mardi 18 septembre 2007, par
Né en 1332 - mort en 1387.
Roi de Navarre en 1349.
Arrière-petit-fils en lignes paternelle et maternelle de Philippe III le Hardi. Petit-fils en ligne maternelle de Louis X le Hutin. Fils aîné de Philippe III, comte d’Évreux, mort en 1343, et de Jeanne de France, morte en 1349, reine de Navarre sous le nom de Jeanne II à la mort de Charles IV le Bel. Il était beaucoup plus fondé que le roi d’Angleterre à revendiquer l’héritage des Capétiens directs. Or il n’hérita de ses parents que le royaume de Navarre et - disait-il du moins - une partie des fiefs auxquels il avait droit comme comte d’Évreux. Il semble que le violent sentiment de frustration qu’il éprouva de ce fait ait été, avec probablement une mauvaise répartition chromosomique, le facteur déterminant d’une carrière tout entière vouée au dol, à la trahison et au crime.
Intelligent, Charles sait dissimuler et égarer l’adversaire ; faible de nerfs, il se laisse souvent dominer par ses humeurs. Son mariage avec Jeanne de France, fille de Jean le Bon, était fait pour consolider ses prétentions sur le trône de France, à condition qu’il ait su attendre les occasions. Or il révèle un peu tôt la noirceur de son âme : Charles d’Espagne ayant été avantagé à son détriment, il fait simplement assassiner ce favori du roi (1354). Les affaires du royaume n’étaient pas prospères. Sur le moment, Jean parvient à retenir sa colère, mais elle éclatera deux ans après, dès qu’il aura eu vent des manigances du Mauvais avec les Anglais : pendant que trois gentilshommes de son entourage se font trancher la tête à Rouen, Charles de Navarre est enfermé à Château-Gaillard en 1356. Folle imprudence que de détenir en Normandie un comte d’Évreux. Charles a conservé des fidèles qui, devant la menace d’une arrivée de Jean le Bon, livrent les places dont ils ont la garde aux Anglais ; lorsque Jean est lui-même fait prisonnier à Poitiers en 1356, le parti navarrais, très puissant à Paris, obtient la libération de son chef. Alors que le dauphin se débat au milieu de l’agitation révolutionnaire, Charles le Mauvais fait une entrée solennelle dans la capitale ; après avoir harangué les foules et fait vider les prisons, il exerce sur le dauphin un chantage continuel par l’intermédiaire de ses lieutenants Picquigny et Le Coq auxquels ne va pas tarder à s’ajouter Étienne Marcel lui-même. Cela ne l’empêche pas de contribuer grandement à l’extinction des Jacques en attirant la bande beauvaisienne de Guillaume Calle dit Jacques Bonhomme dans un guet-apens, sous le fallacieux prétexte d’une conférence. Cet exploit accompli, il retourne à Paris. Mais cette fois, il se rend odieux en massacrant des Parisiens avec une bande d’Anglais à sa solde, et en refusant de communier après avoir conclu un traité avec le dauphin. La révolution parisienne terminée par le meurtre d’Étienne Marcel, le parti navarrais est chassé de la capitale ; la guerre anglaise s’achève par le traité de Brétigny en 1360. Charles le Mauvais élève alors des prétentions sur la Bourgogne. Mais du Guesclin le bat à Cocherel en 1364, et il doit renoncer pour un moment à troubler les affaires de France (traité d’Avignon, 1365) et gagner la Navarre. En Espagne, il mène une politique désastreuse pour son royaume. Continuant à conspirer contre le roi de France, Charles perd ses biens normands mais parvient à vendre Cherbourg au roi d’Angleterre (1378). Un personnage difficile à réhabiliter.
Il a eu un fils qui lui ressemblait peu, Charles III le Noble, restaurateur du royaume de Navarre.
Dictionnaire d’histoire de France Perrin - France Loisirs - 1988
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