lundi 17 septembre 2007, par
La conception hasardeuse de l’opération de Gallipoli n’est admissible que ’si la surprise joue à fond, or si l’on se souvient du vacarme causé par les erreurs et les fausses manoeuvres à Lemnos, il ne faut pas s’étonner si les Turcs, commandés par le feld-marschall allemand Liman von Sanders, ont mis en alerte renforcée la V’ armée qui couvre les détroits.
Trois de ses six divisions sont massées au sud de la presqu’île, les trois autres servent soit de réserve mobile, soit de couverture aux ouvrages de la côte asiatique où les Turcs craignent une incursion alliée. Liman von Sanders dispose d’un mois pour ,préparer la défense des massifs montagneux qui dominent le sud de la péninsule. Il commence par entraîner ses 60 000 hommes à progresser rapidement à travers les collines escarpées, puis les dispose à distance des côtes pour échapper à la préparation d’artillerie de la flotte d’invasion, ne laissant qu’un rideau défensif sur les escarpements dominant les plages de débarquement. Il fait ouvrir des routes, là où il n’y avait que des sentiers de chèvres, sème le terrain déjà difficile de pieux et de fils de fer arrachés aux clôtures des champs et des enclos agricoles, prolonge ces défenses rudimentaires jusqu’au bord des plages de telle sorte que l’eau les recouvre et les dissimule.
Certes, l’armée turque n’est pas fameuse dans cette période de décadence de l’empire ottoman, mais le maréchal allemand peut compter sur la solide infanterie anatolienne dont le mordant suppléera en partie l’armement insuffisant et le ravitaillement précaire. Il peut également faire confiance
à un jeune général turc qui commande la 19’ division, Mustapha Kemal Pacha, que l’Histoire reconnaîtra sous le nom d’Ataturk.
Du côté allié, le corps expéditionnaire de 78 000 hommes est enfin à pied d’oeuvre et n’attend plus qu’un ordre pour quitter ses bases de Lemnos. Une flotte puissante doit soutenir le débarquement qui s’effectuera avant le lever du jour, les troupes s’entassant dans des canots remorqués par des pinasses à moteur, jusqu’à l’approche des plages. A 50 mètres de la rive, les pinasses largueront les amarres et les canots finiront le chemin à l’aviron. Pour conserver jusqu’au bout une certaine discrétion à l’opération, la préparation de l’artillerie navale devant Gaba-Tépé est annulée. Les canons de marine soutiendront la progression de l’infanterie le long des pentes. Ensuite, l’artillerie débarquée devra prendre le relais. Malheureusement, les canons de marine. comme les obusiers de l’artillerie mise à terre, sont incapables d’apporter une aide efficace à des troupes engagées dans des combats à contre-pente, pratiquement au corps à corps.
Le 18 avril 1915, le corps expéditionnaire anglo-français est de nouveau prêt à agir. Les navires, convenablement chargés cette fois, appareillent en longs convois, cap au nord, vers la péninsule de Gallipoli.
Le 23 avril, le général sir Ian Hamilton, dans un sobre ordre du jour, annonce le début de l’opération, ses buts et ses moyens.
sources mensuel Connaissance de l’Histoire 1977 1982 Hachette
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