Tsar de Russie
samedi 13 novembre 2021, par
Le règne de Nicolas 1er débute en pleine révolte décabriste, en 1825. Sa méfiance à l’égard du peuple, bien que l’insurrection ne soit pas populaire, le pousse à opprimer encore davantage les paysans. Il devient un monarque particulièrement sévère jusqu’à gérer le pays de manière militaire.
Le tsar Nicolas préfère prévenir toute révolution potentielle qui pourrait s’emparer du pays, déclarant : « La Révolution est aux portes de la Russie ; mais je jure qu’elle n’y pénétrera pas tant que j’aurai un souffle de vie dans mon corps, tant que je serai empereur par la grâce de Dieu. » [1]
Il interdit dès lors tout débat politique et instaure une éducation militaire dans tout le pays, qu’il dirige comme une armée. Véritable tsar autocrate, Nicolas veille à ce qu’aucun germe révolutionnaire ne vienne troubler son empire. Sa volonté de tout contrôler, y compris les esprits, le mène à donner de plus en plus d’importance au Secrétariat particulier de Sa Majesté, c’est-à-dire la police politique de cette époque, et à créer des comités secrets ainsi que des sections qui lui permettent d’éviter les procédures administratives normales : la troisième Section du Secrétariat, en d’autres termes la gendarmerie, est créée en 1826. Elle a pour but de surveiller, si ce n’est traquer toute personne subversive. Ainsi, le tsar prend davantage de place que les institutions politiques. En outre, cette même année, il renforce la censure avec la loi de fonte. Cette dernière lui permet de faire le tri entre ce qui peut être diffusé ou non.
Bien qu’il clame être contre le servage, Nicolas 1er n’est pas prêt de prendre en main cette question. Il redoute particulièrement une révolte, ayant en tête l’angoisse de voir la Russie revivre la révolte de Pougatchev [3]. Il déclare en 1842 : « Il n’y a aucun doute que le servage, tel qu’il existe aujourd’hui dans notre pays, est un mal, palpable et évident pour tous. Mais y toucher serait un mal encore plus désastreux. La révolte de Pougatchev a montré jusqu’où pouvait aller la fureur populaire. » [4] C’est la raison pour laquelle il refuse de libérer les serfs, convaincu que tenter de résoudre le problème ne ferait que l’aggraver : selon lui, il vaut mieux que la situation reste telle qu’elle est.
Si le servage, problème majeur de la Russie du XIXe siècle, ne semble pas déranger le tsar Nicolas 1er, c’est parce qu’il voit en lui un moyen de stabilité pour le pays. En effet : s’il faut affranchir les serfs, à qui reviennent les terres ? Aux paysans qui les cultivent ou aux nobles qui les ont reçues de la part de Catherine la Grande ? Les comités secrets traitent la question, mais il est impossible de trancher. Aucune décision n’est prise : les serfs restent des serfs.
Pourtant, dès 1847, l’écrivain russe Tourgueniev publie Récits d’un chasseur, un recueil de nouvelles dénonçant la condition misérable des serfs. En 1852, en Amérique, paraît La Case de l’oncle Tom, critique de l’esclavage précédent la guerre de Sécession.
Sources : RIAZANOVSKY, Nicholas, Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Laffont, 1999.
AMACHER, Korine, La Russie, 1598-1917 : révoltes et mouvements révolutionnaires, Infolio, 2011
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