jeudi 6 septembre 2007, par
Pierre Terrail, seigneur de Bayard, (Château de Bayard, Pontcharra (Isère) 1476 - Rovasenda (Val Sesia, jadis Milanais, aujourd’hui Piémont, province de Verceil ou Vercelli, Italie) 1524), plus connu sous le nom de Bayard ou du chevalier Bayard, était un noble dauphinois qui s’illustra notamment comme chevalier durant les guerres d’Italie (XVe - XVIe siècle).
Sa vie fut narrée par l’un de ses compagnons d’armes, Jacques de Mailles (dans la Très joyeuse et très plaisante histoire du gentil seigneur de Bayart, le bon chevalier sans peur et sans reproche).
Il est le personnage historique qui donna naissance à la légende du « chevalier sans peur et sans reproche » et symbolise, par excellence, les valeurs de la chevalerie française de la fin du Moyen Âge.
Pierre III Terrail, fils d’Aymon (ou Amon) seigneur de Bayard et de Hélène Alleman-Laval, fait partie de ces personnages historiques dont l’existence exemplaire a donné naissance à une légende qui a traversé les siècles. La perpétuation de ses actes d’éclat et de sa grande bravoure fut assurée par l’un de ses compagnons d’armes, Jacques de Mailles, qui décrivit sa vie dans l’ouvrage La très joyeuse, plaisante et récréative histoire du Chevalier Bayard. La personnalité et la vie de Bayard sont toutes entières résumées dans la célèbre formule « Chevalier sans peur et sans reproche » qui est parvenue jusqu’à nous.
Les Terrail étaient une famille de nobles dauphinois, qui depuis cinq générations avait vu périr quatre de ses membres dans la guerre de Cent Ans. L’art de vivre et de mourir et le sens aigu de l’honneur étaient les valeurs essentielles de cette famille. Quoique nobles, les Terrail ne pouvaient mener grand train, leur domaine se limitant en effet à 28 journaux, soit l’équivalent de 7 hectares. Pierre III Terrail naquit à Pontcharra, au château Bayard, en 1476. Cette demeure, en réalité une simple maison-forte, fut construite au début du XVe siècle par l’arrière grand-père de Bayard, Pierre Terrail premier du nom, dit le Vieux. Aîné supposé d’une famille de huit enfants, dont quatre garçons, Bayard dut mener, au sein de cette grande famille, une vie ascétique. S’il put entrevoir une carrière militaire, ce fut grâce à la générosité de son oncle Laurent Alleman, frère de sa mère et évêque de Grenoble. Il débuta tout d’abord par de très modestes études à l’Ecole Cathédrale de la capitale dauphinoise, à l’angle de l’actuelle rue Hache, où il apprit à écrire. En février 1486, âgé de 11 ans, il obtint, toujours grâce à son oncle Laurent Alleman, une place de page à la cour de Charles I, Duc de Savoie, où on le surnomma "Riquet" puis "Piquet". Il partit faire son apprentissage des armes à Turin, et termina ses études militaires à la cour de France. En 1493, à l’âge de 17 ans, il entra en qualité d’homme d’armes à la Compagnie du comte de Ligny.
En 1493, sitôt rejoint Ligny, Bayard eut l’occasion de faire reconnaître sa vaillance et sa bravoure, qui ne tardèrent pas à le rendre célèbre malgré son jeune âge. Il fit « merveille d’armes » dans de nombreux affrontements liés aux guerres d’Italie, sous Charles VIII. Il participa à la bataille de Fornoue (1494). En 1496, son père mourut. "Piquet" prit alors le titre de seigneur de Bayard. Cavalier hors pair, il excellait également comme fantassin, ce qu’il prouva en remportant, en 1503, le duel l’opposant au célèbre capitaine espagnol Alonso de Sotomayor, qui l’accusait de maltraitance durant sa captivité. Six mois plus tôt, en février, il s’était déjà distingué lors d’un combat d’honneur à onze contre onze contre les Espagnols. Bayard devenait le héros des récits que se contaient les soldats pour distraire leur ennui.
