samedi 13 novembre 2021, par
Le règne d’Alexandre II est marqué par l’attendue abolition du servage en 1861, la plus grande réforme sous ce tsar moderne. Arrivé au pouvoir à l’âge de trente-sept ans, Alexandre est un jeune tsar qui n’a pas une grande velléité de réformes. Pourtant, c’est lui qui les réalisera par la suite malgré la crainte continuelle de la dernière révolte qui a eu lieu, celle de Pougatchev sous Catherine la Grande. Mais c’est justement cette crainte qui le pousse à abolir le servage, avant que la situation devienne incontrôlable. En outre, le tsar a de quoi être rassuré, car les paysans ne produisent que de petites insurrections avec certes des dégâts humains, mais ils ne sont de loin pas des révolutionnaires.
L’abolition du servage en 1861 est la réforme la plus conséquente sous Alexandre II et en Russie. Depuis au moins Catherine la Grande, la question du servage semblait un problème insoluble… et surtout intraitable. [1]
L’abolition du servage ne débouche pas sur une guerre civile, mais elle entraîne d’autres réformes en Russie sous Alexandre II. C’est trois ans après l’abolition du servage, soit en 1864, que l’autorité directe des seigneurs disparaît afin d’administrer les provinces : c’est à ce moment que naît l’institution des zemstvos, qui sont des assemblées provinciales en Russie d’Europe, composées uniquement de nobles. Elle ne concerne par les régions comme la Pologne, la Finlande ou l’Ukraine, car une certaine méfiance règne vis-à-vis des aristocrates y demeurant.
Cette institution gère l’entretien des routes, l’instruction publique, la médecine, et deviendront bientôt les germes du libéralisme. En effet, la Russie souhaite se moderniser et compte sur ce parti pour aller dans ce sens. L’application de l’institution commence officiellement en 1870.
La même année que l’institution des zemstvos arrive la réforme de la justice : celle-ci a pour but de remédier au fonctionnement archaïque qui gère la Russie, notamment l’égalité devant la loi, l’institution des jurys concernant les affaires criminelles, et crée également l’ordre des avocats. Néanmoins, les châtiments corporels restent permis.
Jusqu’en 1874, le service militaire durait vingt-cinq ans. Après la nouvelle réforme d’Alexandre II, il est réduit à une durée de six ans. Seulement, l’armée devient obligatoire pour les hommes d’au moins vingt ans et ils sont tirés au sort. Toutefois, certains peuvent être exemptés pour des cas particuliers. Le service militaire s’applique uniquement aux hommes russes. En effet, les non-Russes sont exclus de l’armée qui, à l’époque impériale, n’est pas multiethnique. En outre, les châtiments corporels y sont interdits.
Une industrie capitaliste s’installe en Russie pendant que la paysannerie évolue. Des changements économiques et sociaux se produisent en raison des nombreuses réformes qui transforment la Russie, permettant entre autres de développer la bourgeoisie et le prolétariat. De plus, les universités s’ouvrent aux roturiers et voient entre de plus en plus d’étudiants dont les origines sociales divergent. Néanmoins, cela se révèle dangereux pour le pouvoir qui reçoit une vague de critiques de la part des privilégiés de la réforme.
La remise en question du pouvoir émane surtout des périphéries, en Pologne notamment, qui influencent par la suite la population russe. En 1863, les Polonais, alors annexés par la Russie, réclament une restauration de leur pays face à la politique libérale d’Alexandre.
Cependant, les Russes ne suivent pas le mouvement polonais, à l’exception d’Alexandre Herzen. La révolte est écrasée brutalement en mai 1864. En Russie, la jeunesse radicale est une minorité, de surcroît occupée à demander une accélération des réformes.
Le nihilisme est un mouvement étudiant à la fin des années 1850. [2] C’est sous Alexandre II que la jeunesse s’indigne et se radicalise, mais qui sera bientôt écrasée par la police. Dès lors, Tous les troubles de la ville sont attribués aux étudiants, comme l’incendie de Saint-Pétersbourg. Ce sont néanmoins les jeunes radicaux qui assassineront le tsar.
Sources : RIAZANOVSKY, Nicholas, Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Laffont, 1999.
AMACHER, Korine, La Russie, 1598-1917 : révoltes et mouvements révolutionnaires, Infolio, 2011
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