lundi 13 juillet 2015, par
Si l’exposition présente une somme des architectures régionales de nos colonies, elle offre, auparavant, le spectacle des formes que la métropole prétend persuader aux colonies. Ces formes, se trouvant près de l’entrée principale, doivent servir de transition entre l’architecture parisienne et celle des colonies. L’ancienne porte Dorée est largement ouverte et non enfermée dans une ceinture de remparts. Les guichets trapus, cubiques, forment en quelque sorte les assises de la porte oblongue, divisée en deux sens de circulation par un tertre allongé que limitent deux rangées de pylônes. Au centre, une fontaine monumentale, haute de 35 mètres, débitera 2 500 m3 d’eau par heure dans les bassins reliés entre eux par des canaux lumineux.
Voici le Musée des Colonies qui, construit en dur, a été maintenu après la fermeture de l’exposition. L’ensemble est l’œuvre de M. Audoul, un jeune Grand Prix de Rome. Il s’agit d’une vaste nef dont les formes métalliques, d’une légèreté impressionnante, constituent l’armature et que précède, à la manière d’un clocher devant une église, une tour projetant au ciel un faisceau de rayons lumineux. M. Schwob d’Héricourt est l’animateur de cette section métropolitaine qui ne compte pas moins de 122 classes, réparties en 18 groupes. Les 42 000 m2 occupés par ce palais ont paru insuffisants, et il a fallu édifier un second palais de 16 000 m2 dont l’architecte est M. Expert ; il est consacré aux groupements industriels, c’est-à-dire : l’électricité, l’automobile, les instruments pour les lettres, les sciences et les arts, l’enseignement technique, la mécanique, les transports, les mines et la métallurgie, l’agriculture et l’horticulture, les industries chimiques, le caoutchouc, les carburants, l’hygiène, les stations climatiques et thermales et l’enseignement. Le second palais, moins volumineux mais plus intime, contient les richesses des industries de luxe : mobilier et décoration, parfums, haute couture, fils et tissus, mode. « Tout ce qui peut séduire, pervertir l’âme naïve et pure, par- définition littéraire, de ceux que la littérature exotique nomme les Orientaux. »
Le Palais permanent des Colonies, dont l’architecture est l’oeuvre de MM. Jaussely et Laprade, est un édifice conçu comme un grand paravent aux colorations délicates ; le gris solide du soubassement en pierre de Villebois, le granite bleu du Forez qui enveloppe les piliers grêles du péristyle, le perron et les margelles en granite de Huelgoat, les bassins bleus dans lesquels il baigne, l’immense bas-relief en tercé Normandoux blond qui se déroule sur les murs, composent au crépuscule une harmonie délicate.
Nous voici parvenus à l’allée principale ; elle semble se diriger vers une tour, haute de 82 mètres, dressée par les architectes Berthelot et Lécuyer et qui est le monument à l’armée coloniale. Un phare y brille chaque nuit à 65 mètres de hauteur, et chaque soir, un détachement indigène avec clique et nouba y rend les honneurs à son drapeau.
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