En 1504, la retraite des troupes françaises hors du royaume de Naples allait servir de théâtre à l’un de ses plus hauts faits d’armes. Le Garigliano, fleuve héritier de l’antique Liri, qui se jette dans la Méditerranée au nord de Naples faisait séparation entre Français et Espagnols. L’ordre fut donné par le marquis de Gonzague, général en chef des troupes du Roi de France, d’envoyer un échelon de reconnaissance pour franchir le fleuve sur un pont de bateaux rapidement lancé. Averti au dernier moment, Bayard, se joignit au petit groupe d’éclaireurs en simple pourpoint, sans avoir pris le temps d’enfiler sa cuirasse et son casque. Rapidement, les trois ou quatre cents Français et Suisses ayant franchi le Garigliano furent débordés par les 1 500 hommes appuyés d’artillerie que lança contre eux Gonzalve de Cordoue. L’armée française dut battre en retraite. Le pont, fort étroit, imposait aux Espagnols de se présenter un à un devant Bayard, resté seul à l’arrière-garde. La vaillance, l’adresse et l’endurance de Bayard firent merveille. « Comme un tigre échappé », dit Théodore Godefroi, « il s’accula à la barrière du pont et à coups d’épée se défendit si bien que l’ennemi ne pouvait discerner s’il avait affaire à un homme ou au Diable. Cette belle action lui mérita pour devise un porc-épic, avec ces mots : Vires agminis unus habet ». Il fallut toute la persuasive ardeur de ses compagnons pour qu’il en laisse quelques-uns prendre le relais : le père de Brantôme et le capitaine Ymbault de Rivoire. Ce dernier, un Dauphinois, seigneur de Romagnieu, excita l’admiration des habitants de Lyon, ville dans laquelle il demeurait. La ruelle qui desservait sa maison porte encore le nom qui lui fut alors donné de "Montée du Garillan". C’est finalement l’artillerie française, mise en batterie sur la rive opposée, qui contraignit les Espagnols à prendre le large et mit fin à la bataille.
En avril 1507, toujours sous le règne de Louis XII, il força le passage des Apennins devant Gênes et prit la ville, qui venait de se soulever. Cette victoire fut l’occasion d’un éblouissant défilé de troupes françaises en présence du Roi, le 20 avril 1508. Une rutilante miniature de Jean Bourdichon a immortalisé cet instant.
Début mai 1509, Bayard et ses troupes prirent Treviglio, au sud de Bergame, entre Milan et Brescia. Le 14 mai 1509, Bayard s’illustra encore, à Agnadel cette fois (au sud de Bergame, près de Crémone), victoire qui ouvrait à Louis XII les portes de Venise. Une victoire acquise dans un bain de sang : 14 600 morts, qu’une Chapelle des Morts ainsi qu’une stèle commémorative rappellent encore aujourd’hui. Le Roi venait précisément d’octroyer à Bayard les fonctions de capitaine, grade habituellement réservé aux puissants nobles du royaume. Généralement, les troupes étaient commandées par le lieutenant. Le capitaine, un notable, étant rarement présent sur le champ de bataille.
De août à septembre de la même année eut lieu le siège de Padoue. Bayard était alors en garnison à Vérone. Il attaqua quatre garnisons vénitiennes qui protégeaient la porte de Vicence. Il tenta en 1510 d’enlever le pape Jules II, qui s’était retourné contre les français, ses anciens alliés.
En 1512, après avoir pris Bologne, il assiégea Brescia en février. Le 19, il y fut gravement blessé d’un coup de pique dans le haut de la jambe[1]. Recueilli par un gentilhomme, il lui sauva sa demeure du pillage et sa femme du déshonneur.
Vite remis, il s’illustra à nouveau, à Ravenne cette fois, lors du délicat retrait des troupes françaises. Son compagnon d’arme, Gaston de Foix, mourra l’arme à la main, ce soir du 11 avril 1512, à seulement 23 ans.
