mercredi 22 avril 2015, par
(Fontainebleau, 1268 - 1314.) Roi de France (1285-1314), fils de Philippe III le Hardi et d’Isabelle d’Aragon. Philippe le Bel, roi secret et controversé, prend place parmi les souverains qui ont travaillé sans relâche à la grandeur de la France.
Lorsque son père meurt dans le château du roi de Majorque, à Perpignan, Philippe est âgé de 17 ans. Beau — on le surnomme le biau roi » — d’une force qui étonne ceux qui l’approchent, le jeune roi n’a qu’une passion, hormis les affaires du royaume, la chasse. Pieux, malgré ses démêlés avec l’Église, prude, Philippe n’aimera qu’une femme, la sienne, Jeanne de Navarre, épousée en 1284. On le verra expulser de sa cour toutes les femmes dont il juge la présence inutile.
Jeanne lui donne trois fils, Louis, Philippe et Charles, et trois filles dont une seule, Isabelle, atteindra l’âge adulte. Les princes redoutent leur père, qui les traite assez rudement. Louis, l’aîné, se voit imposer silence au Conseil.
Nombre de ses contemporains le décrivent humble, doux, acceptant les suggestions et les conseils de son entourage. L’évêque de Pamiers Bernard Saisset, ennemi du roi, il est vrai, dit de lui : « Ce n’est ni un homme ni une bête, c’est une statue. » Or Philippe le Bel est considéré aujourd’hui comme un des plus grands rois de France, exigeant pour lui comme pour les autres, préoccupé seulement du bien et de la grandeur du royaume. Certains le jugent comme un tyran.
Le roi, parcimonieux pour lui-même, dépense sans compter pour rehausser l’éclat de la cour ou de la monarchie, par des constructions et des cours plénières, en particulier. S’il réside volontiers à Fontainebleau, où il est né et voudra mourir, si nombre de ses décisions naissent dans la retraite de l’abbaye de Maubuisson, Philippe entreprend des travaux considérables au palais de la Cité, à Paris.
Une grande partie des bâtiments, sauf la Sainte-Chapelle, est reconstruite au début du XIVe siècle. La nouvelle construction sera la résidence principale du roi et de sa famille à la fin du règne.
Habile politique, Philippe IV sait s’entourer de conseillers compétents. Ceux que l’on appelle les légistes, hommes de petite noblesse ou bourgeois, souvent officiers de justice ou de finance avant de rejoindre l’entourage du roi, ont généralement été formés au droit romain. Ils en retirent l’idée, à la fois ancienne et moderne, contraire à la féodalité, que l’État est une puissance indépendante et inaliénable. Conception qui s’oppose aussi à l’idée de la théocratie pontificale défendue par les papes du XIIIe siècle, puis par Boniface VIII. Ces conseillers prêtent au roi un serment, rédigé par Philippe lui-même, dans lequel ils lui promettent fidélité, ainsi qu’à son fils aîné. Parmi les plus connus figurent Pierre Flotte, détenteur des sceaux jusqu’à sa mort à la bataille de Courtrai, en 1302. Guillaume de Nogaret, qui lui succède, sera un des serviteurs les plus zélés du roi, dans l’affaire du pape comme dans celle des Templiers*. Enguerrand de Marigny, de modeste naissance, entame sa carrière comme secrétaire du chambellan du roi, Bouville, avant de réunir entre ses mains les plus hautes charges. Tout-puissant, avec Nogaret, après la mort de Pierre Flotte, âpre au gain, dur, il participe à toutes les opérations financières et fiscales du début du XIV siècle, s’attirant, avec l’inimitié et l’envie des nobles, la haine du peuple. Pierre de Latilly, Michel de Bordenai, Raoul de Presle figurent aussi parmi les légistes.
sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981
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