mercredi 14 mars 2007, par
Joseph, duc d’Otrante (Le
PeIlerin, 21 mai 1759 - Trieste, 26 décembre 1820).
Il était préfet des études chez les Oratoriens de Nantes lorsqu’éclata la Révolution française. Il en embrassa la cause avec ardeur, et fut député en 1792 par la ville de Nantes à la Convention, où il fit partie du comité de l’instruction publique. Il fit partie du parti des Girondins avant de voter la mort de Louis XVI et de basculer sur les bancs des Montagnards.
Dans la Nièvre et la Côte-d’Or en 1793, il fut l’animateur du mouvement de déchristianisation et de la répression anti-nobiliaire.
Avec Collot d’Herbois, il fut nommé par la Convention pour réprimer l’insurrection lyonnaise et y fit régner la terreur. Il fut chargé de faire exécuter le décret qui ordonnait la destruction de cette ville et eut part aux cruautés qui furent commises alors : à cette occasion, il gagne le surnom de « mitrailleur de Lyon », pour avoir substitué à la guillotine jugée trop lente l’exécution de masse des insurgés par la mitraille. Par la suite, après le reflux de la Terreur, il cherche à rejeter la faute sur Collot d’Herbois.
Chassé de la Convention après la chute de Robespierre, il obtint la protection de Barras. Il devint l’un des principaux partisans du coup d’État du 9 Thermidor. Nommé ministre de la police après le coup d’État du 30 prairial an VII (18 juin 1799), par Barras, il s’abstint de toute intervention policière.
Il déploya dans ce poste une grande activité ainsi qu’une sagacité rare, et rendit service à Napoléon Bonaparte lors du coup d’État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) ne prenant aucune mesure contre. Sans avoir confiance en sa probité, le premier Consul le maintint dans son poste et il conserva ainsi son portefeuille de ministre.
Mais le 26 fructidor an X (13 septembre 1802), critiqué par Talleyrand, son ennemi de toujours, et les frères de Bonaparte, il fut congédié, le ministère fut dissous, conservant toutefois un rôle dans l’arrestation de Pichegru, Moreau et du duc d’Enghien. À titre de compensation, Napoléon lui offrit un siège au Sénat (Sénatorie d’Aix) et un million deux cent mille francs de gratification.
Il redevint ministre de la police en juillet 1804 et le resta jusqu’en juin 1810. Comte d’Empire en 1808, duc d’Otrante en 1809, il fut à nouveau disgracié pour avoir essayé de soumettre des propos de paix avec l’Angleterre auprès du ministre Arthur Wellesley.
À la faveur d’un retour en grâce et après la campagne de Russie, il fut nommé gouverneur des Provinces illyriennes en 1813, poste fort difficile. Une fois dans les Provinces, il y montre de la modération, il y plaide pour l’abolition totale du servage, joue pleinement son rôle de gouverneur en organisant des réceptions pour les notables locaux, et en s’intéressant aux problèmes de la population. Il ne s’enfuit de Laybach (aujourd’hui Ljubljana) que quelques jours avant l’arrivée des Autrichiens pour continuer à faire croire à la population qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Il trahit de nouveau l’Empereur avec Joachim Murat en 1814, et se trouva à Paris pour offrir au comte d’Artois (le futur Charles X) la lieutenance générale du royaume après la défaite impériale.
Il fut nommé à nouveau ministre de la police pendant les Cent-Jours. Après la défaite de Waterloo, il devint président du gouvernement provisoire, et négocia avec les puissances alliées. Le 9 juillet 1815, il devient ministre de Louis XVIII. Ce dernier le nomma, pour l’éloigner, ambassadeur à Dresde.
Ensuite, je me rendis chez Sa Majesté : introduit dans une des chambres qui précédaient celle du roi, je ne trouvai personne ; je m’assis dans un coin et j’attendis. Tout à coup une porte s’ouvre : entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M. de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouché ; la vision infernale passe lentement devant moi, pénètre dans le cabinet du roi et disparaît. Fouché venait jurer foi et hommage à son seigneur ; le féal régicide, à genoux, mît les mains qui firent tomber la tête de Louis XVI entre les mains du frère du roi martyr ; l’évêque apostat fut caution du serment. François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe
Frappé par l’ordonnance du 12 janvier 1816, comme ayant voté la mort de Louis XVI, il fut proscrit et exilé en tant que régicide. Il mourut en exil à Trieste en 1820, assisté par le prince Jérome Bonaparte, qui, sous ses ordres et sa surveillance, brûla, durant cinq heures, tous ses papiers. Ainsi disparaissait sans doute l’histoire secrète du Directoire, du Consulat et du Premier Empire.
Ses cendres ne reviendront en France qu’en 1875 pour être déposées au cimetière de Ferrières-en-Brie.
sources wikipedia
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