jeudi 6 septembre 2007, par
Fernand de Magellan (Fernão de Magalhães en portugais), né à Sines près de Setúbal (Portugal), printemps 1480 - mort sur l’île de Mactan (Philippines), 27 avril 1521, était un navigateur et explorateur portugais.
Au XVe siècle, le fait que la Terre était ronde n’était certainement pas de notoriété publique. Mais nombre de cartographes en étaient informés ; Martin Behaim dresse, dès 1515 à Nuremberg, un globe terrestre. Bien que Christophe Colomb avant Magellan pût l’affirmer ou du moins s’approcher de cette vérité, le doute existait toujours. À cette époque également, l’Europe avait développé un goût pour les épices, peu communes dans la région, ce qui a développé l’intérêt de certains géographes, explorateurs et commerçants.
Magellan, navigateur, persuadé que la terre était ronde, était convaincu qu’il pourrait rejoindre, en empruntant une route allant vers l’Ouest, les îles aux épices qu’il avait déjà approchées dans sa jeunesse, alors qu’il servait dans la flotte d’Albuquerque. Les flottes portugaises avaient en effet déjà découvert la route des Indes en contournant l’Afrique. Avant même qu’il n’entreprenne son voyage que les historiens qualifient de « découverte », les îles Moluques d’où provenait la précieuse vanille étaient déjà gouvernées par l’un des amis personnels de Magellan, Francisco Serrao.
Quand Magellan proposa au roi de Portugal d’ouvrir une nouvelle route vers ces îles, il ne put convaincre personne, le commerce des épices étant déjà aux mains des Portugais, et les îles étant déjà sous leur contrôle. Habile communicateur, Magellan, s’adressa au roi d’Espagne, Charles Quint, qui à ce moment n’avait que 18 ans. L’enjeu n’était pas tant la découverte des îles, que l’établissement d’une cartographie exacte permettant de délimiter les extensions territoriales de l’Espagne et du Portugal, définies par le traité de Tordesillas.
Magellan prit la mer pour la première fois en 1505, à l’âge de 25 ans, quand il fut envoyé en Inde pour installer Francisco de Almeida comme vice-roi portugais. Le voyage offrit à Magellan sa première expérience de combat quand le roi local, qui avait juré allégeance à Vasco da Gama trois ans auparavant, refusa de reconnaître Almeida. Les troupes d’Almeida attaquèrent alors et conquirent la capitale de Kilwa, dans l’actuelle Tanzanie.
En 1505, Magellan voyagea aux Indes Orientales et rejoignit des expéditions allant à la recherche de l’île aux Épices. En février 1509, il prit part à la bataille de Diu, qui marqua le déclin de l’Empire ottoman dans cette région. En 1510, il fut nommé officier. Moins d’un an après, il perdit son grade pour avoir dirigé son bateau trop à l’Est sans permission, et il fut forcé de rentrer au Portugal en 1512.
En 1513, Magellan fut envoyé au Maroc, où il prit part à la bataille d’Azamor. Durant les combats, il fut sévèrement blessé au genou. Après être parti sans permission, il perdit les faveurs de Francisco de Almeida, et fut accusé de commerce illégal avec les Maures. Ces accusations furent vite abandonnées, mais Magellan tomba en disgrâce à la cour du nouveau roi, Manuel I. Celui-ci refusa d’augmenter la pension de Magellan et le prévint qu’il se passerait de ses services à compter du 15 mai 1514. Magellan décida pour cette raison, d’aller offrir ses services à la Cour d’Espagne.
Magellan proposa au roi de Portugal de mener une expédition aux îles aux Épices (îles Moluques) en passant par l’ouest, mais le Portugal refusa puisque, d’après le Traité de Tordesillas, ces îles étaient dans la zone géographique réservée à la Couronne de Castille, et qu’il voulait éviter d’entrer en guerre avec l’Espagne.
En octobre 1517 à Séville, Magellan se met en contact avec Juan de Aranda, responsable de la Casa de Contratación. Puis, suite à l’arrivée de son associé, Rui Faleiro, et grâce au soutien d’Aranda, il présentèrent leur projet au monarque espagnol, Charles Quint, qui venait tout juste d’arriver en Espagne. La proposition de Magellan lui apparut particulièrement intéressante, puisqu’elle permettait d’ouvrir la route des épices sans dégrader les relations avec le voisin portugais, une action qui ne manquerait pas d’apporter richesse et honneurs à la monarchie.
Le 22 mars 1518 le roi nomme Magellan et Faleiro capitaines pour que ces derniers partent à la recherche de l’île aux Épices. Par cette nomination, le roi leur octroyait :
* le monopole sur la route découverte pour une durée de dix ans.
