lundi 17 septembre 2007, par
Le débarquement sur les abords du cap Hellès avait eu lieu à peu près à la même heure que celui des ANZAC devant GabaTépé. Les effectifs avaient été répartis sur cinq petites plages désignées par des lettres de l’alphabet : S, V, W, X et Y.
Le temps fort de l’opération devait se produire au pied même de Sedd ul-Bahr, les Britanniques ayant l’intention de jeter volontairement à la côte un vieux charbonnier, le River Clyde, chargé de troupes appartenant à la 29’ division. Celui-ci une fois échoué, deux allèges combleraient le passage restant entre l’épave et la plage, permettant aux hommes de prendre pied directement sur la terre ferme.
Les opérations de mise à terre furent précédées, dans ce secteur, d’un intense bombardement naval par les grosses pièces des cuirassés de l’escadre.
Le tir devait écraser toutes les positions turques et n’être levé qu’au moment même où les premiers canots aborderaient les plages de débarquement.
Le plan fut suivi exactement sur les plages X, Y et S où le gros des forces débarquées ne rencontra que peu de résistance.
Il n’en fut pas de même sur les plages W et surtout V, celle-là même où le River Clyde devait déposer 2 000 hommes de la 88’ brigade.
Durant le bombardement naval, les Turcs avaient replié leurs troupes de première ligne, laissant les abords de la côte à peu près dégarnis.
Malheureusement, un violent courant portant vers le large retarda considérablement la marche du vieux charbonnier qui ne toucha la côte que bien après titre le tir fût levé. Les Turcs avaient eu tout le temps de regagner leurs positions, y compris celle du « Château d’Europe » de Sedd ul-Bahr, dominant les plages V et W.
Quand le River Clyde toucha le rivage, c’est un rideau de feu qui s’abattit sur les fusiliers de Dublin et Munster et sur le régiment du Hampshire.
Seuls quelques hommes parvinrent jusqu’à l’abri précaire formé par les éboulis des falaises. Par sections entières, les hommes étaient abattus, empêtrés dans les fils barbelés que les Turs avaient disposés sur les lisières de la plage.
Le général commandant la 88’ brigade fut l’un des premiers morts du débarquement. En apprenant la tuerie de la plage V, le commandement préféra suspendre les opérations dans ce secteur en attendant le soir.
Plus au nord, sur la plage W, les fusiliers du Lancashire n’eurent pas un sort plus enviable, mais, malgré de très lourdes pertes, parvinrent à refouler les Turcs vers les hauteurs, puis à faire leur jonction avec un détachement qui avait débarqué, à l’abri d’un promontoir rocheux, au nord de la plage. Dans la journée, la liaison entre les plages S, W, X, Y était réalisée.
Le soir, les survivants du River Clyde débarquèrent à leur tour, à la faveur de l’obscurité, et firent mouvement vers les troupes de la plage W qui avançaient à leur rencontre.
Quand aux Français, ils avaient, sans trop de difficultés, pris pied sur le sol asiatique, devant Koum Kalé, après un furieux bombardement de la flotte. Ils durent repousser à la baïonnette deux contre-attaques turques et parvinrent à élargir un peu leur tête de pont jusqu’à contrôler « le Château d’Asie ». Ils furent alors repliés pour renforcer le flanc droit de la ligne britannique, sur la côte européenne du détroit, installant leur base sur la fameuse plage V où gisait l’épave du River Clyde.
Cette décision de sir Ian Hamilton, motivée par l’incapacité des troupes françaises à rompre le front turc autour de Koum-Kalé.
fut certainement une grave erreur tactique. car l’ennemi put installer, sur la côte d’Asie, des pièces lourdes qui rendirent la vie des franco-britanniques très difficile sur leurs positions d’Europe.
C’est un obus tiré de la côte asiatique qui blessa grièvement. le 30 juin, le général Gouraud, successeur du général d’Amade à la tête du corps expéditionnaire français.
Les 6, 7 et 8 mai, les forces alliées de la zone sud attaquèrent en force vers AchiBaba et Kréthia sans parvenir à percer les défenses ennemies. Pour des résultats médiocres, les pertes en hommes furent encore une fois considérables.
Les Turcs se renforçaient de jour en jour et l’on allait tout droit vers une guerre de positions semblable à celle qui se déroulait en France.
Les demi-succès remportés à terre, quelques kilomètres carrés de montagne conquis à force d’héroïsme et de ténacité.
vont être largement annulés par un événement imprévu : l’apparition de sous-marins ennemis devant la péninsule.
Successivement, trois cuirassés britanniques, le Goliath (coulé par un torpilleur), le Triumph et le Majestic sont envoyés par le fond, à toucher la côte. Finalement, l’escadre doit se retirer plus au sud vers les abris de l’île de Lemnos. Désormais, les Alliés ne seront plus totalement maîtres de leurs mouvements sur mer.
sources mensuel Connaissance de l’Histoire 1977 1982 Hachette
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