Le 20 janvier 1515, François Ier nomme Bayard Lieutenant général du Dauphiné. À Marignan, au soir de la victoire, pour le « grandement honorer », François Ier voulut prendre « l’ordre de chevalerie de sa main ». C’est ainsi que le lendemain matin, le 15 septembre 1515, les compagnies d’ordonnance furent rassemblées. François Ier, alors âgé de vingt ans, se fait adouber chevalier par celui qui réalisait le mieux aux yeux de tous l’idéal de courage et de loyauté que se fixèrent les preux du Moyen Âge.
Nommé par François Ier Lieutenant-Général du Dauphiné, Bayard assura la gouvernance de la province, puisque, selon la coutume, le gouverneur en titre -qui était alors le duc de Longueville- ne s’occupait nullement de sa province.
Bayard fut acclamé le 17 mars 1515, lors de son entrée dans Grenoble, heureuse de recevoir l’illustre chevalier. Bayard repartit à Marignan en juillet. La victoire lui permit de séjourner par la suite un peu plus longuement dans son gouvernement de Dauphiné, non sans devoir à plusieurs reprises repartir en campagne en Italie ou dans le nord de la France à la demande du Roi. Bayard prit très à cœur ses fonctions et s’acquit de nouveaux titres à la reconnaissance publique. Trois domaines retinrent spécialement son attention : la peste, les inondations et les brigands.
En 1521, il défendit Mézières assiégée par les troupes allemandes de Charles Quint.
Il fut grièvement blessé sur le front milanais. Il dit à ses compagnons : « Je n’ai jamais tourné le dos devant l’ennemi, je ne veux pas commencer à la fin de ma vie. »
En 1523, François Ier, refusant les défaites, le rappelle à ses côtés. Le 22 août, les premières troupes italiennes franchissent les monts près de Lyon. Bayard fut mortellement blessé par un coup d’escopette dans le dos le 29 avril 1524, à Rebec dans le Milanais, tandis qu’à l’arrière-garde il couvrait la retraite de l’armée française. La colonne vertébrale brisée, il enjoignit ses compagnons à le quitter afin qu’ils ne fussent pas pris. Le connétable de Bourbon, qui s’était retourné contre le roi de France, poursuivait les Français à la tête des troupes de Charles Quint. Il vient devant Bayard et dit : « Ah ! Monsieur de Bayard, dit-il, que j’ai grand-pitié de vous voir en cet état, vous qui fûtes si vertueux chevalier ! - Monsieur, répondit le mourant, il n’est besoin de pitié pour moi, car je meurs en homme de bien ; mais j’ai pitié de vous, car vous servez contre votre prince et votre patrie ! »
Il agonisa dans le camp adverse, pleuré par ses ennemis. Il avait 48 ans. Son corps fut ramené en France et enterré au couvent des Minimes de Saint-Martin-d’Hères (près de Grenoble), ses restes furent authentifiés et transférés le 21 août 1822 en La collégiale Saint-André de Grenoble.
L’admiration que suscita le Chevalier Bayard à la fois de son vivant et longtemps après sa mort peut être rapprochée de celle qu’inspirent les épopées de Jeanne d’Arc ou Du Guesclin. Bayard incarne le type du chef subalterne, qui n’a connu ni fonctions de marque, ni commandement en chef (bien que François Ier eût promis qu’il méritait « les plus hautes charges »), mais dont la renommée historique dépasse pourtant de beaucoup celle de bien des personnages dont le rôle ou les charges furent en théorie plus importants. L’image classique attachée à Bayard est celle du parfait chevalier, qui sait non seulement combattre avec talent, mais aussi défendre les opprimés, et s’opposer au pillage des villes vaincues. En ce sens, il est quelque peu l’héritier d’une conception médiévale de l’honneur. Cet esprit chevaleresque lui a permis d’être pleuré à sa mort par ses ennemis.
Afin de préserver et d’honorer la mémoire du chevalier, les villes de Pontcharra (lieu de sa naissance) et de Rovasenda (lieu de sa mort) sont jumelées.
sources wikipedia
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Messages et commentaires
1. Pierre Terrail de Bayard (Le chevalier Bayard ), 9 mars 2012, 14:12, par jenaimarredu62
Bonjour,
Répondre à ce messageSavez-vous le cris de guerre ou la devise du Duc de Bayard ?
Cordialement.