* leur nomination comme gouverneurs des terres et des îles qu’ils rencontreraient, avec 5% des gains nets qui en découleraient.
* un cinquième des gains du voyage.
* le droit de prélever mille ducats sur les prochains voyages, payant seulement 5% sur les surplus.
* la concession d’une île à chacun, mises à part les six plus riches, desquelles ils ne recevraient qu’un quinzième.
Les expéditions seraient financées par la couronne et pourvues de cinq navires équipés en vivres pour deux ans de voyage.
Cette proposition allait être accueillie très favorablement par la couronne qui depuis la Junta de Toro en 1505 s’était fixé pour objectif de découvrir la route des épices. Elle bénéficia aussi des récits qu’avaient fait d’autres explorateurs avant lui.
Un nombre sans fin de problèmes vont surgir dans la préparation de ce voyage, un manque d’argent, le roi du Portugal qui cherchera à les faire arrêter, et la dispute entre Faleiro et Magellan. Finalement, grâce à la ténacité de Magellan, l’expédition verra le jour. Par l’entremise de l’évêque Juan Rodríguez de Fonseca ils obtiennent le soutien économique du marchand Cristóbal de Haro, qui fournira un cinquième des fonds.
Il y avait au XVe siècle, beaucoup d’explorateurs et de géographes, provenant du Portugal, tellement que ceux-ci, tout comme Magellan et Christophe Colomb durent s’exiler pour pouvoir trouver les fonds afin de vivre leurs aventures. Nous avons donc ici un problème de taille, car ces deux amiraux, l’un portugais, l’autre d’origine inconnue, devaient gérer une flottille (trois bateaux pour Colomb, cinq pour Magellan) de marins et de capitaines espagnols. Les conflits étaient à prévoir et, dans le cas de Magellan, ils n’ont pas tardé.
Ils lèvent les voiles le 20 septembre 1519, depuis Sanlúcar de Barrameda avec près de 240[1] hommes d’équipages sur cinq bateaux : le Trinidad, navire que commande Magellan ; le Victoria ; le San Antonio ; le Concepción et le Santiago. Magellan est âgé à ce moment de 39 ans.
Bien que le continent américain eût déjà été découvert, il ne faut pas oublier que Colomb était un contemporain de Magellan, en revanche, lors de la découverte des Amériques (appelées les Indes occidentales), Magellan n’avait que 12 ans.
Il y avait en Amérique plusieurs colonies portugaises déjà établies, principalement dans la région du Brésil actuel.
Des cinq capitaines de l’expédition, il semblerait qu’au moins trois ne partagent pas les mêmes vues que Magellan, au point que certains veulent l’éliminer. À bord de cette expédition, l’italien Antonio Pigafetta tient un journal du voyage. C’est grâce à lui que nous sont parvenues non seulement les informations sur les mutins mais le récit complet du voyage parce qu’il fit partie des 18 survivants. Après un bref séjour aux îles Canaries, le chef de la mutinerie, Juan de Cartegena grand d’Espagne, est fait prisonnier. Quatre mois passent et la flottille arrive près des côtes du Brésil en décembre. La flottille porte le pavillon espagnol et le Brésil est une colonie portugaise, c’est pour cette raison que Magellan décide de s’ancrer au large de ce qui est aujourd’hui Rio de Janeiro. On y fait un ravitaillement et on vogue ensuite en direction du sud pour essayer de contourner l’Amérique du Sud. Nous sommes en décembre 1519 et plus Magellan navigue vers le sud, plus il fait froid. Magellan décide de passer l’hiver en Patagonie (Argentine). Pendant qu’il est là, une autre mutinerie s’organise. Cartegena était prisonnier sur le navire Victoria, dont le capitaine Luis de Mendoza décide de libérer Cartegena. Magellan peut, encore une fois, se défaire de ces mutins. Il abandonne Cartegena en Patagonie et exécute un autre capitaine mutin, Gaspar de Quesada.
Le 31 mars 1520, l’Armada trouve refuge dans un port naturel : Port saint Julien. C’est ici que va éclater la mutinerie de Pâques, dont Magellan va se sortir mais avec de lourdes conséquences... Durant l’été (l’hiver dans l’hémisphère Nord), Magellan décide d’envoyer un de ses navires en reconnaissance pour trouver le fameux passage qui l’amènerait à l’ouest de l’Amérique, vers l’océan Pacifique. Malheureusement le navire Santiago s’échoue en mai. Trois mois plus tard Magellan décide de repartir vers le sud avec les quatre navires restants. C’est en octobre que Magellan aperçoit le passage, vers l’ouest, qu’il nomme à ce moment le détroit de la Toussaint. Dans le dédale de fjords, cerné de falaises menaçantes, dans les eaux sinistres, les récifs et les hauts-fonds, qu’il mettra plus d’un mois à traverser, l’histoire raconte que pendant la traversée du détroits, les marins aperçoivent de nombreux feux sur la côtes, et nomment donc cette côte la terre de Feu. Le détroit a été nommé plus tard (par Gerardus Mercator en 1541) détroit de Magellan, en son honneur. Un bateau s’échoue, un autre, le San Antonio, fait sédition (première conséquence de la mutinerie) et repart vers Séville avec une grande partie des vivres.
