vendredi 10 juillet 2015, par
La très basse construction de la Guadeloupe est entourée d’une véranda qui s’incurve autour d’une crique simulée par un bassin. La coupole de la Martinique, d’un bleu-vert d’aigue-marine, surplombe des frises où sont stylisés les feuillages et les palmes qui jaillissent sur les mornes et dominent les vallons. Les piliers vert cru de la façade tranchent sur le blanc neutre dont les murs sont recouverts. Le pavillon montre de jolies femmes en cire, vêtues de cretonnes, cotonnades et calicots rutilants. Je contemplai les coussins, les napperons, les tapis oeuvrés par les doigts diligents des jeunes filles créoles. La chambre virginale de Joséphine est fidèlement reproduite, touchante par son exiguïté et sa candeur. Est-ce son lit en bois de courbaril qui a été retrouvé ? Ce lit qui aurait abrité les rêves de celle qui eut le destin le plus hors série de l’Histoire. Quelques rares lettres de sa main sont placées sous une vitrine.
Il faut s’incliner devant la magnificence des couleurs de la Guyane. Son pavillon est le temple de la forêt. Là, trônent le bois divin et l’angélique, l’amourette et le coeur-dehors, l’amarante et le goupil, ces bois aux noms sonores et évocateurs, dont l’éclat éblouissant et la matière polie sont une joie pour les yeux. L’architecte de la Guyane, M. Oradour, a dressé un portique, haut, élancé, qui donne l’impression de se retrouver place des Palmiers, à Cayenne. Les fûts des colonnes, dorés et luisants, sont veinés et tachetés d’acajou.
Nous voici maintenant aux confins de l’océan Indien. Le joli temple de la Réunion a toutes les allures classiques des hérédités latines : il unit délicieusement l’architecture des maisons andalouses, des casas du Tage ou du Douro, et des mas de Provence. Ses colonnades pures entourent un patio frais. Les Comptoirs de l’Inde sont évoqués par des villas dont le perron est gardé par deux éléphants blancs. Le dieu hindou, dans sa coquille haut perchée, surmonte les colonnes tourmentées et géométriques. Un petit bocage verdit dans la courette. C’est Mahé ou Chandernagor, à moins que ce ne soit Karikal, Pondichéry ou Yanaon.
Un esprit cubique a présidé au dessin du pavillon de la Côte des Somalis — ces cubes que l’Islam a instaurés en Afrique. Au haut d’un minaret à double balcon, le croissant surplombe le dôme d’un marabout, les arêtes géométriques d’un bordj ou d’un ksar. C’est là que vivent les Dakanil.
Les insulaires du Pacifique, dont la Nouvelle-Calédonie nous offre, dès l’entrée, les cases et paillotes, se trouvent à côté des missions catholiques qui ont choisi un monument dont le fronton est couvert de cartouches en camaïeu, fleurs, caractères et symboles où se retrouvent l’universalité et la diversité catholiques.
sources A. Castelot Historia magazine 20e siecle 1970
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