministres africains se réunit à Addis-Abeba pour tenter de régler le conflit. Mais le Biafra comme le Nigeria semblent s’être retranchés dans des positions irréductibles. L’issue du conflit paraît toujours aussi lointaine et des enfants, par milliers, continuent à mourir de faim malgré la solidarité et le dévouement de nombreuses organisations charitables.
A la fin de l’année 1969, le régime nigérian de Gowon paraît chancelant. La division des anciennes régions en États a enlevé aux querelles politiques une partie de leur âpreté, mais la guerre a durement touché l’économie. Le recrutement de l’armée a absorbé une partie des chômeurs et l’on est loin de l’agitation des années 1964-1965, mais il est clair que les conditions pourraient facilement être recréées si l’impasse persistait trop longtemps ou si un grand nombre de soldats étaient démobilisés sans perspective de re
classement, une fois la guerre avec le Biafra terminée.
Au Biafra, la solidarité semble persister parmi la population à cause des souffrances et du malheur communs. Certes, de très nombreux Biafrais sont las de la guerre, mais ils ne semblent voir aucune autre solution.
Le Nigeria, en encourageant les Ibos à reprendre leurs emplois dans le Nord et en les coupant des champs pétrolifères, manque totalement de réalisme. Le rôle des Ibos dans le Nord est, en effet, terminé, et l’État du Centre-Est, sans les emplois et les revenus des concessions pétrolifères, ne peut subvenir à leurs besoins. On constate cependant avec surprise qu’au Biafra, malgré l’état de siège, la famine et les bombardements, la mentalité ne semble guère avoir évolué.
La débâcle commence le 18 décembre. Les forces biafraises vont peu à peu céder devant la nouvelle offensive nigériane. Tout le front Sud se désagrège ; Owerri, la capitale provisoire, est prise. .
Le 12 janvier 1970, les communications aériennes sont interrompues ; la plupart des unités biafraises ont mis bas les armes. Les Nigérians proposent une amnistie et la vie sauve aux soldats qui se rendent. Le général Ojukwu a quitté le pays pour « chercher une solution honorable » et confié les affaires de l’État au général Philip Effiong, qui appartient à une minorité ethnique, la tribu Ekik.
Le 13 janvier, Effiong prononce une allocution radiodiffusée. « Une délégation de notre’ peuple se tient prête à rencontrer n’importe où les représentants du gouvernement fédéral nigérian pour négocier, dit-il. Puisse Dieu nous aider ! »
Le drame est terminé. La nation biafraise a cessé d’exister.
sources Catherine Hoskyns Historia Magazine 1971
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