jeudi 5 avril 2007, par
Hannibal vint en droite ligne, à travers l’Ombrie, jusqu’à Spolète. Comme, après avoir complètement ravagé son territoire, il fut, en essayant d’attaquer la ville, repoussé avec de grandes pertes, se figurant, d’après les forces de la seule colonie contre laquelle il venait d’échouer, l’énorme puissance de Rome, il se détourna vers le territoire de Picenum, non seulement abondant en produits de toute sorte, mais plein d’un butin qu’enlevaient, en se dispersant, ses soldats avides et misérables. Il resta là quelques jours dans des baraquements, où se réconfortèrent ses troupes, éprouvées par les marches d’hiver, la traversée des marais, et des combats plus heureux par leur issue que légers ou faciles. Après avoir donné assez de repos à ces hommes qui aimaient mieux le butin et les ravages que les loisirs et le repos, il part, pille les territoires des Praetutii et d’Hadria, puis les Marses, les Marrucini et les Paeligni, et, autour d’Arpi et de Luceria, l’Apulie toute proche. (6) Le consul Cneius Servilius, après de légers combats avec les Gaulois et la prise d’une place peu connue, apprenant la mort de son collègue et le massacre de l’armée, et craignant déjà pour les murs de la patrie, de peur de s’en trouver éloigné dans une situation si critique, se dirigea vers Rome.
Quintus Fabius Maximus, dictateur pour la seconde fois, le jour où il entra en charge, ayant, au sénat, qu’il avait convoqué, commencé par s’occuper des dieux, et montré que la négligence des cérémonies et des auspices avait été, chez le consul Caius Flaminius, une faute plus grave que son imprudence et son ignorance, et que, sur les moyens d’apaiser la colère des dieux, il fallait consulter les dieux eux-mêmes, obtint, ce qu’on ne décrète généralement qu’à l’annonce de prodiges effroyables, l’ordre donné aux décemvirs de consulter les livres Sibyllins. Ayant regardé ces livres du destin, ils rapportèrent aux sénateurs que le voeu fait à Mars pour cette guerre et qui n’avait pas été accompli selon les rites devait être accompli à nouveau et avec plus d’ampleur ; qu’il fallait vouer à Jupiter de grands jeux, et un temple à Vénus Erycine et à Intelligence, faire des supplications et un lectisterne, et vouer un printemps sacré pour le cas où on aurait la victoire, et où la république resterait telle qu’elle était avant la guerre. Le sénat, Fabius allant être pris par les soucis de la guerre, ordonne, sur décision du collège des pontifes, au préteur Marcus Aemilius de veiller à la prompte exécution de toutes ces mesures.
Eugène Lasserre, Tite-Live, Histoire romaine, t. IV, Paris, Garnier, 1937 ;
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