dimanche 16 octobre 2005, par
Cette déesse est appelée Inanna chez les sumériens, Ishtar chez les akkadiens et babyloniens, Astarté plus tard. Son activité cultuelle et mythologique n’a jamais été égalée par une autre déesse du Moyen-Orient.
A son apogée, elle était déesse de l’amour, de la procréation et de la guerre, régissait la vie et la mort. Elle a un aspect hermaphrodite (Ishtar barbata), comme beaucoup de déesses de ce type.
Inanna est née d’Ishkur (en akkadien Adad), dieu de la pluie.
Elle fait partie de la triade des dieux planétaires. Elle est la déesse de l’étoile Vénus et de l’amour, et est la déesse tutélaire D’Uruk (dans la bible, Erech). Le sanctuaire d’Inanna à Uruk s’appelle l’Eanna.
Inanna est la déesse tutélaire d’Uruk, épouse du berger Dumuzi qui deviendra souverain de la cité. Les textes témoignent d’un grand amour, mais il y règne aussi un pressentiment d’un malheur à venir. Dans certains de ces textes, la mort de Dumuzi est due au simple fait qu’il s’est uni à une déesse.
Il existe une version assez « hard » de cet épisode, et une autre où Dumuzi le berger est mis en concurrence avec un fermier, symbolisant la lutte entre les deux classes.
Inanna, souveraine du « Grand Royaume d’En Haut », décide de descendre aux enfers pour supplanter sa sœur aînée Ereshkigal, souveraine du Monde Inférieur. Elle entre dans le palais d’Ereshkigal, traverse les Sept Portes et arrive nue, dénuée de tout pouvoir, devant sa sœur et les Sept Juges des Enfers (Anunnaki), qui la tuent. Les dieux sont informés, mais la récusent pour son acte. Enlil façonne et envoie cependant 2 messagers asexués en enfer, qui raniment Inanna avec le « breuvage de vie » et la « nourriture de vie ».
Obéissant à la loi qui dit que quiconque pénètre en Enfer ne peut revenir sur Terre, les Anunnaki ne la laissent pas partir. Inanna doit fournir un remplaçant. Elle revient sur terre accompagnée de démons et cherche un remplaçant.
Après diverses recherches, elle trouve Dumuzi confortablement installé sur le trône de la cité et le désigne, par colère. Explication bien « humaine » qui cache un mystère de la mort rituelle du roi pour assurer la fertilité universelle.
Dans la version akkadienne, Ishtar et Tammuz sont les personnages du mythe. Il y semble qu’Ishtar va en enfer, après la mort de Tammuz, pour ramener celui-ci. L’absence d’Ishtar stoppe toute reproduction, ce qui panique les dieux et les poussent à la libérer.
Chaque année au nouvel an, le souverain était tenu « d’épouser » l’une des prêtresses d’Inanna, afin d’assurer la fertilité des terres et la fécondité des femelles. Ce fut sûrement tout d’abord un rite propre à Uruk, qui s’est ensuite généralisé vers la fin du III millénaire.
Le Roi remplace le dieu Dumuzi du mythe, et l’union avec la prêtresse, représentante de la Déesse, a lieu dans l’Eanna. Les festivités étaient très joyeuses et se déroulaient dans l’allégresse.
Ces hymnes de mariage sacré ont pu influencer le Cantique des cantiques, qui présente de nombreux traits similaires.
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