À l’époque de Magellan, la circonférence de la Terre n’est pas encore connue avec précision, malgré le travail d’Eratosthène qui l’avait calculée près de 18 siècles auparavant. Magellan la croit beaucoup plus petite qu’elle n’est en réalité. Magellan croit qu’une fois le détroit traversé, il arrivera rapidement aux îles des épices. Une question de quelques jours. Il n’a aucune idée de l’immensité de l’océan Pacifique et durant toute sa traversée la plus directe possible, par malchance, il n’approche aucune des nombreuses îles parsemées dans les mers du Sud, à l’exception de deux atolls, baptisés las islas de los Tiburones (aujourd’hui, île Caroline Kiribati) où il ne put accoster.
L’eau n’est plus potable, les rations vont s’amenuisant, le biscuit même vient à manquer, l’équipage doit survivre en mangeant des rats. Sans fruits ni vitamine C, le scorbut attaque l’équipage. Vers le mois de mars 1521, après quatre mois, ils arrivent donc à Guam où ils peuvent faire un bon ravitaillement incluant des fruits frais. Ils font voile par la suite pour les Philippines, et y parviennent le 28 mars.
Ils trouvent des paysages d’idylles, les épices, les oiseaux multicolores, des indigènes accueillants qui se laissent en apparence convertir sans difficulté (c’était aussi l’un des buts du voyage).
Lapu-Lapu, roi du minuscule îlot de Mactan, en face de Cebu, refuse de se plier aux envahisseurs blancs, il affronte Magellan qui estime, lui, que soixante Espagnols en armure avec des arquebuses peuvent résister à des indigènes nus dix fois plus nombreux qu’eux. Une pluie de flèches empoisonnées sont tirées par ceux-ci. L’une d’elles atteint Magellan, qui meurt là, dans quelques centimètres d’eau.
le Victoria, le premier navire à avoir accompli la circumnavigation du globe. Réplique du navire présentée à l’Expo Aichi 2005
le Victoria, le premier navire à avoir accompli la circumnavigation du globe.
Réplique du navire présentée à l’Expo Aichi 2005
Son successeur aux commandes de la flottille est Juan Sebastian del Cano. Des 260 marins du départ, il en reste à peine 100, pas assez pour une flottille de trois bateaux. De plus les vers se sont attaqués à la coque de la Concepciõn ... Alors pour éviter qu’ elle ne tombe aux mains d’un ennemi, elle sera bruléee. Les deux navires quittent donc les Philippines début mai et arrivent aux fameuses îles aux Épices 6 mois plus tard.
Ils atteignent les îles aux Épices en novembre. Ce sont les îles Moluques, dont ils s’aperçoivent (mais l’ignoraient-il réellement ?) qu’elles sont déjà au mains des Portugais depuis une quinzaine d’années. Les équipages chargent d"épices les deux navires restants. Alors que la Vitoria s’appréte à sortir du port, la Trinidad s’enfonce dans l’eau et gîte lamentablement ! Elle est contrainte de rester pour faire des réparations, et repartira 4 mois plus tard. La Trinidad, 53 hommes, commandé par Carvalho, fut arraisonné par des marins portugais qui ne trouveront à bord que vingt marins-fantômes. La Victoria, 60hommes, commandant Elcano quitte l’île de Tidore le 21 décembre 1521 et réussit à traverser l’océan Indien et à passer le cap de Bonne-Espérance, pour rejoindre l’Espagne. Il ne reste que 18 membres d’équipage, incluant Antonio Pigafetta, qui a pu nous raconter l’histoire. La Victoria fut le premier bateau qui effectua la circumnavigation complète du globe. Tous frais déduits, les épices rapportées à fond de cale procurèrent le bénéfice énorme de 428 000 maravédis. Il faudra attendre 58 ans avant que Sir Francis Drake ne réussisse la deuxième circumnavigation.
Il faut essayer de comprendre en nous plaçant au XVIe siècle les hasards, les difficultés et l’héroïsme d’une telle entreprise.
sources wikipedia
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